Discours de clôture du conseiller Borna Noureddin au Congrès national

Publié le : 2022/06/22

Ce qui suit est une transcription des remarques faites par le membre du Corps continental des conseillers, M. Borna Noureddin, à la clôture du 72e Congrès national bahá’í, le 2 mai 2022.

Au début de la Croisade de dix ans, les chevaliers de Bahá’u’lláh ont dû quitter leur pays. Plus tard durant la Croisade de dix ans, l’accent a été mis sur le front intérieur. Mais nous sommes maintenant au début du Plan. Nous avons le front intérieur et les pionniers internationaux, et dans beaucoup, beaucoup plus d’endroits qu’en 1953. Cela m’a fait réfléchir – j’essaie d’être juste – je vous ai demandé ce que vous pensiez des implications de la sixième époque et j’ai beaucoup appris de vos commentaires. J’ai pensé vous proposer quelques réflexions personnelles sur ce que pourraient être certaines de ces implications. Et l’une d’entre elles est juste une phrase de la Maison de justice à propos du Plan de neuf ans. Elle a fait référence à « des efforts colossaux pendant toute la durée du Plan »[1]. Et cela comporte deux parties. C’est un effort colossal – je ne sais pas si vous vous souvenez qu’en 2016, pour le Plan de cinq ans, elle avait parlé d’un travail herculéen – et maintenant il est question d’un effort colossal. Mais aussi, c’est un effort colossal sur l’ensemble du Plan. Il ne s’agit donc pas seulement de la première année, par exemple. Et vous vous souvenez bien que, selon le message adressé à la conférence des conseillers en décembre, ce Plan nous mettra à l’épreuve. Il nous mettra à l’épreuve de toutes les manières possibles. Je pensais à certaines paroles de ‘Abdu’l-Bahá, et il y a beaucoup de passages de ses paroles qui nous aident à comprendre sa vie et son exemple.

Il a dit : « N’accordez pas à votre corps trop de repos, mais travaillez de toute votre âme et, de tout votre cœur, élevez la voix, implorant Dieu qu’Il vous accorde son secours et sa grâce. Ainsi pourrez-vous faire de ce monde le paradis d’Abhá et, de ce globe terrestre, le terrain de parade du royaume d’En-Haut. Si seulement vous en faites l’effort, il est certain que ces splendeurs apparaîtront, que ces nuages de miséricorde déverseront leurs ondées, que ces brises vivifiantes se lèveront et souffleront, que ce musc odorant sera répandu jusqu’aux extrémités de la terre[2]. »

Je pensais à ce qu’Ayafor a dit à propos de chaque famille qui est un noyau en expansion – la graine d’un noyau en expansion – et c’est fascinant d’avoir cette vision, et c’est aussi dégrisant parce que nous savons ce que cela prendra. Mais ‘Abdu’l-Bahá a dit que notre rôle était de faire cet effort et d’être certains que les confirmations viendraient. Cela nous rappelle que cela ne se fera pas seulement grâce à nous, mais aussi grâce aux confirmations.

Dans une de ses lettres, Shoghi Effendi écrit : « Les champions bâtisseurs de l’ordre mondial naissant de Bahá’u’lláh doivent atteindre des sommets d’héroïsme plus nobles à mesure que l’humanité s’enfonce dans des profondeurs plus grandes de désespoir, de dégradation, de dissension et de détresse. Qu’ils aillent de l’avant dans l’avenir, certains que l’heure de leurs plus grands efforts et l’occasion suprême de leurs plus grands exploits coïncideront avec le bouleversement apocalyptique qui marquera le plus bas niveau de l’humanité[3]. » [traduction]

Il n’est pas surprenant que nous aussi voyions les conditions du monde empirer, et voilà que le Guardian dit que nous devons nous lever. La Maison de la justice a déclaré en 2016 que « au milieu de la cacophonie des opinions bien arrêtées et des intérêts divergents qui règne partout avec une virulence accrue, vous vous préoccupez avant tout de rassembler les gens afin de construire des communautés qui sont des havres d’unité[4]. »

Quand ‘Abdu’l-Bahá a parlé, il nous a donné le plan ; quand le Gardien a écrit ses lettres, il a commencé à tracer les contours de cet ordre mondial, et maintenant la Maison de Justice nous dit ce que nous avons appris en bâtissant cet ordre mondial. Le message semble rester le même, mais notre compréhension croît, les possibilités se développent. J’ai donc pensé que cet effort colossal qui sera nécessaire était une des implications du début de cette sixième époque. Et cela est en réponse à la souffrance de l’humanité. Et c’est dans ce contexte que je pense aux conférences mondiales – dont certaines ont eu lieu et dont beaucoup d’autres auront lieu dans les prochaines semaines. Et les paroles de la Maison de justice au sujet des personnes pour qui ces conférences ont lieu. Si vous vous souvenez, elle a dit qu’elles étaient pour tous ceux « qui aspirent […] à promouvoir l’unité et à améliorer le monde »[5].

Nombreux sont ceux qui, comme nous, aspirent à cultiver l’unité et à améliorer le monde, et c’est à eux que s’adressent les conférences. Il s’agit de conférences, et non d’une campagne d’institut. Ce n’est donc pas le genre de chose à laquelle il ne vaut pas la peine d’assister si on doit en manquer la moitié. Si vous organisez des conférences pour plusieurs jours et que 80 participants ne viennent qu’une journée, ce n’est pas grave. Maintenez les trois jours pour les 20 % de participants qui peuvent venir pendant trois jours. C’est une conférence et ils peuvent venir autant qu’ils le peuvent. Ils seront peut-être tellement enthousiastes qu’ils reviendront pour un deuxième jour.

Étant donné ce thème de l’ordre mondial, une autre implication du début de la sixième époque peut être l’évolution continue de l’Ordre administratif, qui est à la fois le modèle et le noyau de l’Ordre mondial de Bahá’u’lláh. Ces paroles de Bahá’u’lláh me viennent à l’esprit « L’équilibre du monde s’est trouvé rompu par la vibrante action de ce très grand, de ce nouvel Ordre mondial. Le principe régissant la société a été révolutionné par l’effet de cet unique et merveilleux système dont les yeux des mortels n’avaient jamais encore contemplé l’équivalent[6]. »

Je réfléchissais à cela, surtout pendant la conférence des conseillers, à cette déclaration de Bahá’u’lláh, et j’ai dû admettre que pendant toute ma vie, j’avais lu « Ordre mondial » et « système » et les avais assimilés à l’Ordre administratif. Et j’ai commencé à réaliser que la Maison de justice nous aidait en fait à comprendre les lettres du Gardien, et que l’Ordre mondial était bien plus grand que l’Ordre administratif. Ce système de Bahá’u’lláh ne se limite pas aux institutions de la Foi. En fait, en 1996, la Maison de justice nous a aidés à comprendre un des protagonistes, un des éléments du système que nous appelons la communauté. Ce protagoniste que nous avons passé 25 ans à apprendre à bâtir. Ce protagoniste qui est le fruit du noyau en expansion.

Elle a dit : « La communauté, contrairement à l’individu et aux institutions, acquiert un caractère et une identité propre, au fur et à mesure que sa taille augmente[7]. » Premièrement donc, quoi que nous disions que la communauté bahá’íe est, il vaut mieux qu’elle soit une communauté en croissance. Sinon, elle perd le sens de son identité et de son but. Ensuite, elle dit que la communauté est « formée d’individus, de familles et d’institutions qui sont à l’origine ou qui soutiennent des systèmes, des services et des organisations, travaillant ensemble à un but commun pour le bien-être des hommes, à la fois à l’intérieur et à l’extérieur de ses propres limites[8]. »

Donc, tout d’abord, les institutions, et il y a eu une très bonne discussion sur les familles, ce sont tous des éléments d’une communauté. Même cette image des trois protagonistes comme étant séparés et la nécessité de construire des relations avec eux. Jusqu’à ce que j’y revienne et que je réalise que la Maison de justice décrit toujours l’individu et les institutions comme faisant partie de la communauté. Ils n’agissent pas sur elle, ils en font partie. Comment pouvez-vous agir sur quelque chose dont vous faites partie ? C’est comme dire aux poumons – agissez sur le corps. Ils ont leur fonction ; ils ont leur rôle et ont des connexions dans tout le corps, mais ils ne font pas de choses au corps. Et je me demande dans quelle mesure cela fait partie de l’évolution de l’ordre administratif – commencer à penser au rôle des institutions non pas comme faisant des choses à la communauté et aux gens, mais comme faisant partie d’une communauté en évolution, et dans ce contexte, comme quelqu’un le mentionnait, des institutions qui évaluent constamment, et qui adaptent même leur forme et leur fonction pour répondre aux besoins d’une communauté grandissante. Cela m’a aidé à comprendre que l’Ordre mondial de Bahá’u’lláh était quelque chose vers lequel nous travaillons, mais aussi que l’évolution de l’Ordre administratif durant cette série de plans nous aidera à voir comment se présente cette relation entre la communauté et les institutions de la Foi, maintenant que nous avons appris certaines choses sur ce qu’est une communauté.

Maintenant, mes amis, la nouvelle époque a peut-être une troisième implication. J’ai prié à ce sujet hier soir et j’ai essayé de trouver les mots, alors soyez indulgents avec moi, je vais simplement utiliser des mots tirés des Écrits et des textes directeurs. D’une certaine manière, il semble que ce sera autant une période de turbulence qu’une période de croissance sans précédent. Durant le siècle de lumière, nous avons eu des périodes de grande agitation, puis une autre période où l’agitation s’est calmée, et nous avons eu une croissance en conséquence de l’agitation précédente. Puis la croissance a ralenti, et le grand Plan de Dieu est intervenu et nous avons à nouveau eu des troubles, mais d’une manière ou d’une autre, cela a été perturbé parce que nous n’avions pas assez de capacité et la croissance a ralenti. Donc, il semblait y avoir une alternance entre crise et victoire.

J’ai remarqué qu’au cours des 10 à 15 dernières années, dans les histoires que j’entendais d’Iran, j’avais presque l’impression que crise et victoire étaient simultanées. Elles alternaient au niveau des principes, mais pas dans la vie concrète. Pensez-y : « Je suis en prison, mais j’enseigne la Foi. » Ce n’est pas : « Je suis en prison, je souffre et je me rapproche de Bahá’u’lláh et je suis libéré, je suis enflammé et j’enseigne la Foi. » Peut-être cela caractérisera-t-il la sixième époque ; nous nous habituerons à obtenir une victoire pendant la crise et à traverser une crise pendant une victoire.

Les crises surviendront, que cela nous plaise ou non, la seule chose que nous contrôlons est la façon dont nous y répondrons. Je me souviens avoir parlé à ce sujet à mes enfants de deux ans lorsqu’ils avaient des crises de colère. Plus tard dans leur vie, ils m’ont remercié, mais c’était difficile. J’étais patient avec leurs colères, mais ils n’obtenaient pas ce qu’ils voulaient simplement parce qu’ils faisaient une crise.

‘Abdu’l-Bahá dit : « car les hordes de l’obscurité assaillent cette Cause de toutes parts, et les peuples de la terre sont résolus à éteindre cette lumière manifeste. Alors que tous les peuples du monde ourdissent leurs attaques, comment détourner d’elle notre attention, fût-ce pour un seul instant ? Soyez conscients de ces choses, soyez de vigilants gardiens de la Cause de Dieu »[9]. La protection de la Cause ne consiste pas seulement à écarter les fauteurs de troubles, mais il se peut qu’en grande partie il s’agisse de m’assurer que je reste concentré sur ce que la Maison de Justice me demande de faire – c’est là le moyen le plus sûr de protéger la Cause.

En janvier 2019, la Maison de justice a écrit une lettre sur la paix, dans laquelle elle disait : « Aujourd’hui, dans toutes les sociétés, de nombreuses tendances dominantes éloignent les gens les uns des autres, plutôt que de les rassembler. […] C’est ainsi que les forces de désintégration se regroupent et gagnent du terrain. Qu’à cela ne tienne ! Aucune influence humaine ne peut arrêter l’unification de l’humanité ; les promesses faites par les prophètes d’autrefois et par l’Auteur de la cause de Dieu lui-même témoignent de cette vérité. » Donc, même en gardant à l’esprit ces deux choses qui semblent paradoxales, d’un côté la Maison de justice dit que ces choses qui continuent à nous éloigner continuent à refaire surface, et elles gagnent même du terrain. Mais ensuite, la Maison de justice dit : « Qu’à cela ne tienne ! ». Nous savons que le monde sera uni. La question est de savoir combien de temps il faudra avant que nous devenions unifiés.

Puis, en 2020, la Maison de justice a écrit : « Si difficile que soit la situation aujourd’hui et si près de la limite de leur endurance qu’approchent certains segments de populations, l’humanité finira par traverser cette épreuve et elle en ressortira dotée d’une meilleure compréhension et d’une conscience approfondie de son unité et de son interdépendance inhérentes[10]. »  Je ne sais pas ce qu’il en est pour vous, mais c’était en plein confinement et beaucoup de personnes à qui j’ai parlé ont lu cela comme « la pandémie sera terminée et nous serons plus forts ». Et je pense que Bahá’u’lláh est miséricordieux ; nous avons appris quelques leçons et nous nous sentons un peu plus forts, mais il est aussi tellement clair que ce n’est pas à cela que la Maison de justice limitait ses commentaires.

C’est pourquoi j’ai pensé que l’une des caractéristiques de cette sixième époque pourrait être cette idée d’agitation et de croissance sans précédent. Mais il y a cette condition que le conseiller Ayafor nous a rappelée. L’agitation n’est pas conditionnelle ; elle se produira, mais l’ampleur de la croissance dépend de nous.

Mes amis, après avoir offert cela, j’ai pensé que nous pourrions réfléchir à la qualité des délibérations du Congrès. J’ai été frappé par la profondeur et la richesse de l’expérience qui est reflétée dans de très nombreux commentaires.

Il semble évident que la mise en œuvre de l’institut et l’apprentissage de la création de communautés dynamiques dans divers contextes sont désormais une réalité. Nous apprenons à mettre en œuvre l’institut non seulement dans un ou deux contextes, mais dans plusieurs. Des quartiers urbains aux banlieues, des zones rurales aux petites villes, d’une population à l’autre. Tout en admettant qu’il existe encore de nombreux contextes dans lesquels nous devrons apprendre. Cependant, j’ai ressenti une grande confiance dans le fait que le cadre fonctionnera dans tous ces contextes – il s’agit simplement d’apprendre à le faire fonctionner dans ces contextes.

Et c’est logique, car même lorsque nous parlons de « quartiers », l’un de nos meilleurs exemples, repensez à il y a 15 ans quand nous utilisions ce mot ; je vous parie que la moitié des participants au Congrès ne savaient même pas de quoi nous parlions. Et la moitié qui le savait ne savait pas ce que nous savons aujourd’hui au sujet des quartiers. Vous vous rappelez dans « Frontières de l’apprentissage » quand [quelqu’un dans cette salle] a dit : « Nous avions tellement peur d’aller étudier une prière et nous avons échoué lamentablement, mais ensuite nous sommes revenus, et nous avons réfléchi, et nous avons recommencé maintes fois jusqu’à ce que nous trouvions comment faire pour que ça marche » ? C’est maintenant notre meilleur exemple, et c’est ce qui nous donne confiance. Il est vrai que nous pouvons reconnaître qu’il y a des contextes où nous n’avons pas appris à appliquer le cadre de l’institut. Nous avons essayé de mettre en œuvre ce qu’un autre endroit a fait, et cela n’a pas fonctionné, mais la solution n’est pas de trouver un cadre différent, il s’agit simplement de savoir comment faire fonctionner le cadre à cet endroit.

Et c’est pourquoi j’ai apprécié les discussions franches sur le chemin qu’il nous reste à parcourir, tout en étant confiants en raison des étapes que nous avons franchies. Et cela était particulièrement évident dans l’attitude axée sur l’apprentissage qui caractérisait nombre de vos contributions et dans le fait qu’on doit s’appuyer sur l’expérience, même modeste et provisoire. Il n’y avait pas de triomphalisme, mais pas non plus de trépidation – il y avait beaucoup de confiance. Cela prouve que l’on comprend que le cadre est là, qu’il est cristallisé, comme l’a dit la Maison de justice. Et à cet égard, la Maison de justice a précisé dans ce message et dans celui du 1er janvier 2022 que le contenu des cours de l’institut est celui qui figure déjà dans les cahiers Ruhi.

Le défi est que nous avons beaucoup à apprendre sur la façon d’aider ceux qui entrent en contact avec ce programme, à s’y retrouver ; cet exemple qu’Ayafor vient de donner. D’accord, il y a des éléments de notre communauté qui ne savent pas lire et écrire, et ils sont d’un âge où cela ne risque pas d’arriver de sitôt, donc nous pouvons le mettre en chanson. Ou il y a peut-être des choses dans la formulation des livres qui rebutent les gens, OK, alors comment apprendre à avoir des conversations avec eux, pour qu’ils comprennent le sens de ces mots, le sens voulu.

C’était beau de voir l’intégration des arts, et aussi la discipline dans leur intégration, même en racontant des histoires. Et dans le message du Ridván, la Maison de justice décrit ces caractéristiques de la vie du Maître, et j’ai vu chacune d’elles. Je voulais les nommer, juste pour vos délibérations : le souci de chaque membre de la famille humaine, le travail d’enseignement, la promotion d’entreprises pour l’éducation et le bien-être social, les contributions aux discours, les projets de construction de maisons d’adoration, l’administration bahá’íe, les divers aspects de la vie communautaire. Vous voyez ? Vous avez entendu tout cela. La Maison de justice a dit que beaucoup de ces « progrès merveilleux […] trouvent leurs origines dans les actions, les décisions et les directives de ‘Abdu’l-Bahá[11]. »

Il y a également des signes évidents du leadership de notre Assemblée spirituelle nationale, notamment dans le nombre de délégués qui ont fait référence non seulement à ce que l’Assemblée a préparé pour le Congrès, mais aussi à ses lettres tout au long des trois dernières années et à la manière dont elles ont contribué de façon tangible et décisive à l’apprentissage et au progrès dans tout le pays.

Mes amis, pour terminer, j’ai également été touché par le sentiment que les 171 d’entre vous représentent des lettres d’amour de ‘Abdu’l-Bahá. J’ai pensé à cette image et à ce qu’elle pourrait signifier concrètement. ‘Abdu’l-Bahá nous a dit de nous tourner vers le Gardien et la Maison de justice après son décès, et quelle meilleure façon d’exprimer l’amour de ‘Abdu’l-Bahá que de transmettre l’amour de la Maison de justice, non seulement aux amis lorsque vous rentrerez, mais aussi à tous ceux qui assistent à ces 80 conférences : les dizaines de milliers d’âmes. S’ils ressentent l’amour de ‘Abdu’l-Bahá à travers leur amour pour la Maison universelle de justice et l’amour de celle-ci pour eux, je pense que ce serait une façon très puissante et appropriée de vous considérer comme des lettres d’amour de ‘Abdu’l-Bahá.

Puis, bien sûr, puisque nous parlons de ‘Abdu’l-Bahá, cette analogie du bateau a été utilisée à juste titre parce qu’elle se trouve dans le message du Ridván. Ce dont je me souviens de l’histoire de Youness Khan lorsqu’il la décrit, c’est qu’il s’agissait, bien sûr, d’administrer les affaires, mais il illustrait ce principe de concentration. Et je voulais simplement dire, en tant que personne qui a grandi au bord de l’océan et qui a été sur bien des bateaux – y compris des voiliers de toutes sortes – pendant une tempête, qu’il est facile de se concentrer lorsque les eaux sont calmes. C’est une tout autre chose lorsqu’il y a une tempête. Donc, quand Ayafor dit, « Sommes-nous prêts ? » J’espère que nous nous arrêtons pour le comprendre. Que la tempête est là, et qu’il sera plus important que jamais de rester concentrés.

Je vais vous le dire, mes amis, car il ne s’agit pas seulement de la souffrance du monde. Chacun d’entre vous a souffert sur le chemin de Dieu. J’en suis assuré. Je suis également certain que chacun d’entre vous, et les amis de vos communautés souffriront aussi davantage pour la Foi. Il n’y a pas d’autre voie. Ce monde n’est qu’un monde de souffrance. Quel plus beau cadeau que de faire en sorte que cette souffrance soit pour la Foi ?

Je me suis souvenu de cette prière de ‘Abdu’l-Bahá. Et vous me pardonnerez, j’ai vérifié, elle n’est pas traduite en anglais. J’ai hésité, « Devrais-je la réciter quand même ? » Si vous me le permettez, je vais la lire en persan et je vais juste la faire précéder d’une très, très pauvre tentative de traduction provisoire. C’est très court. Ensuite, je dirai la prière en persan, puis je terminerai par quelques mots de la Maison de justice. Mais cette prière de ‘Abdu’l-Bahá – encore une fois, pardonnez-moi pour la mauvaise traduction – mais en gros, elle dit : « Ô chers amis de ‘Abdu’l-Bahá ! Chaque fois que vous avez des chagrins et que vous êtes harcelés, que la misère s’abat sur vous et que vous êtes opprimés, soyez nobles, courageux et bons, et communiez avec ‘Abdu’l-Bahá par cette prière. Il est Dieu ! Je suis seul et épuisé. Je suis sans valeur, et triste. Je suis faible et misérable. Tu es la réponse à mes pleurs. »

[Il récite la prière en persan]

Mes amis, c’est ce que nous avons avec ‘Abdu’l-Bahá. En gardant cela à l’esprit, voici les paroles de la Maison de justice : « Bien que le chemin à parcourir soit long et ardu, nous sommes extrêmement confiants en votre force d’âme et en votre détermination à parvenir au terme de ce parcours. Vous puisez dans des réserves d’espoir, de foi et de magnanimité, faisant passer les besoins des autres avant les vôtres, permettant à ceux qui sont démunis d’être nourris spirituellement, à ceux qui ont de plus en plus soif de réponses d’être satisfaits et à ceux qui aspirent à travailler pour l’amélioration du monde de se voir offrir les moyens de le faire. Comment pouvons-nous en attendre moins de la part des disciples dévoués de la Perfection bénie [12]? »

 

[1] La Maison universelle de justice, message aux bahá’ís du monde, Ridván 2022

[2] ‘Abdu’l-Bahá, Sélection des écrits de ‘Abdu’l-Bahá, p. 242

[3] Shoghi Effendi, Citadel of Faith, p. 58

[4] La Maison universelle de justice, message aux bahá’ís du monde, Ridván 2016

[5] La Maison universelle de justice, message aux bahá’ís du monde, Ridván 2022

[6] Bahá’u’lláh, La proclamation de Bahá’u’lláh, Bahá’í Research consulté le 20 juin 2022

[7] La Maison universelle de justice, message aux bahá’ís du monde, Ridván 1996

[8] Ibid.

[9] ‘Abdu’l-Bahá, Sélection des écrits d’‘Abdu’l-Bahá, p. 10

[10] La Maison universelle de justice, message aux bahá’ís du monde, Naw-Rúz 177

[11] La Maison universelle de justice, message aux bahá’ís du monde, Ridván 2022

[12] La Maison universelle de justice, message aux bahá’ís du monde, Ridván 2020