L’importance de la vie du Báb
Quant au Báb (que mon âme soit son sacrifice!) encore dans sa jeunesse, c’est-à-dire quand il venait de parvenir à la vingt-cinquième année de sa vie bénie, il se leva pour proclamer sa cause. Il est généralement admis chez les si’ihs qu’il n’étudia dans aucune école, et qu’il n’acquit son instruction auprès de personne; tous les gens de Shiráz en témoignent. Malgré cela, avec l’érudition la plus complète, il apparut tout à coup dans le monde; et bien qu’il ne fût qu’un simple négociant, il réduisit au silence tous les ‘ulamá de la Perse. Tout seul, d’une façon qui dépasse tout ce qu’on peut imaginer, il défendit la Cause parmi les Persans qui sont renommés pour leur fanatisme religieux. Cet être illustre se leva avec une telle force qu’il ébranla les piliers de la religion, de la morale, des mœurs, des habitudes et des coutumes de la Perse, et institua des lois, des coutumes et une religion nouvelles. Bien que les grands personnages de l’État et presque tout le clergé, ainsi que les hommes publics, se fussent ligués pour l’arrêter et l’anéantir, seul, il se maintint et secoua toute la Perse.
Combien d’ulamá, d’hommes publics, de grands personnages, avec la joie et la satisfaction les plus grandes, sacrifièrent leur vie dans son chemin et coururent vers le champ du martyre!
Le gouvernement, la nation, les docteurs de la religion, les grands personnages voulaient éteindre sa lumière, ils n’y réussirent pas. Sa lune ne tarda pas à se lever, son étoile à briller, les fondations qu’il jetait à s’établir solidement, et son aurore à devenir une lumière éclatante. II donna à de nombreux êtres l’éducation divine, et il influença merveilleusement les pensées, les mœurs, les coutumes, les habitudes des Persans. Il annonça à tous ses disciples la bonne nouvelle de la manifestation de Bahá, et il les prépara à la foi et à la certitude.
L’apparition de signes aussi merveilleux et de prodiges aussi grands, l’influence produite sur les intelligences et les mentalités populaires, l’établissement des bases du progrès, l’organisation des principes du succès et de la prospérité, de la part de ce jeune négociant, prouvent à l’évidence qu’il était un éducateur parfait. Un homme juste n’hésitera jamais à le reconnaître.