L’enseignement, un travail inspirant
Les projets d’enseignement sont en mesure de donner de l’espoir et d’inspirer toute personne. Une dame de Cochrane en Alberta décrit son expérience alors qu’elle a pris part à un projet d’enseignement dans un quartier de Calgary l’automne dernier, et la portée que cela a eue sur ses efforts pour servir le Plan.
En septembre 2018, j’ai participé pendant une fin de semaine entière à un projet d’enseignement dans le quartier cible de Rundle, à Calgary, en Alberta. Le projet avait été conçu tout particulièrement pour donner l’occasion aux bahá’ís des groupements du sud de l’Alberta qui ont pour but d’atteindre le second jalon d’ici la fin du Plan de cinq ans actuel, en 2021.
Ceux d’entre nous qui vivent dans un groupement où la population bahá’íe est peu nombreuse, contemplent le défi d’organiser des groupes de préjeunes dans les quartiers et les villages, comme l’Assemblée spirituelle nationale nous demande de le faire dans sa lettre du 6 avril 2018 aux bahá’ís du Canada. Tandis que nous planifions des activités de formation et de rayonnement, nous avons avantage à participer aux activités dans les quartiers où le processus est plus avancé et à profiter de tout ce qui a été appris durant plusieurs cycles d’activité.
Quand j’ai décidé de participer au projet de fin de semaine, j’étais quelque peu nerveuse. Je suis une aînée et je trouve fatigantes les longues journées passées à servir. J’ai certaines inquiétudes au sujet des efforts de rayonnement, je m’inquiète que les gens penseraient que nous faisons du prosélytisme et qu’ils nous mettront dans la même catégorie que les confessions qui le font. Mais, j’ai au contraire trouvé mon expérience inspirante et, à la fin de la fin de semaine, je ne me sentais pas épuisée, mais plutôt regonflée.
Pendant toute la fin de semaine, notre petit groupe a étudié diverses sections de l’unité 1 du cahier Ruhi numéro 10, intitulé Bâtir des communautés dynamiques, et un document conceptuel qui traitait de divers sujets comme la période de la jeunesse, notre double objectif moral, et les forces constructives et destructives qui sont à l’œuvre dans la société. On nous a encouragés à trouver des questions qui inciteraient les jeunes à parler sur ces thèmes. Nous avons chanté, prié et nous sommes préparés à aller rencontrer des gens.
Pour la communauté bahá’íe de Calgary, Rundle est depuis plusieurs années un quartier cible. Il a bénéficié d’un nombre incalculable d’heures de travail par des bénévoles et de ressources fournies par des bahá’ís de tous âges et de pionniers à long terme. J’ai observé de près les approches des amis auxquels je me suis jointe pour faire des visites, et j’ai beaucoup appris sur les conversations qu’ils ont avec les jeunes et leurs familles. Nous faisions des visites de suivi chez des gens avec qui on avait pris contact plus tôt durant le projet, ou plusieurs fois dans le passé. Les bahá’ís se présentaient comme des gens qui désirent travailler à améliorer le quartier et l’essentiel de la plupart des conversations était de parler de ce qu’il fallait faire pour cela en travaillant avec les préjeunes. Les jeunes que nous rencontrions étaient invités à explorer ces idées le soir même.
Ce soir-là, je suis arrivée un peu en retard, car j’étais passée prendre une pizza pour le souper, et plusieurs des personnes que nous avions invitées étaient déjà présentes. J’étais très attentive au déroulement de la soirée et j’ai constaté la sagesse reflétée dans le déroulement fluide du programme.
Nous avons commencé en nous présentant à tour de rôle, puis nous avons soupé. Ensuite nous avons regardé un segment de deux minutes du début du film Lumière du monde, durant laquelle on dit clairement que Bahá’u’lláh a apporté les enseignements dont le monde a besoin aujourd’hui. On n’a aucunement cherché à cacher l’origine du programme puisque la personne qui présidait a expliqué que le programme pour préjeunes s’inspirait de ces enseignements et qu’on y acceptait les contributions de tous. Il a ensuite demandé aux jeunes de parler de ce qui les motivait dans leur éducation religieuse et familiale à contribuer à l’amélioration de la société. Les jeunes, d’origine soudanaise, somalienne, philippine, chinoise, libanaise, congolaise et canadienne, et de foi chrétienne, musulmane ou sans religion, ont parlé des enseignements qui les inspiraient à contribuer à la société. Cette discussion a créé une atmosphère chaleureuse d’unité.
Le groupe a étudié une partie du message de juillet 2003 de la Maison universelle de justice adressé aux conférences de jeunes qui ont eu lieu partout dans le monde. Puis un montage visuel a été présenté, montrant des photos des activités des préjeunes de Rundle au cours des dernières années, dont des photos de périodes d’étude, d’activités de service et de projets artistiques. Nous avons parlé du processus de formation et du rôle de l’animateur. Les jeunes ont ensuite été invités à une retraite pour les jeunes, la fin de semaine suivante à Okotoks, en Alberta, pour étudier les documents de la conférence. À la fin, nous avons joué à un jeu amusant et nous avons passé du temps ensemble. Personne ne semblait vouloir partir.
J’étais frappée par la profondeur des amitiés qui s’étaient formées avec le temps entre les personnes qui servaient à Rundle et celles qui participaient maintenant au processus de construction communautaire. Il y a une ligne de texte dans le cahier Ruhi numéro 10, intitulé Bâtir des collectivités dynamiques, qui décrit très bien de telles amitiés. Elle dit : « Lorsque nous marchons ensemble sur le chemin du service, nos cœurs doivent être remplis d’émotions tendres les uns pour les autres[1]. »
Un autre aspect de mon apprentissage a été de constater à quel point le service était maintenant devenu systématique. Les amis tiennent une liste de toutes les personnes qu’ils rencontrent, des personnes qui leur ont rendu visite, de la nature des conversations et des prochaines étapes. Dimanche, nous avons de nouveau rendu visite aux jeunes et à leur famille, ainsi qu’à certains jeunes qui n’étaient pas chez eux le samedi, pour leur donner les détails de la retraite et leur laisser un formulaire d’inscription à remplir. Il y aurait d’autres visites cette semaine-là et une autre soirée de jeunes avant la retraite proprement dite.
Je n’ai participé au projet que pendant deux jours, mais je suis repartie inspirée par l’esprit de sacrifice, d’amour et d’engagement envers l’apprentissage manifesté par les amis, et aussi par ce que j’avais appris. Ce service est continu, alors si vous avez une occasion semblable, je vous encourage vivement à la saisir !
— Pat Verge, de Cochrane, en Alberta
[1] Cahier Ruhi no 10 : Bâtir des communautés dynamiques.