Élargir les cercles d’amis
L’article suivant a été publié dans Tidings, le bulletin du Conseil bahá’í des provinces de l’Atlantique.
En décembre 2021, la Maison universelle de justice a écrit qu’en plus des efforts déployés dans les quartiers qui servent de centres d’activité intensive, nos efforts pour élargir la participation par le biais de nos réseaux sociaux – où nous travaillons ou étudions ou participons à d’autres types d’activités communautaires – « sont extrêmement méritoires » et « peuvent représenter une large part de toute l’activité qui [se] déroule » dans un groupement.
Le samedi 21 janvier, quelque 80 adultes, jeunes, préjeunes et enfants de presque tous les groupements de la région de l’Atlantique se sont réunis à Sackville, au Nouveau-Brunswick, pour explorer le thème « Élargir le cercle d’amis ». Le Conseil régional bahá’í a organisé ce joyeux programme d’une journée pour rassembler ceux d’entre nous qui s’efforcent d’avoir des interactions avec d’autres personnes de leurs réseaux sociaux. Il y a eu des dévotions édifiantes, de la musique, de courtes allocutions par les membres de nos corps auxiliaires et de nombreuses occasions de relater des expériences, de réfléchir à ce qui a été appris et de planifier les prochaines étapes.
Voici l’une des histoires relatées lors de la conférence sur ce que l’on a appris dans notre région.
L’année dernière, la Maison universelle de justice a offert au monde un merveilleux cadeau : l’occasion de tenir des conférences à l’échelle mondiale. Le groupement de l’Île-du-Prince-Édouard en a tenu deux au printemps dernier : l’une s’adressait principalement à ceux qui travaillent dans les quartiers et l’autre, à ceux qui travaillent au sein de leurs réseaux de relations. Aux deux conférences, plus de 50 % des participants provenaient de la communauté d’intérêts. L’un des petits groupes de discussion de la conférence était animé par deux bahá’ís travaillant au sein de leurs réseaux sociaux.
Leur premier défi rencontré était celui d’inviter les gens. Pour ceux qui travaillent dans des quartiers où les activités de base sont bien établies, inviter les familles – en particulier celles des enfants et des préjeunes déjà impliqués – semblait être une extension naturelle du travail en cours. Après tout, une certaine expérience avait été accumulée au fil des ans en ce qui a trait au travail dans les quartiers. Pour ceux qui s’efforçaient d’apprendre à inviter les membres de leurs réseaux sociaux, l’expérience d’inviter des personnes aux célébrations du bicentenaire en 2017 et 2019 a été utile. Cependant, comment décrire les rassemblements d’une manière qui soit attrayante et inclusive – et qui transmette dès le départ l’idée que les participants sont invités à se joindre à un processus, et pas seulement à assister à un événement, et que le résultat escompté est l’action ?
Les organisateurs de la conférence ont aidé les membres de la communauté à réfléchir à ces questions et à dresser des listes d’amis, de membres de leur famille, de collègues de travail et de connaissances qu’ils souhaitaient inviter. Comme les conférences de l’Île-du-Prince-Édouard avaient pour titre « Bâtir des communautés dynamiques », les conversations ont porté sur la façon dont les rassemblements allaient explorer différentes façons d’y parvenir, par le biais d’allocutions, de description d’expériences, des arts et de petits groupes de discussion. L’expérience a révélé qu’il fallait inviter un grand nombre de personnes puisque peu acceptent de participer, mais les membres de la communauté ont persévéré.
Une fois que les animateurs des groupes de discussion ont eu une idée des personnes qui avaient accepté de participer, ils ont examiné attentivement les brochures de la conférence. En tenant compte des personnes de leur groupe, ils ont décidé d’adapter le matériel à leur niveau de compréhension et d’expérience ainsi qu’à leurs intérêts et besoins plutôt que d’essayer de couvrir toutes les questions, dont certaines n’auraient pas été pertinentes pour eux.
Comme il s’agissait d’un groupe de divers âges, niveaux d’interaction avec la communauté bahá’íe et degrés d’exposition au matériel de l’Institut Ruhi, les animateurs ont décidé de commencer par établir la cohésion du groupe et renforcer les relations entre les membres. Les organisateurs de la conférence avaient fourni des trousses artistiques pour les petits groupes de discussion ; celle-ci était composée d’une corde à linge, de petits morceaux de beau papier et de crayons-feutre de couleur. Après les présentations et une activité brise-glace, chaque participant a été invité à écrire un mot qui, selon lui, décrivait une communauté dynamique, à le partager avec le groupe, puis à l’épingler sur la corde à linge.
Ainsi, il était clair dès le début que la contribution de chacun était recherchée et appréciée. Il s’en est suivi une exploration animée des questions sur lesquelles les animateurs avaient choisi de se concentrer, et lorsqu’ils ont été appelés à retourner en séance plénière, tous ont convenu que le temps passé ensemble avait été trop court. Les animateurs ont alors demandé si le groupe souhaitait se réunir à nouveau pendant l’été. La réponse a été un « oui » retentissant !
En conséquence, deux mois plus tard, le groupe s’est réuni pour un dîner-partage dans le jardin de l’un des animateurs. Cette fois, plusieurs nouvelles personnes sont venues, invitées par les participants. Avec du recul, on a compris que le repas-partage avait été important pour plusieurs raisons : premièrement, il a permis à chacun de contribuer activement à la réunion ; deuxièmement, les contributions étaient variées, comme le groupe lui-même ; et troisièmement, il a donné l’occasion à chacun de participer à une conversation informelle et de renouer des liens tout en mangeant ensemble. Mais ce n’est pas tout ! Les conversations ont révélé des liens qui n’étaient pas connus auparavant entre de nombreux membres du groupe. Les relations se sont élargies et approfondies. Après le repas, un des animateurs a guidé l’ensemble du groupe de quinze personnes dans l’exploration de moyens de contribuer à la construction de communautés dynamiques. Cela s’est fait par le biais d’une discussion sur la citation « L’amélioration du monde peut s’accomplir par des actes purs et bons, par une conduite louable et convenable » et quelques questions connexes tirées du cahier 1 de l’Institut Ruhi, intitulé Réflexions sur la vie de l’esprit. Les animateurs ont ensuite présenté le processus de l’institut et ont expliqué comment la participation à des cercles d’étude, à des réunions de prière pour des personnes de toutes confessions (ou sans confession) et à des projets d’action sociale comme le programme d’apprentissage de l’anglais, langue seconde, contribue à la construction de communautés dynamiques dans le monde entier. Avant la fin de la soirée, le groupe a décidé qu’il aimerait se réunir à nouveau pour poursuivre la conversation et explorer davantage certaines de ces idées.
La troisième réunion, qui a rassemblé les participants autour d’un dessert chez l’autre animateur, a permis de présenter un « échantillon » d’une section de Réflexions sur la vie de l’esprit, faite par un jeune adulte qui avait récemment participé à un séminaire sur la manière d’animer efficacement l’étude de ce document. À la fin de la soirée, les animateurs ont demandé si le groupe souhaitait continuer à étudier les documents de l’Institut, ou plutôt tenir une réunion de dévotion ou lancer un projet d’action sociale – des sujets qui avaient été abordés lors de la réunion précédente. Une participante a déclaré qu’elle pensait qu’il serait préférable de permettre à un projet d’action sociale de se développer naturellement à partir d’autres activités, et il a été décidé de mener une enquête en ligne pour savoir combien de personnes souhaitaient participer à un cercle d’étude ou à une réunion de prière. En conséquence, la première réunion d’un cercle d’étude a eu lieu début décembre. Quinze personnes y ont pris part, dont huit personnes de la collectivité. Les discussions ont été animées et sérieuses, et les participants ont décidé de continuer sur un rythme bihebdomadaire.
Ce que les animateurs apprennent maintenant par ces premiers efforts naissants, c’est qu’il faut plus qu’un cercle d’étude pour que ce groupe continue à s’épanouir. Une célébration des Ayyám-i-Há est en cours de planification, dans le but d’inclure davantage de membres des familles, d’amis, de voisins, de collègues de travail et de connaissances. De cette manière, le groupe continuera à se développer de façon naturelle, et nous espérons que des activités supplémentaires – en particulier des cercles d’étude et des réunions de prière – verront le jour pour répondre aux besoins et aux intérêts des nouveaux participants.
Ce qui a été appris jusqu’à présent :
- Les animateurs se consultent et planifient les activités ensemble avant chaque session, afin d’être prêts à aider le groupe à envisager les étapes suivantes.
- Les contributions des membres – qu’il s’agisse de nourriture, de collations, d’activités artistiques ou de participation à la discussion dans la langue dans laquelle ils se sentent le plus à l’aise – donnent des moyens à l’ensemble du groupe.
- Renforcer l’idée que les nouveaux membres du groupe sont toujours les bienvenus encourage les participants à considérer le groupe comme un noyau en constante expansion et à contribuer à sa croissance.
- Le fait d’être conscients que le matériel peut devoir être adapté aux participants permet une participation plus large.
- Les animateurs ont appris que tout le monde ne peut pas continuer, que ce soit pour des raisons logistiques ou d’intérêt pour l’activité spécifique que le groupe décide de poursuivre à un moment donné. Cependant, cela présente également la possibilité que de nouveaux groupes se forment avec certains participants dans des lieux différents et avec un objectif différent
Le Conseil bahá’í prévoit d’organiser des rassemblements régionaux à chaque cycle afin de réunir des personnes de toute la région pour parler de leurs expériences, réfléchir à ce qu’elles apprennent et faire des plans pour continuer à « élargir les cercles d’amis ».