Croire, c’est voir : Réflexion sur la prière et le service

Publié le : 2021/07/02

Dans le texte suivant, Subrina Bhullar, une jeune fille du quartier Springdale de Brampton, en Ontario, parle des effets du service sur sa perspective de la vie et sur les décisions qu’elle prend pour son avenir.

Subrinas Childrens Class

Subrina avec les enfants de sa classe, en 2018 (à gauche) et en mars 2020 (à droite), avant la pandémie.

Les activités du quartier m’ont permis d’apprendre beaucoup de choses sur moi-même. Dans les pires moments de ma vie, j’ai toujours pu compter sur mes amis du programme des préjeunes. J’ai eu des difficultés avec certaines affaires familiales, mais le groupe de préjeunes était toujours là. Maintenant que j’enseigne une classe, j’ai le sentiment d’avoir un but et de pouvoir aider les autres sur leur propre chemin. J’accompagne également deux autres enseignants de classes d’enfants. Ce service m’a aidée à rester détachée et à aider les autres au lieu de ne penser qu’à moi. Il a également défini ce que je veux faire à l’université, je veux étudier pour devenir travailleuse sociale auprès des enfants.

Les enfants de ma classe sont maintenant presque des préjeunes et je suis impatiente de commencer à étudier les textes pour préjeunes avec eux. Nous commençons à aborder des thèmes plus profonds du cahier Ruhi 3, intitulé Enseigner des classes pour enfants et à réfléchir au service. Les discussions sont riches, et la compréhension des enfants est si profonde. Une nuit, j’ai fait un rêve où j’étais à l’université et où je les aidais dans leur étude du cahier Ruhi 1, Réflexions sur la vie de l’esprit. Je suis vraiment reconnaissante de participer à des classes d’enfants. J’y participe depuis que j’étais en cinquième année, et, maintenant, j’ai commencé à enseigner une classe d’enfants avec ma jeune sœur et ses amis proches.

C’est aussi en servant ainsi que ma relation avec Dieu a commencé. Dans ma famille, on attendait de nous que nous pensions d’une certaine manière, que nous disions des prières. Dieu est là, nous devions nous contenter de le faire sans nous poser de questions. Le fait que j’ai pu poser et explorer des questions dans mon groupe de préjeunes, comme « il est impossible que Dieu soit réel, n’est-ce pas ? », puis à recevoir une réponse, cela m’a vraiment aidée.

Lorsque j’ai commencé à donner des cours aux enfants, je ne croyais toujours pas en Dieu, mais en voyant la transformation qui s’effectuait en eux, je me suis dit : « Oh, il y a quelque chose là. Je le sens dans mon cœur. Ce n’est pas possible que ce soit un mensonge. » Les transformations que j’ai vues chez ces enfants étaient étonnantes, et elles ont contribué à dissiper une partie du doute et de la peur que je ressentais. Le fait de dire des prières et d’apprendre à entretenir l’amour de Dieu dans mon cœur a renforcé ma foi et ma confiance.

Lorsque les enfants étaient en troisième année à l’école, nous avons commencé le programme de première année des classes d’enfants. Au début, les enfants étaient réservés, mais petit à petit, à mesure qu’ils apprenaient, ils se sont ouverts les uns aux autres. Ils sont devenus plus ouverts dans leurs amitiés en général et ont commencé à inclure d’autres enfants dans leurs groupes d’amis à l’école.

Lorsque j’ai commencé à enseigner aux enfants, je traversais mes propres défis. Le cahier 3, Enseigner des classes pour enfants, explique qu’il ne s’agit pas seulement d’enseigner aux jeunes enfants, mais de mettre en pratique ce que vous enseignez dans votre propre vie. Lorsque j’ai demandé à mon tuteur : « Comment savons-nous que Dieu est réel ? » J’ai réalisé que je ne pouvais pas vraiment savoir, mais que je devais simplement avoir confiance. J’ai pensé que si les enseignements de Dieu sont comme le soleil et la chaleur, pourquoi me cacherais-je et ne voudrais-je pas le sentir ? J’ai commencé à croire que Dieu était toujours là, et cela m’a donné toute cette force. Il m’a semblé naturel de penser que si j’enseignais la Parole de Dieu, c’est que j’y croyais aussi.

J’ai commencé à aller à des réunions de prière et j’ai ressenti tellement d’amour et de joie. Dans notre équipe, nous nous sommes demandé : « Comment pouvons-nous apporter cette joie à chaque foyer ? » Nous avons appris que le fait de dire une prière avec notre voisin sur le pas de sa porte peut avoir le même impact qu’une heure de dévotion une fois par semaine. Cela était également plus réalisable pour certains voisins et membres de l’équipe. Forts de ce constat, nous avons décidé de partager autant de prières que possible avec les gens de notre quartier.

Au début, c’était encore un peu effrayant et éprouvant pour les nerfs de parler aux parents et de prier avec les familles. À tout moment, ils auraient pu dire : « Je n’aime pas ça ! ». Aussi, j’ai souvent prié pour que les visites et la prière avec les familles servent à renforcer nos relations avec elles. Après une visite, un parent a fait des recherches sur les similitudes entre les religions bahá’íe et sikhe. Il y a tellement de similitudes qu’il semble qu’elles proviennent de la même source.

Maintenant, je peux en toute confiance appeler n’importe quelle famille et parler de l’éducation spirituelle de leurs enfants et, à la fin, dire : « Prions ensemble ». Je peux voir que prier ensemble nous élève vraiment.

Dans ma vie personnelle, il y a quelques prières vers lesquelles je me tourne toujours — j’essaie de prier matin et soir et de dire les prières obligatoires. L’une de mes prières préférées est « Crée en moi un cœur pur… » et je médite sur elle le soir.

Avant la pandémie, nous avions le jeudi des séances de dévotion soit au centre communautaire, soit dans le sous-sol d’un ami. Nous priions pendant une heure et avions des discussions approfondies. Aujourd’hui, quelques enseignants se consultent pour savoir comment lancer une réunion de dévotion pour les enfants. Le fait de savoir que j’avais des doutes sur l’existence de Dieu m’aide à comprendre comment les autres peuvent se débattre avec leurs propres questions. L’important est d’être capable de poser ces questions, puis de les explorer avec d’autres personnes.

J’ai la chance d’avoir dans ma classe d’enfants un groupe de filles extraordinaires qui aiment prier. Nous sommes devenues de vraies amies maintenant et notre relation très affectueuse nous aide à prier ensemble. Je peux sentir que notre véritable bonheur vient du service et de la prière. Bien que cela soit difficile, et que la phase d’expansion le soit encore plus, voir la communauté que nous aidons à construire me donne envie de ne jamais la quitter.

– Subrina Bhullar, initialement écrit pour le bulletin du site Web bahá’í de l’Ontario.