Une réunion institutionnelle nationale cultive une vision collective de la croissance 

Publié le : 2020/04/30

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Les participants à la réunion institutionnelle nationale profitent d’une séance plénière. Photo : Louis Brunet

La Maison universelle de justice a décrit les réunions institutionnelles comme un espace où les amis « se réunissent et se consultent pour acquérir une vision commune de la croissance de leur communauté et discuter de stratégies pour passer à l’action. Ces « réunions institutionnelles » aident à guider les amis pour qu’ils ne pensent pas uniquement en termes de mécanismes de projets, et à insuffler dans leurs plans et leurs actions subséquentes l’esprit de la Foi. Elles contribuent à renforcer la confiance des institutions dans l’élaboration de stratégies d’enseignement qui répondront au mieux aux besoins de leurs régions respectives, et dans la mobilisation du soutien des assemblées locales et des croyants[1]. »

Du 15 au 17 février, l’Assemblée spirituelle nationale a tenu une réunion institutionnelle nationale à laquelle ont participé plus de 100 personnes, dont les conseillers, les conseils régionaux bahá’ís, les conseils des instituts, les membres des corps auxiliaires et des collaborateurs de tout le Canada. L’objectif de cette réunion était de se consulter afin de mieux comprendre les questions qui se sont posées dans le travail d’enseignement, de diffuser ce que chaque région avait appris et de renforcer une vision collective au moment où la communauté bahá’íe canadienne entreprend la dernière année du plan de cinq ans.

La dernière réunion de ce type avait été organisée juste avant le lancement du Plan il y a plus de quatre ans — le cycle 0, comme on l’appelait — et était centrée sur une réflexion sur l’association de groupements contigus, et ce que ces ensembles de groupements pourraient faire pour se soutenir mutuellement afin que les plus forts puissent devenir de véritables réservoirs d’expérience et de ressources humaines, favorisant le mouvement de chacun des groupements du Canada le long d’un continuum de croissance. Et quelle distance nous avons parcourue!

L’effort de construction communautaire est plus vigoureux que jamais. Le dernier rapport statistique soumis, quelques jours avant cette réunion, faisait état de quelque 20 000 participants dans 3 900 activités de base — une augmentation de près de 3 000 participants par rapport au moment de l’enquête semestrielle d’octobre 2019, et une augmentation de quelque 500 activités fondamentales. Le programme pour préjeunes compte le plus grand nombre de participants jamais enregistré. C’était un moment extraordinaire dont les amis ont pris note ensemble.

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Nabih Ardekany, membre du Corps auxiliaire pour la protection, fait une présentation lors de la réunion institutionnelle nationale. Photo : Louis Brunet

Pourtant, comme l’a dit la Maison de justice au début du Plan, en écrivant une lettre adressée conjointement aux bahá’ís des États-Unis et aux bahá’ís du Canada : « Ce que vous avez déjà accompli mérite la gratitude et l’admiration de l’ensemble du monde bahá’í, mais votre mission est loin d’être achevée. Après avoir agi avec détermination pendant un siècle, vous devriez plus que jamais être en mesure de reconnaître le sentier droit que l’inspiration divine a tracé tout au long des nombreuses étapes du Plan divin, depuis le commencement de son exécution systématique en 1937, et de saisir ainsi toutes les implications de la prochaine étape qui débutera incessamment. »

À mi-parcours, les institutions de chaque région ont eu l’occasion de réfléchir aux lettres qu’elles avaient écrites à « ‘Abdu’l-Bahá il y a quatre ans, dans lesquelles elles avaient précisé leurs engagements en vue de la réalisation des objectifs du Plan, d’ici le centenaire de son ascension en 2021. Chaque région s’est sentie rassurée et s’est engagée à nouveau à atteindre ces objectifs. Il est également apparu clairement à toutes les personnes présentes qu’offrir ce cadeau à ‘Abdu’l-Bahá nécessiterait la contribution de chaque croyant et ami de la Foi.

Les documents étudiés lors de la réunion ont permis de consolider l’identité des amis en tant qu’habitants d’un même pays, faisant partie du même continent nord-américain, qui s’est engagé à apprendre à travailler ensemble pour atteindre les objectifs du plan actuel. On leur a rappelé l’héritage spirituel de l’Amérique du Nord, où, tout au long de son histoire la communauté s’est tournée avec une dévotion toujours plus grande vers le chef de la foi, remportant d’immenses victoires.

En 1948, par exemple, quelques mois avant le Ridván, la communauté d’Amérique du Nord peinait à atteindre son objectif de créer 175 assemblées spirituelles locales. Shoghi Effendi leur a écrit en exprimant sa confiance dans le fait que la communauté « sortirait pourtant triomphante de la crise actuelle », ce qui servirait à son tour à « accroître l’attachement et l’affection fraternelle de son Gardien »[2].

Quelques mois plus tard seulement, après des efforts intensifs, la communauté avait dépassé son objectif, et créé près de 200 assemblées spirituelles locales — un « exploit héroïque » associé à d’autres « brillantes réalisations » qui ont transcendé les « plus beaux espoirs » du Gardien. L’une de ces réalisations avait été la création de l’Assemblée spirituelle nationale du Canada la même année[3].

C’est cet héritage spirituel qui doit maintenant nous inspirer durant ces prochaines étapes. La communauté nord-américaine est comme un diapason, qui résonne aux vibrations de la voix de ‘Abdu’l-Bahá dans les Tablettes du plan divin. Le moment est venu pour que son appel pour contribuer à ces derniers mois du Plan, pour avancer de manière significative vers l’objectif d’une participation universelle dans une entreprise continue, coordonnée et unanimement soutenue atteigne chaque âme.

L’Assemblée spirituelle nationale a exprimé sa confiance dans le fait qu’au cours de la prochaine année les derniers groupements du Canada qui sont à la première étape franchiront la deuxième étape, chacun doté d’un noyau en expansion. Ceux qui ont déjà mis en place des programmes intensifs de croissance continueront à progresser vers la troisième étape, un noyau en expansion commençant à se développer dans un ou plusieurs quartiers. Nombreux sont ceux qui rejoindront les quatorze groupements qui ont franchi la troisième étape et qui avancent maintenant vers les limites de l’apprentissage.

Toutes les institutions sont reparties pleines d’amour pour leur communauté, et animées par la foi et la conviction que celles-ci se mobiliseraient pour atteindre ces objectifs, et elles leur ont proposé un calendrier de conférences d’enseignement, de réunions de réflexion, de campagnes intensives, de séminaires, de visites à domicile et de rassemblements dévotionnels pour propager ce qui avait été appris à l’ensemble de la communauté. Il était clair que le pays avait généré suffisamment de connaissances pour atteindre ces objectifs ; il s’agissait maintenant seulement d’étendre cette expérience à un groupement après l’autre.

Pour atteindre les objectifs de la réunion, la consultation s’est concentrée sur cinq thèmes. En plus d’explorer l’héritage spirituel de l’Amérique du Nord, les participants ont discuté de la promotion d’une vision unifiée de la croissance, en voyant comment tous les croyants et amis de la Foi pouvaient contribuer au développement de la cause de Bahá’u’lláh. Parmi les thèmes qui ont été explorés, citons l’expansion d’un noyau d’amis, l’institut de formation en tant qu’instrument aux potentialités illimitées et le soutien mutuel dans un ensemble de groupements voisins.

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Les représentants des organes régionaux du Québec se consultent lors d’une réunion en petits groupes. Photo : Louis Brunet

Les amis de chaque région ont fait des présentations en panel, comportant des photos et, dans certains cas, des vidéos, et ont présenté certaines des expériences de croissance les plus significatives du pays, ce qui a permis d’éclairer la voie à suivre pour les autres groupements. Chacun a décrit le parcours de sa communauté, y compris les obstacles rencontrés et les victoires remportées, et a fait ressortir les capacités qui ont été développées sur la voie de la croissance.

Le progrès que chaque région a réalisé est devenu clair presque immédiatement pour tous les participants. Des questions qui semblaient mystérieuses en 2015 ont été clarifiées à mesure que chaque région a présenté ce qu’elle avait appris. Toutes les expériences des régions ont enrichi la consultation et ont permis de dresser un tableau des progrès réalisés au pays. Les exemples tirés des diverses régions, d’un océan à l’autre, ont suscité joie et espoir ; il était particulièrement encourageant d’entendre des descriptions d’exemples de grande portée provenant des jeunes amis présents à la réunion.

D’ici le prochain Ridván, une armée d’animateurs — dont certains sont des animateurs mobiles venus de l’extérieur d’un groupement — aura aidé chaque groupement ayant passé la première étape à trouver des jeunes et à les inciter à participer au programme de l’institut. Chaque groupement de la seconde étape aura progressé vers un programme élémentaire d’autonomisation spirituelle des préjeunes auquel participent de 50 à 100 préjeunes, en commençant par le premier pas, la création d’un groupe. Dans certains groupements, un filet de jeunes sera devenu un ruisseau, dans d’autres, le ruisseau sera un fleuve puissant : un mouvement irrépressible.

Les réunions de prière sous une myriade de formes — bougies et silence, sur un terrain de soccer, avec quelques amis et en famille — seront devenues des phares de lumière durables qui auront relié un nombre incalculable — vraiment incalculable — de Canadiens de tous horizons avec leur Créateur et les auront incités à étudier la Révélation dans des classes d’enfants, des groupes de préjeunes et des cercles d’étude.

Aujourd’hui, bien sûr, cette vision est réalisée d’une manière différente de celle que l’on imaginait lorsque les amis se sont réunis, dans le contexte complètement différent qui a depuis été créé à la suite de la crise sanitaire mondiale. Ce défi a libéré une créativité étonnante de la part des amis, qui ont déplacé en ligne les conférences d’enseignement et les séminaires d’institut, qui ont entretenu un lien avec le Créateur, non seulement en intensifiant les prières dans leurs familles, mais en s’adressant aussi à leurs voisins et amis pour les inclure dans des espaces virtuels inspirants. Dans les quartiers où le travail de construction de la communauté a impliqué les familles des enfants et des jeunes, les parents sont encore plus engagés à soutenir activement leurs enfants dans ce nouveau contexte.

Au centre des consultations de cette fin de semaine se trouvait la conscience que l’Amérique du Nord que nous cherchons à illuminer spirituellement n’est pas la même que celle où ‘Abdu’l-Bahá avait révélé les Tablettes du Plan divin. Les habitants du monde entier ont été attirés sur ses rives, souvent dans des circonstances tragiques. Ce sont eux qui deviennent nous dans les quartiers de tout le pays, et qui, dans la beauté de notre diversité, porteront haut la bannière de Bahá’u’lláh, eux qui sont en mesure d’accélérer le mouvement des groupements vers les frontières les plus éloignées, afin d’inaugurer « l’époque qu’avait anticipée Shoghi Effendi au moment où vous entrepreniez vos efforts collectifs, époque durant laquelle les communautés que vous bâtissez combattront directement les forces de la corruption, du laxisme moral et des préjugés profondément enracinés qui rongent le cœur même de vos sociétés, et finiront par les éradiquer[1]. »

À l’issue de la réunion, l’Assemblée spirituelle nationale avait décidé de lancer un appel aux amis, concernant notamment les ressources matérielles et les biens immobiliers qui seront nécessaires pour soutenir ce puissant mouvement. Avec les conseillers, elle s’est engagée à être aux côtés de tous ceux qui se lèveront, y compris par des prières ardentes à chaque réunion et dans les dévotions individuelles de ses membres. « Ceci, avec tout l’amour mystérieux qu’il insuffle dans nos cœurs, et avec une confiance absolue en sa grâce et en votre capacité, nous le promettons. »

 

[1] La Maison universelle de justice, L’institution des conseillers, Bruxelles, MÉB, 2001, p. 21

[2] Shoghi Effenndi, Citadel of Faith, p. 46

[3] Shoghi Effenndi, Citadel of Faith, p. 48

[1] La Maison universelle de justice, message aux destinataires désignés des Tablettes du Plan divin de ‘Abdu’l-Bahá, les bahá’ís des États-Unis et les bahá’ís du  Canada, daté du 26 mars 2016