Message aux congrès de circonscription
Le 7 février 2024 / le 1er empire 180
Les bahá’ís du Canada
Chers amis bahá’ís,
L’Assemblée spirituelle nationale vous salue affectueusement, alors que vous vous réunissez au congrès de circonscription pour la première étape de la formation de l’institution nationale qui servira le Canada au cours de la prochaine année, et pour délibérer ensemble. En examinant les thèmes sur lesquels nous sollicitons vos commentaires et vos conseils, nous nous sommes rappelé comment vos contributions judicieuses au congrès de circonscription de l’année dernière ont été reprises lors du Congrès national, guidant les discussions et enrichissant les délibérations de l’Assemblée nationale tout au long de l’année.
Cette année a été exceptionnelle. Au Riḍván, la nouvelle annonçant que la communauté canadienne était appelée à édifier une maison d’adoration nationale a galvanisé une communauté qui était déjà en mouvement et qui développait sa capacité d’accueillir de plus en plus de gens.
Comme les actions paraissent différentes lorsqu’on les examine à la lumière du pouvoir de reconstruction sociale qu’elles libèrent ! Cette vaste perspective permet de voir en une activité soutenue bien plus qu’un acte de service isolé ou qu’une simple donnée. À maints endroits, les initiatives mises en oeuvre révèlent une population qui apprend à assumer une responsabilité de plus en plus grande dans la poursuite de son propre développement. La transformation spirituelle et sociale qui en résulte se manifeste de diverses manières dans la vie d’une population[i].
C’est sur cette différence de perspective que nous souhaitons attirer votre attention aujourd’hui.
Il suffit de regarder dix ans en arrière pour se rappeler les conférences des jeunes qui ont fait participer des milliers de jeunes à une conversation dynamique sur la transformation, de reculer de six ans seulement pour se souvenir des célébrations des bicentenaires de la naissance du Báb et de Bahá’u’lláh qui ont ouvert grandes les portes à nos amis et voisins, et deux ans à peine se sont écoulés depuis les conférences de la série mondiale de 2022, alors que cette conversation transformatrice a inclus des dizaines de milliers de personnes. Ces élans d’ouverture, qui ont mis tant de personnes en contact avec la Révélation, nous ont enseigné comment, lorsque quelques amis prennent la décision d’agir comme un noyau en expansion, le cercle des participants continue de s’élargir. Quand les réunions de prière se multiplient et qu’une culture de visites à domicile peut prospérer, une vie communautaire dynamique qui accueille une armée croissante d’âmes sympathisantes prend forme. Par-dessus tout, nous entrevoyons comment l’Institut de formation favorise une autonomie accrue lorsqu’il s’enracine dans une communauté. Que cette expansion ait lieu dans un centre d’activité intensive d’un quartier urbain ou dans une communauté rurale où un cours pour enfants s’est maintenu pour la première fois, elle change le visage de la communauté. Comment se sont traduits vos efforts pour générer de la croissance, pour collaborer et pérenniser votre travail dans toutes sortes de contextes ? Quels signes de transformation avez-vous observés ? Comment avez-vous appris à réfléchir avec ceux avec qui vous servez ?
Les jeunes ont été à l’avant-garde de ces progrès. Parmi les comptes rendus émouvants que nous continuons d’entendre, il y a ceux d’enfants qui introduisent des prières quotidiennes dans leur vie familiale et qui invitent avec enthousiasme leurs camarades de classe à des cours pour enfants ; de préjeunes qui étudient attentivement les besoins de leur quartier et se mettent au service de leur communauté ; de jeunes qui, conscients de la précieuse responsabilité qui est la leur, consacrent d’innombrables heures à leurs camarades et aux plus jeunes, tout en s’investissant dans une éducation qui leur permettra de servir l’humanité. Dans une lettre datée du 5 décembre 2013, la Maison universelle de justice a constaté une percée sans précédent dans le processus d’entrée en troupes, propulsée grâce aux capacités qu’ont développées les trois protagonistes qui ont participé aux conférences des jeunes, et concrétisée par une communauté qui s’est ralliée aux jeunes, se réjouissant de se voir comme « un tout interdépendant et organique, mieux préparé à répondre aux exigences d’aujourd’hui. » Dans le message du Riḍván 2023, nous voyons les fruits de cette évolution :
Dans le contexte que nous venons de décrire, les actions des jeunes resplendissent. Loin de se contenter d’absorber passivement les influences – qu’elles soient favorables ou non –, ils se révèlent des protagonistes audacieux et perspicaces du Plan. Là où une communauté les voit sous cet angle et crée les conditions propices à leur progrès, les jeunes justifient largement la confiance qu’on leur témoigne. Ils enseignent la Foi à leurs amis et font du service le fondement d’amitiés plus sincères. Ce service se traduit souvent par l’éducation des plus jeunes, à qui ils offrent non seulement une éducation morale et spirituelle, mais aussi de l’aide dans leurs études. Chargés de la responsabilité sacrée de renforcer le processus de l’institut, les jeunes bahá’ís réalisent nos espoirs les plus chers.
Il n’est donc guère étonnant qu’une grande partie des délibérations de l’Assemblée nationale avec les conseillers au cours de l’année dernière ait été consacrée à étudier ces conditions, qui concernent évidemment les personnes de tous âges, la communauté et les institutions ainsi que chaque croyant. Comment ces conditions se créent-elles ? Comment cette façon de considérer les jeunes comme des protagonistes du développement spirituel et social, plutôt que comme un groupe dont les besoins doivent être satisfaits, a-t-elle modifié nos modes de vie communautaire ? Que faut-il pour que les jeunes puissent remplir leur mission sacrée et renforcer l’institut de formation, notamment en offrant des périodes de service spéciales en plus de leurs activités quotidiennes ? Quels sont les obstacles que la famille, les institutions et la communauté peuvent contribuer à éliminer ?
Chers amis, ce passage émouvant du message du 28 novembre 2023 aux bahá’ís du monde énonce le mieux un dernier thème pour vos discussions : « Au fond, le défi que présentent les influences réciproques des processus d’intégration et de désintégration est celui de s’en tenir à la description de la réalité faite par Bahá’u’lláh et à ses enseignements, tout en résistant à l’attrait des débats controversés et polarisants et des propositions séduisantes qui témoignent de tentatives futiles de définir l’identité humaine et la réalité sociale au moyen de conceptions humaines limitées, de philosophies matérialistes et de passions contradictoires. » Tout ce dont nous avons parlé – ériger la première maison d’adoration nationale en Occident où les peuples du Canada viendront se souvenir de leur Créateur, renforcer l’institut de formation et créer des conditions propices à l’épanouissement des jeunes, établir et étendre des modes de vie communautaire en tant que noyaux en expansion travaillant avec individus et familles – dépend de cette condition de s’en tenir à la vision que Bahá’u’lláh présente de la réalité. Comment nous entraidons-nous en cette époque profondément troublée, et comment apprenons-nous à transmettre la vision de Bahá’u’lláh aux autres ?
Cela nous ramène au Mashriqu’l-Adhkár, une institution puissante et mystérieuse dont l’esprit est évoqué dans chaque communauté et chaque foyer par la tenue de réunions de prière auxquelles « toute âme peut prendre part », où toute âme « peut respirer les parfums célestes, goûter à la douceur de la prière, méditer sur le Verbe créateur, se laisser transporter sur les ailes de l’esprit et communier avec le Bien-Aimé ». ‘Abdu’l-Bahá dit que « ne poser qu’une seule brique pour [elle] ou pour l’une de ses dépendances, c’est comme construire un édifice majestueux ». S’il en est ainsi pour la structure physique, qu’en est-il alors des briques et du mortier spirituels que vous posez, alors que vous élargissez vos cercles et que vous mettez d’autres personnes en contact avec le pouvoir pénétrant de la Parole de Dieu ? Alors que l’édifice matériel de la première maison d’adoration du Canada commence à prendre forme sur ces fondations spirituelles, c’est avec amour que, dans nos prières reconnaissantes, nous nous souvenons de vous, les bâtisseurs.
Recevez nos chaleureuses salutations bahá’íes.
L’ASSEMBLÉE SPIRITUELLE NATIONALE
DES BAHÁ’ÍS DU CANADA
La secrétaire,
Karen McKye
[i] La Maison universelle de justice, message aux bahá’ís du monde, Riḍván 2023