Le mouvement des pionniers : un moyen de diffuser le savoir dans le monde entier

Publié le : 2024/05/30

Fin février, pendant la période d’Ayyám-i-Há, juste avant le jeûne bahá’í, trois pionniers bahá’ís débarquaient à la Dominique, une île et un pays situés dans l’est de la mer des Caraïbes et, dans le cadre du plan de neuf ans, un des objectifs du Canada à l’étranger en matière de pionniers.

Un des principaux objectifs du plan, qui entre maintenant dans sa troisième année, est qu’il y ait dans chaque pays ou région au moins un groupement qui a atteint la troisième étape de son développement, où se manifeste « une activité intensive […] dans des quartiers ou des villages précis » et où il existe « un esprit de participation universelle de plus en plus développé dans le travail de construction communautaire », ce qui suppose « que des familles et des croyants travaillent ensemble et décident délibérément de se considérer comme faisant partie d’un noyau qui s’élargit »[1]. Un nouvel élément du Plan est le degré auquel les groupements d’un pays qui envoient des pionniers doivent rester en contact avec ceux qui reçoivent des pionniers, contribuant ainsi à faire avancer le processus de construction communautaire.

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Un paysage luxuriant qui fait partie du territoire où vivent les pionniers.

Par les pionniers, on peut diffuser à l’échelle mondiale les connaissances sur le processus éducatif, de sorte que l’expérience acquise dans les groupements les plus avancés puisse être transmise à ceux qui se trouvent à un stade de développement moins avancé. Ce processus est d’autant plus efficace que les pionniers disposent de l’expérience nécessaire et qu’ils sont accompagnés dans leurs efforts. Lorsque Lua Boschman et Farbod Behshad – un jeune couple marié – ont entendu parler de l’appel aux pionniers, ils ont immédiatement voulu servir de cette manière. Ils ont conféré ensemble et ont décidé de faire les premiers pas pour réaliser leurs aspirations.

En juin 2022, ils ont participé à une session d’information de neuf jours à Vancouver, en Colombie-Britannique, et ont commencé à se préparer à servir comme pionniers, un processus que les institutions de la Foi guident de près. Leur préparation a consisté à servir dans plusieurs groupements de troisième étape en Colombie-Britannique. « Nous n’avions jamais eu l’occasion de servir dans un centre d’activité intensive », a expliqué Mme Boschman. « Nous avons donc servi pendant six mois dans le quartier Guildford, à Surrey, en Colombie-Britannique. Nous avons pu faire l’expérience de l’animation [de groupes de préjeunes] et de l’enseignement aux enfants, de l’organisation de programmes intensifs d’apprentissage et de campagnes intensives de rayonnement… C’était vraiment magnifique de voir comment on nous accompagnait et nous soutenait dans cet apprentissage. » En mai 2023, le couple a déménagé à North Port Coquitlam, en Colombie-Britannique, où il a appris à travailler avec des familles entières et à organiser des rassemblements communautaires.

Wendy Rosen, membre de l’équipe de travail sur les pionniers de la Colombie-Britannique, a cité les conseils de la Maison de justice selon lesquels « le déploiement d’équipes de pionniers internationaux et sur le front intérieur qui connaissent le cadre d’action[2] » s’avère particulièrement fructueux. Une équipe de pionniers s’est rapidement constituée, comprenant Mme Boschman, M. Behshad et Anissa Jahromi, récemment diplômée de l’université et forte d’une dizaine d’années d’expérience dans le quartier Harewood de Nanaimo, en Colombie-Britannique (groupement de Mid-Island), un quartier qui a également franchi la troisième étape. Après avoir assisté à une séance d’information, Mme Jahromi a été particulièrement touchée par l’appel à devenir pionnière à l’étranger. « Les anciens pionniers sont venus parler de leurs expériences, ce qui était vraiment encourageant ». Elle a rapidement entamé des consultations avec les institutions compétentes pour devenir elle-même pionnière.

Mme Rosen décrit le haut niveau de collaboration institutionnelle à l’échelon régional et entre pays, grâce auquel elle a pu bien comprendre les besoins du groupement cible. Les consultations qui ont lieu entre les pionniers, le pays d’accueil et le pays contributeur permettent de mettre en relation les personnes qui ont une expérience pertinente avec les groupements qui présentent des conditions favorables à la croissance. Les institutions concernées tiennent compte de la situation et de l’expérience du pionnier potentiel et lui proposent l’objectif le mieux adapté.

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La maison où vivent les pionniers.

Dans le cas de cette équipe, après une période de consultation, le choix s’est arrêté sur la Dominique. Il s’agit d’un pays anglophone et le groupement dans lequel travaille l’équipe de pionniers est le territoire du peuple Kalinago, une population autochtone. Le peuple Kalinago est la seule communauté des Caraïbes à descendre directement des peuples autochtones qui peuplaient toute la région avant la colonisation, il y a plus de 200 ans. L’expérience de Mme Jahromi dans le quartier de Harewood à Nanaimo, en Colombie-Britannique, aux côtés d’amis autochtones, est pertinente à cet égard.

Les pionniers continuent de recevoir l’amour et le soutien des groupements qui les ont accompagnés, et ils leur rendent la pareille en leur faisant part de leur propre expérience et des difficultés qu’ils rencontrent. « Au-delà des amitiés individuelles qui se sont nouées, il existe un lien avec la nation canadienne », a déclaré Mme Boschman. Ils sont également en contact chaque semaine avec une personne-ressource au Canada et communiquent avec leurs amis par l’intermédiaire de groupes WhatsApp. Ils ont même étudié ainsi ensemble le message du Ridván. Grâce à ces interactions constantes, ils se sentent bien soutenus.

M. Behshad explique que, à une occasion, « j’ai eu des difficultés à faire participer les jeunes et j’ai fait appel à mon amie du quartier Edmonds… Elle m’a recommandé de prendre connaissance de certains conseils de la Maison de justice, et cela m’a aidé ».

Lorsqu’ils discutent de la résilience de son paysage naturel et de ses habitants, illustrée par son rétablissement après un ouragan dévastateur en 2017, l’amour des pionniers pour leur nouveau pays est tangible. Les amis avec lesquels ils ont des conversations sont désireux de discuter de concepts spirituels et de prier. « Nous prions avec toutes les personnes que nous visitons », explique M. Behshad.

Mme Rosen a souligné que l’appel pionnier de la Maison de la justice « ne s’adresse pas seulement à ceux qui sont physiquement capables de se lever et d’être pionniers… Il s’adresse à nous tous ». Elle a demandé : « Qu’est-ce que cela signifie de se lever et de soutenir cet effort ? »

Il faut davantage de pionniers internationaux, dont beaucoup serviront à plein temps ou seront déployés dans des régions où il est moins probable qu’ils puissent trouver un emploi. Cela nécessite un engagement résolu envers le fonds de délégation, qui est un autre moyen par lequel nous pouvons participer à ces objectifs. D’autres amis ont contribué à ces objectifs en se présentant pour servir dans les quartiers que les pionniers ont quittés, en veillant à ce que la croissance ne soit pas interrompue.

Morgan Suhm, un autre membre de l’équipe de travail sur les pionniers, a poursuivi, en disant : « C’est vraiment nous tous qui réalisons ensemble ces objectifs… nous devons considérer cela comme un effort collectif. »

Pour manifester votre intérêt pour le travail de pionnier, si vous vivez à l’ouest de l’Ontario, veuillez communiquer avec l’équipe de travail sur les pionniers en Colombie-Britannique, à l’adresse pioneering@bc.bahai.ca, ou, si vous vivez en Ontario, au Québec ou dans les provinces de l’Atlantique, avec l’équipe de travail sur les pionniers en Ontario, à l’adresse pioneering@ontariobahai.org.

[1] La Maison universelle de justice, message à la conférence des corps continentaux de conseillers, daté du 30 décembre 2021.

[2] Ibid.