La présidente de l’Assemblée spirituelle nationale, Deloria Bighorn, a accueilli le 70e Congrès national avec un retentissant « Le Canada est ici! »
La salle principale du Centre bahá’í de Toronto, où régnait une atmosphère chaleureuse en raison de la présence de bien des amis venus des quatre coins du pays, était ornée de fleurs et de panneaux illustrant les nombreuses célébrations du bicentenaire de la naissance de Bahá’u’lláh qui ont eu lieu partout au pays. L’atmosphère a été rehaussée par la présence de trois invités extraordinaires, dont deux anciens membres de la Maison universelle de justice. En effet, M. Douglas Martin et M. Firaydoun Javaheri, ainsi que Mme Vida Javaheri étaient présents. Ces deux derniers étaient de retour après avoir servi en Terre sainte.
Après la lecture du message du Ridván de la Maison universelle de justice en anglais et en français, les délégués ont immédiatement commencé à se consulter à ce sujet.
De nombreuses questions ont été soulevées durant les quatre jours du Congrès, mais la transformation de la communauté, soulevée par la Maison de justice dans son message du Ridván, a été un thème central des délibérations des délégués.
Une déléguée d’une région rurale de l’Alberta a dit voir que les délibérations du Congrès avaient évolué depuis la dernière fois qu’elle y avait participé.
« J’étais venue au Congrès la dernière fois il y a environ trois ans », a-t-elle dit, ajoutant : « C’est remarquable de constater la confiance avec laquelle les délégués s’expriment. Avant, les gens ne semblaient pas certains de faire les choses correctement, alors que maintenant, je m’étonne de voir la confiance avec laquelle ils s’expriment. »
L’amour pour les institutions de la Foi
Un certain nombre de délégués ont exprimé un profond sentiment de gratitude de la part de leur communauté pour le flot de conseils et d’encouragements adressé tout au long de l’année à toutes les communautés du Canada au moyen des messages de la Maison universelle de la justice et des lettres de l’Assemblée spirituelle nationale.
« Nous sommes vraiment reconnaissants d’avoir reçu tous les messages qui nous ont été envoyés cette année », a déclaré une déléguée de Colombie-Britannique, s’adressant directement aux membres de l’Assemblée spirituelle nationale, assis devant elle de l’autre côté de la salle. « C’était des lettres d’amour adressées à notre communauté. »
Elle a expliqué que chaque fois qu’un message arrivait, une équipe d’amis se réunissait pour le traduire en persan et le transmettait le plus rapidement possible aux amis de langue persane. L’étude de ces lettres est devenue un élément naturel des activités de sa communauté.
« Nous avons commencé à voir paraître un langage commun dans notre communauté et avons pu prendre des mesures pour organiser notre bicentenaire. Le langage continue de s’élever », a-t-elle dit, « et nous en sommes très reconnaissants. Je vous remercie. »
De nombreux délégués ont décrit le rôle important joué par le soutien des diverses institutions, que ce soient les membres des corps auxiliaires, leurs assistants, ou les comités d’enseignement de groupement, et par les campagnes intensives, dans l’expansion de leurs efforts de développement communautaire.
Un délégué du Nunavut a décrit comment les activités s’étaient multipliées dans le Nord.
« Au cours des trois dernières années, avec l’aide d’un coordinateur et d’un membre d’un corps auxiliaire nous avons connu une certaine croissance », a-t-il déclaré. « Nous organisons des cours pour les enfants, des réunions de prière et, pour le bicentenaire, nous avons relancé notre programme radiophonique bahá’í. Nous avions des jeunes qui ont participé à un cours intensif du cahier 5 à Thunder Bay [en Ontario], et quand ils sont revenus, ils ont fait de la sensibilisation. Nous avons maintenant un groupe de préjeunes à Iqaluit. La plupart de nos participants proviennent de la collectivité et la plupart sont Inuits. »
On a souvent mentionné l’amour pour la Maison universelle de justice, et les récits des membres de l’Assemblée spirituelle nationale qui ont assisté à la Convention internationale en avril ont intensifié ce sentiment chez les délégués. Chaque membre de l’Assemblée nationale a pris la parole pour donner ses impressions de la Convention — qui a lieu tous les cinq ans — ce qui a aidé les amis du Canada à ressentir plus vivement l’expérience extraordinaire d’un rassemblement, avec des personnes de tous les coins du monde, pour élire la Maison universelle de justice.
Au milieu du Congrès national, les délégués ont entrepris la tâche sacrée d’élire les membres de l’Assemblée spirituelle nationale pour la prochaine année. Les délégués, et les observateurs, qui ont regardé d’une salle à l’étage, ont pris le temps de prier et de créer une atmosphère sacrée et spirituelle, qui a été maintenue pendant le vote.
Ensuite, le nom de chaque délégué a été appelé par ordre de localité et, un par un, leur bulletin de vote a été déposé dans l’urne — soit par le délégué, soit par le scrutateur en chef, si le délégué ne pouvait pas participer au congrès en personne. Le dernier vote déposé, les délégués ont spontanément entonné une chanson sur le texte d’une des prières révélées pour les bahá’ís du Canada :
« Ô toi, Dieu incomparable ! Ô toi, Seigneur du Royaume !
Ces âmes forment ton armée céleste. Assiste-les et, par le
concours des cohortes de l’Assemblée suprême, donne-leur
la victoire, afin que chacune d’elles puisse, tel un régiment,
conquérir ces régions par l’amour de Dieu et la lumière des
enseignements divins.
Ô Dieu, sois leur appui et leur soutien et, dans le désert,
la montagne et la vallée, les forêts, les prairies et les mers, sois
leur confident afin que, par le pouvoir du Royaume et le souffle
de l’Esprit saint, elles fassent entendre leur appel.
En vérité, tu es le Fort, le Puissant, l’Omnipotent, tu es
le Sage, Celui qui voit et qui entend. »
Une déléguée d’une petite communauté de la Colombie-Britannique, qui servait pour la première fois à ce titre, a déclaré que le processus électoral l’avait profondément touchée. « Quand je me suis levée pour mettre mon bulletin de vote dans l’urne… je n’ai pas les mots pour décrire ce que je ressentais. Je me sentais très humble », a-t-elle dit à Bahá’í Canada. « Mes parents ont été délégués dans le passé et je les ai sentis avec moi, quand je marchais pour déposer mon bulletin de vote. C’est un véritable honneur. »
Lorsque la scrutatrice en chef est revenue avec les résultats de l’élection, elle a annoncé que les 171 délégués avaient tous voté. Les délégués ont applaudi à l’annonce d’une participation de 100 % des amis à l’élection, comme ce fut aussi le cas ces dernières années.
Après que les noms de chaque membre de l’Assemblée spirituelle nationale ont été annoncés et que les neuf amis choisis se sont rassemblés devant les délégués, des applaudissements ont retenti dans la salle principale, chaque personne présente souhaitant la bienvenue aux membres qui entreprenaient une année de service.
Soutenir la jeunesse
Le deuxième jour, les délégués ont regardé le film Un cercle grandissant qui avait été présenté à la Convention internationale en avril. La veille au soir, en saluant les amis et les délégués, le conseiller Borna Noureddin avait dit que le film montre le Plan en action. Il a encouragé les délégués à traiter le film comme un message de la Maison de la justice, méritant d’être visionné à plusieurs reprises et d’être étudié parallèlement au message du Ridván.
« Il faut être attentif à la façon dont ce film a été produit. Il montre 25 communautés. Des centaines d’heures ont été enregistrées pour chaque minute que vous voyez », a-t-il dit aux délégués. L’élaboration de son contenu, a-t-il expliqué, a été guidée par la Maison universelle de la justice. « Il n’est pas difficile d’imaginer son lien avec le message du Ridván et il est important de le regarder sous cet angle. »
Gardant ces remarques à l’esprit, et après leur étude initiale du message du Ridván, les délégués ont regardé le film, et ont pris note des schémas d’action qui ont conduit à la croissance espérée dans chaque groupement.
Un grand nombre de délégués ont fait remarquer que la nécessité de soutenir systématiquement les jeunes et de créer des groupes de préjeunes constituait un élément majeur. Une déléguée de Colombie-Britannique, par exemple, a expliqué comment une réflexion régulière en groupe avait permis de surmonter bon nombre des obstacles rencontrés par ceux qui luttaient pour maintenir un groupe de préjeunes sur une longue période.
« Depuis 10 ans, nous essayons de faire participer les jeunes au processus de l’institut pour ensuite servir sur le terrain. Ce que nous avons compris, c’est que nous n’avions pas eu la discipline nécessaire pour réfléchir à nos actions. Nous essayons maintenant de nous réunir au moins une fois par semaine pour réfléchir. Cela a éliminé le sentiment d’être seuls, et nous sommes maintenant en mesure de collaborer dans un groupe plus large. »
Elle a ajouté que les gens ne devraient pas hésiter à demander aux jeunes de participer à des campagnes intensives de la série de cours, mais qu’ils devraient plutôt reconnaître l’énergie et les capacités qui leur permettent de consacrer du temps à l’étude intensive du matériel des cours de l’institut et à la participation à ses activités de développement communautaire.
« Nous avons également appris sur le pouvoir de l’institut et sur l’importance de notre présence aux campagnes intensives. Ceux qui y viennent tombent amoureux du processus et se voient comme des protagonistes du processus. »
Un délégué des provinces de l’Atlantique a expliqué comment le développement communautaire s’était amélioré grâce aux efforts concertés des jeunes et des autres membres de la communauté.
« Au cours de la phase [d’expansion], alors que tous étaient ensemble, nous avons mis en place des équipes (jumelant des jeunes et des personnes plus âgées), pour qu’elles visitent des gens à leur domicile », a-t-elle déclaré. Elle a dit que lorsqu’ils ont décidé d’organiser un « camp » de préjeunes — une période d’activité intensive durant laquelle un ou plusieurs groupes de préjeunes jeunes se réunissent pour étudier, servir et se plonger dans les arts — ils ont découvert que ce n’était pas seulement les préjeunes qui arrivaient pour participer. « Ils sont venus avec leur famille, qui ne se contentait pas d’envoyer les enfants. Toute la famille arrivait! C’était une vraie relation, parce que tout le monde était là, ensemble. »
La préparation du prochain bicentenaire
Au cours des 12 derniers mois, les préparatifs et les célébrations du bicentenaire de la naissance de Bahá’u’lláh avec l’ensemble de la collectivité ont été si riches d’enseignements que la conversation entre les délégués comprenait naturellement des réflexions sur le bicentenaire de la naissance du Báb. Une suggestion commune était que les amis commencent à étudier La chronique de Nabil et le 4e cahier Ruhi Les deux Manifestations.
Les délégués ont discuté de la façon dont l’amour pour Bahá’u’lláh se traduisait en amour pour le Báb, et vice versa.
« Hier, après la lecture du message du Ridván, je ne pouvais pas parler », a déclaré un délégué du Québec. « Pour la première fois de mon existence bahá’íe, je me suis rendu compte de ma proximité avec le Báb et du fait que nous avons la même mission que lui : orienter les gens vers Bahá’u’lláh. Nous pouvons ainsi préciser que cela était si important que Dieu a envoyé une manifestation pour préparer l’humanité à la magnificence de Bahá’u’lláh. C’était le désir le plus cher du Báb. Nous devons tous participer à cet effort. »
Des histoires si nombreuses d’amis qui se sont rassemblés pour célébrer le bicentenaire de la naissance de Bahá’u’lláh ont servi à montrer à la communauté baha’ie à quel point il reste beaucoup à faire pour se préparer au bicentenaire de la naissance du Báb, mais aussi pour consolider les efforts déployés pour amener plus de gens à participer aux activités de construction communautaire de la Foi. Un certain nombre de délégués ont fait remarquer que la communauté doit continuer à faire des sacrifices pour ce travail et à insuffler l’esprit d’enseignement dans la vie quotidienne.
« Le bicentenaire a été un grand pas en avant », a déclaré un délégué de l’Ontario. « Le monde atteindra un nouveau palier qui n’a pas été atteint auparavant. Nous voulons faire de cette façon d’inviter tant de gens à nos jours saints un mode de vie qui ne se limite pas seulement à la célébration des bicentenaires. »
Un délégué du Québec a offert des paroles d’encouragement aux amis, leur rappelant que nous devons agir chaque jour.
« Combien de fois avons-nous entendu dire cette fin de semaine qu’il fallait un effort herculéen? »
Dans son allocution devant les délégués rassemblés lors de la dernière soirée du congrès, M. Javaheri a expliqué en quoi le dévouement à la vision de Bahá’u’lláh pour l’humanité est l’un des atouts les plus précieux pour l’amélioration de la situation mondiale. Il a demandé à chacun de réfléchir à ce à quoi son temps est consacré chaque jour et les a appelés à envisager des niveaux de sacrifice plus élevés qu’ils pourraient offrir à Bahá’u’lláh dans l’enseignement de sa cause.
Les personnes présentes n’ont pas perdu de vue l’ampleur du travail à accomplir, mais elles elles étaient motivés par une détermination et une vigueur, qui avait été engendrées par l’intensité et l’amour que les gens de leur quartier, de leur village et de leur ville avaient manifestés pendant la période du bicentenaire et par les messages de l’Assemblée spirituelle nationale et de la Maison universelle de justice.
« Je lisais le premier paragraphe du message de la Maison de justice », a déclaré un délégué de l’Ontario, brandissant le message du Ridván. « Il dit qu’aucune communauté n’est la même depuis le bicentenaire. Je ne suis pas ce que j’étais deux heures avant ce Congrès. C’est tellement beau de voir le pouvoir qu’ont les directives de nous transformer. Il n’y a pas de limite au potentiel d’évolution de nos communautés et à notre propre potentiel d’évolution avec elles. »
En conclusion, la secrétaire de l’Assemblée spirituelle nationale a remercié les amis pour les réflexions qu’ils avaient généreusement offertes, et elle a déclaré que les délibérations des amis au cours du Congrès national allaient influencer celles de l’Assemblée durant toute l’année.
Elle a ensuite raconté l’histoire d’une fleur qui s’épanouit et laisse derrière elle un beau parfum, et elle a comparé cette fleur à l’esprit du congrès.
« C’est le parfum de la fidélité », a-t-elle dit en regardant les délégués assemblés pour la dernière fois. « La fidélité des amis qui ont tout donné l’année dernière. »
Le Congrès s’est terminé par des prières et une dernière chanson chantée par un délégué de la Saskatchewan et du Manitoba, en mémoire du Báb et de ses sacrifices. Les délégués se sont ensuite fait leurs adieux avant de retourner chez eux partout au pays pour partager l’esprit et le contenu du Congrès avec les autres amis.