Le 75e èsès national bahá’í
Des représentants élus de partout au Canada se sont réunis pour discuter de l’émergence de « havres de paix » dans tous les milieux. Ils ont aussi élu l’Assemblée spirituelle nationale pour l’année à venir.
Pendant quatre jours, du 25 au 28 avril, 158 délégués se sont réunis au Centre bahá’í de Toronto pour une consultation qui a agi comme une brillante lumière d’espoir pour le pays. Ils ont ensuite élu neuf personnes qui serviront au sein de l’Assemblée spirituelle nationale des bahá’ís du Canada pendant un an.
Outre les délégués et les membres de l’Assemblée nationale sortante, Ayafor Ayafor et Borna Noureddin représentaient le Corps continental des conseillers. Ils se sont adressés au Congrès à plusieurs reprises lors des différentes séances. Parmi les invités spéciaux, notons la présence de plusieurs membres des corps auxiliaires, ainsi que celle de l’ancien membre de la Maison universelle de justice, M. Firaydoun Javaheri.
La construction d’un havre – dont il est question dans les messages du Ridván en 2024 et 2025 – est un thème que l’Assemblée nationale a présenté au Congrès et sur lequel les délégués n’ont cessé de revenir. Dans son rapport annuel, qui a été présenté au Congrès, l’Assemblée nationale a déclaré que le « havre physique » de la maison d’adoration du Canada « ne pourrait voir le jour sans la construction concomitante des refuges spirituels, que les amants de Bahá’u’lláh étendent à toutes les situations imaginables ». Les deux conseillers ont aidé le Congrès à prendre conscience de « l’urgence croissante » de construire ce havre, à y réfléchir, et à combattre les forces qui engendrent le désespoir dans la société.
Le concept de havre de paix a été évoqué à de nombreuses reprises tout au long du Congrès. Un délégué du Nunavut a déclaré : « Nous construisons des relations solides qui peuvent être un refuge ». Un délégué de Saanich, en Colombie-Britannique, a raconté l’histoire d’un jeune autochtone qui se sentait en sécurité au centre de son quartier, mais pas à l’école.
Un représentant du Conseil des mandataires du ḥuqúqu’lláh au Canada a présenté un message de cette institution au Congrès. Il a souligné que cette loi est un outil de justice économique et de progrès social. Cette loi constitue également une sorte de refuge, « une sauvegarde pour nous tous », en ce qu’elle contribue à harmoniser nos besoins matériels et spirituels.
Dans son message récent sur la vie familiale et le mariage, la Maison de justice a exprimé son souhait que les familles et les foyers deviennent « de plus en plus un refuge et un pilier pour soutenir toute l’humanité ». Pendant le Congrès, il a été évident que plusieurs familles tentaient de se tourner vers l’extérieur, en étendant leur préoccupation de l’éducation spirituelle de leurs propres enfants à tous les enfants de leur communauté. Plusieurs délégués ont partagé leur expérience des réunions de prière en famille, soulignant leur effet sur les cœurs sensibles des enfants. Par la prière, elles nourrissent leur amour pour Bahá’u’lláh.
Ce n’est, bien entendu, pas que la communauté bahá’íe construit un havre pour les autres, c’est plutôt qu’elle le construit avec eux. M. Noureddin a affirmé : « Un havre n’est pas un endroit qui empêche les choses d’entrer, c’est plutôt un lieu qui soigne ceux qu’il abrite. » Cela a rappelé au Congrès la vaste vision offerte par le Plan de neuf ans actuel. M. Noureddin a en effet souligné que les délégués ne représentaient pas seulement les bahá’ís de leur circonscription, mais toute la population, et qu’ils devaient tenir compte des conditions de vie de l’ensemble de la population de leur région. C’est un exemple des changements de mentalité qui se produisent partout au pays.
En plus de considérer l’expansion des activités éducatives, on les a encouragés à réfléchir à leur effet sur la vie d’une population. Par exemple, des délégués de Montréal, au Québec, et de Toronto, en Ontario, ont souligné que les jeunes trouvent des moyens de mettre fin à la médisance et qu’ils adoptent de plus en plus un langage marqué par la véracité et la bienveillance.
Les discussions ont également porté sur création d’un milieu où les jeunes se consacrent avec ardeur à servir l’humanité. Une déléguée de Calgary, en Alberta, a affirmé que, dans sa communauté, les projets de service, les ateliers d’étude des conseils de la Maison de la Justice et la participation aux séminaires offerts par l’Institut d’étude pour une prospérité mondiale ont permis de motiver les jeunes à adopter un mode de vie cohérent au service de l’humanité. Une conférence de jeunes tenue en Ontario l’année dernière a également eu une profonde influence, suscitant une vague d’énergie chez les jeunes, selon un délégué de Lincoln, en Ontario.
En ce qui concerne le Congrès, un nouveau délégué de Regina, en Saskatchewan, s’est exprimé ainsi : « J’ai trouvé extrêmement motivant d’écouter d’autres communautés qui sont passées par là avant nous et de constater à quel point les choses peuvent changer rapidement lorsque nous concentrons nos efforts. Je suis impatient de partager les histoires de ces communautés à mon retour chez moi. »
Le taux de participation à l’élection de l’Assemblée spirituelle nationale était de 100 % : 158 des 171 délégués ont voté en personne.
Les personnes suivantes ont été élues membres de l’Assemblée spirituelle nationale pour l’année à venir : Mehran Anvari, Alex Arjomand, Jordan Bighorn, Zelalem Bimrew Kasse, Nabet Fani, Hoda Farahmandpour, Ciprian Jauca, Karen McKye et Veronica Robinson. L’Assemblée spirituelle nationale a remercié Judy Filson, membre sortant, pour les 33 années de service qu’elle a consacrées à cette institution. Au début de l’année, elle avait demandé que son statut de membre soit révoqué au moment du Congrès. Sa requête avait été acceptée.
L’année en cours marque le 100e anniversaire de l’élection de la première Assemblée spirituelle nationale des bahá’ís des États-Unis et du Canada, qui s’est tenue en juillet 1925 à Green Acre, dans le Maine. Cette institution commune a existé pendant 23 ans, jusqu’en 1948, année de la première élection de l’Assemblée spirituelle nationale des bahá’ís du Canada.
Pour marquer cette occasion, les congrès nationaux du Canada et des États-Unis, qui se tenaient la même fin de semaine, se sont réunis brièvement par une connexion vidéo en direct. Les présidents des deux congrès ont évoqué l’esprit de fraternité qui existe entre ces communautés et leur histoire commune en tant que destinataires de la Charte de ‘Abdu’l-Bahá, les Tablettes du plan divin. Des prières en lakota, en anglais, en français et en espagnol ont été partagées. Les délégués des deux congrès ont été envahis par une vague de joie. Ils se sont levés et ont applaudi ensemble.
Comme la Maison de justice avait annoncé il y a deux ans que le Canada allait construire une maison d’adoration nationale, les délégués voulaient en savoir plus sur les progrès de cette entreprise spirituelle. Les membres de l’Assemblée nationale ont indiqué que le rezonage permettant la construction du temple sur un terrain qui avait été acheté il y a plus de 50 ans était maintenant terminé, et qu’un processus était en cours pour choisir un design pour le temple et embaucher un gestionnaire de projet. Des représentants de l’Assemblée nationale ont rencontré pour la première fois la chef des Mississaugas de la Première Nation de la rivière Credit. Cette rencontre avait pour but d’honorer le fait que le bâtiment serait érigé sur leurs terres ancestrales.
Dans son rapport annuel, l’Assemblée nationale a indiqué que le nombre d’amis qui appuient le travail matériel et spirituel du Plan augmente rapidement, ce qui élimine toute perspective de déficit pour le Fonds national. En outre, grâce aux promesses de dons, les ressources nécessaires à la construction du bâtiment principal du temple sont assurées. Au Ridván de cette année, 13 des 28 pionniers internationaux venus du Canada ont pris leur poste.
Dans un foyer du hall supérieur du centre bahá’í de Toronto, une exposition était présentée dans le cadre de la campagne #NotreHistoireEstUne. Elle met en évidence les 10 femmes bahá’íes qui ont été exécutées à Chiraz, en Iran, en 1983. Cette exposition a été empruntée à une manifestation organisée au Musée canadien des droits de la personne, à Winnipeg, au Manitoba, pour souligner le courage de ces femmes et leur combat pour l’égalité entre les genres en Iran. Des prières pour les bahá’ís d’Iran et pour les âmes des personnes décédées durant la dernière année ont été récitées lors des travaux du Congrès.
Plusieurs personnes ont observé le Congrès depuis la salle située au niveau supérieur, notamment des jeunes, des préjeunes et même des enfants. À plusieurs reprises, les délégués ont mentionné qu’ils racontaient des histoires et relataient ce qui a été appris par des amis présents à l’étage. De nombreux bénévoles et plusieurs interprètes ont également contribué au Congrès, les délégués étant libres de s’exprimer dans les deux langues officielles.
Un observateur de North Cowichan, en Colombie-Britannique, a déclaré : « Le Congrès est une occasion où tout le Canada peut venir et apprendre les uns des autres. Quand on est ici, on a l’impression que le pays tout entier est tellement uni.
Un témoin de Kamloops, en Colombie-Britannique, a décrit l’état d’esprit de ses amis lorsqu’ils se sont rendus au Congrès comme un pèlerinage bahá’í, ajoutant « Assister à ce rassemblement et observer ce processus est comparable à une vision de la paix sur terre. En effet, le fait de venir d’une région où nous approchons de la troisième étape, et d’entendre l’expérience de tout le Canada qui s’efforce d’atteindre ces objectifs ensemble, est une expérience marquante. »
Une jeune femme de Toronto, en Ontario, qui assistait au Congrès comme observatrice, a dit qu’elle appréciait le fait que les délégués discutaient des succès de leurs communautés autant que des défis. « C’est un espace ouvert. »
Plusieurs observateurs ont été émus par le déroulement du vote, qui était marqué par un esprit de révérence, de foi en Dieu et d’humilité, tant de la part des délégués que de ceux qui ont été élus pour servir.
Tout au long du Congrès, les participants ont offert des prestations artistiques, démontrant ainsi l’importance des arts dans la vitalité de la communauté. De plus, un petit groupe de délégués et d’observateurs a composé une chanson inspirée des contributions apportées durant le Congrès, qu’ils ont chantée lors de la dernière journée.
L’Assemblée spirituelle nationale a exprimé sa joie dans son discours de clôture :
Dans vos contributions à la consultation, nous vous avons entendus décrire une expérience canadienne de ce qui est décrit dans le message du Riḍván, mettant en évidence la manière dont le processus de croissance se poursuit, les avancées réalisées dans divers climats, où des progrès significatifs n’avaient pas été constatés auparavant, alors que la graine de la Foi a donné naissance à de nouvelles pousses vertes et que la capacité de travailler avec un grand nombre d’âmes simultanément a commencé à se manifester. Que ce soient les 2 000 âmes d’Indian Head, en Saskatchewan, ou celles d’un immeuble à forte densité de la rue Donald à Ottawa, vous nous avez captivés par votre perception des personnes qui vous entourent. Vous avez exprimé un consensus sur l’efficacité de notre propre processus d’apprentissage, de notre Bolivie et de notre Sydney. Les stratégies et les lignes d’action qui se sont avérées efficaces sont appliquées dans toutes les situations.
Dans le rapport annuel de l’Assemblée nationale, nous avons exprimé notre conviction que le Canada est prêt. En effet, comme l’a si bien décrit M. Noureddin lors du premier jour du Congrès, le pays est en gestation. Nous avons pensé à la prière que nous connaissons et aimons tous, qui parle de lieux bénis où Dieu a été évoqué – la maison, l’endroit, la ville, le cœur, la montagne, le refuge, la caverne, la vallée, le pays, la mer, l’île et la prairie. Tous ces endroits deviennent maintenant des havres, où ce projet divin unique qui nous amène à ériger une maison d’adoration se reflète, dans tous les contextes possibles. Que ce soit dans les espaces sacrés des foyers et des familles, des cœurs et des conversations. Que nous sommes heureux d’avoir partagé cette fin de semaine avec vous ! Que nous sommes reconnaissants pour vos précieux apports de pensées et d’expérience ! Comme nos cœurs débordent d’amour pour vous. Que nos prières accompagnent chacun de vos efforts tout au long de cette année !
La photo officielle des délégués au 75e Congrès national du Canada. Crédit : Liam Dousti.
Gordon Braithwaite et Eugene Pace ont pris les photos, avec une contribution d’Analiza Behbahani.
Category: Congrès national, Institutions