Le 72e Congrès national bahá’í
Du 29 avril au 2 mai – les premiers jours du Plan de neuf ans – les délégués au Congrès national se sont réunis au Centre bahá’í de Toronto pour prendre part à une consultation et élire l’Assemblée spirituelle nationale. En raison de la pandémie, le dernier Congrès a eu lieu il y a trois ans, bien que l’élection ait eu lieu par d’autres méthodes. Depuis la dernière fois que les délégués se sont réunis, la communauté bahá’íe mondiale a achevé deux des plans de la Maison de justice, et la cause de Dieu est entrée dans la troisième époque du plan divin du Maître et dans la sixième époque de l’âge de formation de la Foi. Le puissant esprit qui caractérisait tout ce qui s’est passé était palpable.
Cette année est également remarquable, car les personnes appelées à servir au sein de l’Assemblée spirituelle nationale éliront ensuite la Maison universelle de justice, complétant ainsi un processus électoral mondial qui commence au niveau des circonscriptions par l’élection des délégués. Les conseillers Ayafor Temengye Ayafor et Borna Noureddin se sont adressés au Congrès à plusieurs reprises. M. Firaydoun Javaheri, ancien membre de la Maison universelle de justice, et son épouse, Mme Vida Javaheri, étaient également présents.
Les délibérations des délégués se sont concentrées sur le message du 30 décembre 2021 à la conférence des corps continentaux de conseillers et sur le message du Ridván de cette année. Photo: Payam Shodjai.
Les délibérations des délégués se sont concentrées sur le message du 30 décembre 2021 à la conférence des corps continentaux de conseillers et sur le message du Ridván de cette année, et ont exploré une série de thèmes préparés par l’Assemblée nationale, tous liés à l’enseignement de la Cause. Un délégué de l’Ontario a dit : « En étudiant le message du Ridván, on comprend que les mots ont été choisis délibérément et que les images servent à nous guider. » Le message décrit comment « l’arche de la Cause » a traversé de nombreuses tempêtes, ce qui a amené à penser aux graves crises auxquelles l’humanité est confrontée. Un délégué de l’Île-du-Prince-Édouard, familier de la voile, a fait le commentaire suivant : « Dans une tempête, la route la plus sûre est directement face au vent. »
Un délégué de l’Ontario a fait remarquer que, bien que les bahá’ís ne soient pas à l’abri des épreuves qui font partie du grand Plan de Dieu, ces mêmes forces augmentent la réceptivité, ce qui a pour effet qu’un plus grand nombre d’amis sont prêts à assister à des réunions de prière, par exemple. Et, au début de cette entreprise de neuf ans, l’arche de la Cause « se dirige maintenant vers un nouvel horizon ».
Voici quelques questions que l’Assemblée nationale a posées aux délégués : « Comment l’expérience se développe-t-elle dans le travail avec les familles et les groupes ? » et « Que faut-il faire pour permettre aux amis d’avoir une vision plus large de l’Institut de formation ? ».
Les délégués ont parlé de la nouvelle compréhension que le Plan de neuf ans nous demande d’acquérir, qu’il s’agisse de faire avancer le processus d’entrée en troupes ou de libérer le pouvoir de reconstruction de la société que possède la Foi. Le conseiller Noureddin a fait remarquer que les prises de conscience demandent souvent le réexamen de concepts fondamentaux. Il a demandé aux délégués : « Qu’est-ce que cela signifie pour nous d’être bahá’ís ? ». Un autre concept que le conseiller Noureddin a demandé aux délégués de réexaminer était celui de l’enseignement – un concept qui a considérablement progressé grâce à la mise en œuvre des méthodes et des approches de l’Institut de formation.
Les conseillers Ayafor Temengye Ayafor et Borna Noureddin se sont adressés au Congrès à plusieurs reprises. Photo: Louis Brunet.
Les délégués ont parlé du fait que la vision large contenue dans le message du 30 décembre 2021 de la Maison de la justice a aidé les équipes de quartier et les réseaux d’amis à obtenir la participation de familles entières. Un délégué de l’Ontario a décrit des tuteurs issus d’un quartier qui avaient étendu la conversation alimentée par l’Institut à leurs parents, et a dit que ceux-ci participent maintenant à son programme. Un délégué du Québec a expliqué que le fait de rendre visite à des personnes qui participent au programme de l’Institut et qui se sont récemment jointes à la communauté bahá’íe, et de les accompagner pour qu’elles tentent d’intéresser leurs amis et leurs familles, avait élargi leur vision.
L’enseignement aux peuples autochtones était un thème auquel le Congrès a voulu accorder une attention particulière, en réponse à un souhait exprimé par de nombreux délégués. Il a été noté que, bien qu’il y ait eu des défis dans le passé et qu’il y ait beaucoup à apprendre, la communauté bahá’íe canadienne a une solide expérience sur laquelle elle peut s’appuyer, notamment en ce qui concerne les rassemblements de prière à de nombreux endroits, et plus particulièrement dans les quartiers Harewood et Commercial Drive, tous deux en Colombie-Britannique, où de nombreuses familles autochtones participent au processus de l’Institut.
L’autonomisation spirituelle des jeunes, ainsi que la portée générationnelle du Plan de neuf ans, ont également été un fil conducteur des consultations. Des forces d’oppression ont eu un impact négatif sur la santé mentale, mais des exemples ont montré que le processus éducatif de l’Institut aidait les jeunes à faire face à des circonstances difficiles. Un délégué de la Colombie-Britannique a raconté une histoire émouvante au sujet d’une adolescente qui souffrait de dépression, mais dont le visage s’est illuminé en décrivant son groupe de préjeunes, disant « C’est la meilleure chose dans ma vie ! »
Des progrès dans le fonctionnement des assemblées spirituelles locales – qui pensent maintenant à la santé spirituelle de l’ensemble de la population de leur localité, et pas seulement à celle des bahá’ís – ont également été constatés au cours du Congrès. Le conseiller Ayafor s’est penché sur le fonctionnement des assemblées dont les membres ont été amenés à la Foi par l’intermédiaire du processus d’institut et a mis les délégués au défi de réfléchir aux processus qui peuvent être mis en œuvre pour accompagner un nombre croissant d’amis dans le respect des lois bahá’íes.
Il a dit : « Notre conception de la communauté bahá’íe comprend une grande variété de personnes, et il serait très difficile pour les assemblées de conseiller chaque individu. » Il a noté que la création d’une culture de visites et de prières dans nos maisons est une étape vers la création d’un milieu spirituel. « Ensuite, ces visites peuvent être utilisées pour discuter de textes de référence d’une manière qui ne porte pas de jugement sur chaque cas individuel », a-t-il ajouté.
L’Assemblée nationale a souligné avec joie qu’il y a eu une augmentation de 25 pour cent des contributions au Fonds national. Le conseiller Noureddin a encouragé les délégués à considérer le temps et les moyens matériels comme des expressions de notre amour pour Dieu. « Comment incorporer l’amour dans notre conversation sur le temps ? » a-t-il demandé. « Il ne s’agit pas de considérer le peu de temps que nous avons, mais de considérer ce que nous en faisons. Quelles priorités établissons-nous ? Lorsque nous rendons des comptes à nous-mêmes chaque jour, incluons-nous la façon dont nous avons utilisé les minutes de la journée ? Abordé dans la perspective de l’apprentissage, cela sert à développer nos capacités ! »
On a lu une lettre du Conseil des mandataires du ḥuqúqu’lláh au Canada, adressée au Congrès. Elle mettait en lumière la portée spirituelle et sociétale profonde de cette loi. On a également souligné que de nombreuses personnes présentes avaient perdu des êtres chers au cours des trois dernières années. Le Congrès a offert des prières pour ces âmes récemment disparues, y compris pour M. Bahram Gustaspi, qui était membre Conseil des mandataires du ḥuqúqu’lláh au Canada au moment de son décès.
On a aussi lu une lettre du Congrès national d’Islande honorant les pionniers canadiens pour avoir établi les premières communautés dans ce pays, ce qui a permis la formation de la première Assemblée spirituelle nationale il y a 50 ans. Ce message a rappelé aux délégués la longue tradition du Canada dans le domaine des pionniers internationaux et la nécessité de répondre, comme il se doit, au nouvel appel aux pionniers de la Maison universelle de justice.
Le taux de participation des 171 délégués représentant le Canada d’un océan à l’autre à l’élection de l’Assemblée nationale a été de 100 %. Le scrutateur en chef a indiqué que 146 bulletins de vote ont été déposés en personne, 12 ont été reçus par courrier et remis en main propre, 11 ont été reçus par voie électronique et deux par téléphone. Les membres de l’Assemblée spirituelle nationale élus pour l’année à venir sont : Mehran Anvari, Deloria Bighorn, Zelalem Bimrew Kasse, Hoda Farahmandpour, Gerald Filson, Judy Filson, Ciprian Jauca, Karen McKye et Élizabeth Wright.
John Ball, un délégué de l’Alberta, a transmis au Congrès le poème suivant, qu’il a écrit il y a 19 ans – la première fois qu’il a été délégué. Il s’intitule « Neuf de Dieu ».
Dans l’amour, nous les voyons,
Parmi nous
Bavarder, rire, partager,
dégageant un tel amour
Jusqu’à ce que, tirés par une force céleste,
Nous avons écrit leurs noms.
Neuf – de Dieu.
L’amour, à travers des yeux en larmes et un regard détourné,
S’est emparé de nos cœurs.
Nous nous sommes levés et avons applaudi quand ils se sont tenus devant nous.
Sur eux, à travers nous, Dieu a placé sa confiance.
Nous partons, mais leur travail commence.
Maintenant, il nous faut les aimer en retour,
Nous lever pour servir notre Seigneur,
Et gagner ce pays.
Plusieurs recommandations collectives ont été faites à l’Assemblée spirituelle nationale par les délégués réunis. La première était de communiquer avec la Maison universelle de justice pour exprimer notre conviction que la communauté canadienne se lèverait avec joie si elle était choisie comme l’une des communautés qui entameront une consultation pour la construction d’une structure physique pour l’institution du Mashriqu’l-Ashkár. Les délégués réunis souhaitaient obtenir des conseils sur les exigences pour l’érection de maisons d’adoration locales et nationales.
Deuxièmement, le Congrès a recommandé à l’Assemblée nationale de revoir ses objectifs en matière de contributions, dans le but de les augmenter au début du plan de neuf ans en prévision des dépenses à venir, notamment en ce qui concerne les propriétés, car les projections indiquent que 150 centres de quartier seront nécessaires d’ici la fin du plan de neuf ans, alors qu’il y en a actuellement seize.
La troisième recommandation était que l’Assemblée spirituelle nationale accorde une attention renouvelée aux efforts d’enseignement dans les populations autochtones du Canada, et envisage la possibilité d’un nouveau mécanisme qui pourrait aider la communauté à consolider et à diffuser le savoir à cet égard.
Enfin, en ce qui concerne les assemblées spirituelles locales, on a exprimé le désir qu’un soutien national soit organisé pour qu’on puisse apprendre à créer des milieux spirituels au sein de la communauté afin d’aider les individus à adhérer aux lois bahá’íes et de développer les capacités des familles qui font face à des difficultés.
Plusieurs recommandations collectives ont été faites à l’Assemblée spirituelle nationale par les délégués réunis. Photo: Payam Shodjai
Dans son discours de clôture, l’Assemblée spirituelle nationale a rappelé un passage du message de 2016 de la Maison de justice aux bahá’ís des États-Unis et du Canada – les destinataires choisis des Tablettes du plan divin de ‘Abdu’l-Bahá :
Le mouvement de vos groupements jusqu’aux plus lointaines frontières de l’apprentissage inaugurera l’époque qu’avait anticipée Shoghi Effendi au moment où vous entrepreniez vos efforts collectifs, époque durant laquelle les communautés que vous bâtissez combattront directement les forces de la corruption, du laxisme moral et des préjugés profondément enracinés qui rongent le cœur même de vos sociétés, et finiront par les éradiquer.
Il semble qu’avec la vision large présentée par le Plan de neuf ans, qui s’appuie sur les réalisations des 25 dernières années, et avec l’objectif de libérer, dans des mesures toujours plus grandes, le pouvoir de développement de la société que possède la Foi, ce moment est maintenant venu.
Photo des délégués au 72e Congrès national du Canada. Photo : Louis Brunet et Russell Kerr.