La conférence de l’Association d’études bahá’íes: faire avancer la conversation

Publié le : 2016/12/13

Cela fait cent quatre ans que les pas de celui qui, dans ses moindres gestes, manifestait à la fois la majesté et la servitude ont marqué de leur empreinte le sol de Montréal. Dans la soirée du 30 août 1912, le Maître arrivait à la gare Windsor de Montréal, accueilli par deux calèches — bien différentes de la voiture moderne qui l’accueillerait de nos jours. Les routes qui l’ont conduit à la maison des Maxwell — que son petit-fils bien-aimé a désigné plus tard comme sanctuaire — dessinent une carte à peine reconnaissable quand on la superpose sur la topographie actuelle de la ville trépidante. Mais l’écho de cette précieuse période peut sans doute être perçu, non pas dans sa forme extérieure, mais plus en profondeur, dans l’essence même du voyage de « ‘Abdu’l-Bahá en Occident.

« Demain, nous ferons retentir l’appel de Dieu dans cet endroit, » a dit le Maître en passant près de l’église unitarienne. Durant cette allocution, et d’autres, pendant son séjour à Montréal, il a proclamé la vision de Bahá’u’lláh pour un monde nouveau par l’analyse des conditions requises à l’établissement d’une civilisation matériellement et spirituellement prospère. Il s’est exprimé, entre autres, sur des sujets tels que l’unité fondamentale de l’humanité, l’unité de la religion, la nécessité d’une éducation universelle, l’égalité des femmes et des hommes, et le gouvernement mondial. Ses mots ont résonné dans les églises et les associations, et jusque dans l’intimité des foyers, transmettant ces idées révolutionnaires à une multitude d’âmes, esquissant les grandes lignes d’une humanité caractérisée par sa maturité spirituelle. Inlassablement et sans relâche, il a exposé avec précision les vérités de la Révélation de son père, en abordant précisément les exigences de l’époque et les difficultés tourmentant les communautés auxquelles il s’adressait.DSC02082 Edit 1

Maintenant, plus d’un siècle après la si importante visite du Maître à Montréal, une ville sanctifiée par le souvenir de sa présence, les membres de la communauté bahá’íe d’Amérique du Nord avec des amis d’autres régions du monde se sont rassemblés pour la 40e conférence annuelle de l’Association d’études bahá’íes. Le rassemblement, qui a attiré plus de 1500 personnes, était animé par le même objectif que le Maître quand il est venu en Occident. Les amis se sont rassemblés dans un cadre soigneusement planifié pour participer à un programme qui, à la base, était une réflexion sur la façon dont les vérités enchâssées dans la révélation de Bahá’u’lláh peuvent, de plus en plus, et de manière plus efficace, exercer une influence sur chaque domaine d’étude et chaque champ d’action. La conférence est un espace où l’Association apprend comment la vie intellectuelle de la Communauté bahá’íe peut être développée, offrant une occasion inégalable de collaboration dans certains domaines d’intérêt.

Dans une lettre adressée au nom de la Maison universelle de justice à l’Assemblée spirituelle nationale du Canada, elle a fait observer que :

« “de nombreux bahá’ís sont engagés à titre personnel dans l’action sociale et dans les débats publics, du fait de leur profession.” Tout bahá’í a l’occasion d’examiner les forces qui sont à l’œuvre dans la société et de présenter les aspects pertinents des enseignements dans les débats qui ont cours dans les espaces sociaux où il se trouve. On pourrait donc concevoir les activités de l’Association d’études bahá’íes comme un moyen de renforcer les aptitudes des amis à explorer de telles perspectives en rapport avec les domaines de recherche qui les intéressent. Grâce aux cadres spécialisés qu’elle crée, l’Association peut promouvoir l’apprentissage auprès d’une grande variété de croyants et dans des disciplines très variées[1]. »

Les débuts de l’Association

DSC02797 EditL’Association d’études bahá’íes, alors appelée « l’Association canadienne pour les études dans la Foi bahá’íe, » est née d’une lettre de la Maison universelle de justice adressée à l’Assemblée nationale du Canada en 1975. La lettre soulignait les buts particuliers du Canada pendant le plan de cinq ans de 1974 à 1979. Dans cette lettre, la communauté bahá’íe était chargée de développer « des possibilités de présentations officielles, de cours et de conférences sur la foi bahá’íe dans les universités canadiennes et d’autres institutions d’enseignement supérieur. »

En réponse à cet appel à cultiver des occasions de présenter officiellement la Foi et à accomplir un certain nombre d’autres tâches, l’Assemblée nationale  a convoqué une « conférence d’orientation », une méthode que l’Assemblée avait utilisée pendant le plan de neuf ans, en lien, notamment, avec l’enseignement dans les régions arctiques. Cette méthode consistait à inviter un groupe d’une vingtaine de croyants, représentant toutes les régions du pays, et choisis en fonction de leur relation avec le thème examiné. Ils devaient passer une fin de semaine ensemble et participer à « une discussion libre, » dans ce cas, sur la question de cultiver des possibilités de présentation officielle de la Foi dans les institutions d’enseignement supérieur. Cette rencontre a eu lieu à Ottawa, en Ontario, à la fin de janvier 1975. À la suite de ces discussions, ceux qui s’étaient réunis ont fait un certain nombre de recommandations que l’Assemblée spirituelle nationale a prises en considération.

DSC02010 EditDSC02299 EditAu cours de sa discussion, le groupe avait déterminé que le but défini par la Maison universelle de justice ne concernait pas les activités bahá’íes d’enseignement, mais se rapportait au développement d’un programme intellectuel formel, pouvant être acceptable pour les institutions d’enseignement supérieur sur la base des mêmes critères stricts que les autres programmes universitaires.

« Je pense [qu’ils] avaient réalisé qu’avant de nous mettre en rapport avec les universités, ou au moment où nous les contacterions, il fallait qu’il y ait en place un ensemble de travaux de recherche sur la foi bahá’íe, » explique M. Gerald Filson, qui a participé à la première conférence en 1976.

Comme indiqué dans le numéro de mars/avril 1975 du Bahá’í Canada, il s’agissait de « reconnaître que, dans la mesure où il était question de cours universitaires formels sur la Cause, la Maison de justice envisageait une approche à long terme, soigneusement élaborée et organisée. »

« On ne nous demande pas d’obtenir dans l’immédiat d’être invités à présenter des cours formels sur la Foi, mais de “cultiver des possibilités“ qui rendraient cela possible », continuait l’article.

La proposition qui résulta de cette conférence fut que l’Assemblée nationale a encouragé la formation d’une « association », comme les autres sociétés intellectuelles et professionnelles, qui serait en grande partie indépendante financièrement grâce aux cotisations de ses membres, et qui serait ouverte à des bahá’ís qualifiés, intéressés par ses activités. Le but était que cette association soit peu à peu reconnue comme une source de conférenciers sérieux, de matière de cours et d’aide à la recherche sur la foi bahá’íe.

L’Assemblée nationale a accepté la proposition et a pris des dispositions pour encourager la création de « l’Association canadienne d’études sur la foi bahá’íe. »

La première conférence a été convoquée pour la fin de semaine du 1er au 4 janvier 1976, à Cedar Glen, un centre de conférences au nord de Toronto, en Ontario. Le comité exécutif n’attendait pas plus d’une cinquantaine de participants, à cause des mauvaises conditions météorologiques et d’une grève des postes qui n’avait pas permis d’informer les membres suffisamment à temps. Quatre-vingts participants venus de tout le Canada y ont assisté. Sept conférenciers ont présenté des exposés sur un large éventail de disciplines intellectuelles; il y a aussi eu une représentation du « Ballet Shayda », qui consistait en trois danses.

Dans le cadre de la conférence, l’Association a tenu sa réunion annuelle officielle le samedi après-midi, afin de revoir le travail accompli jusqu’à ce jour et de planifier le travail de l’Association. De nombreuses résolutions ont été adoptées, parmi lesquelles le lancement d’une publication intitulée Baha’i Studies (Études bahá’íes), une publication qui est aujourd’hui devenue The Journal of Baha’i Studies (La revue des études bahá’íes). Le premier numéro contenait les délibérations de la réunion annuelle et le texte complet de tous les discours prononcés.

L’évolution de l’Association et de sa conférence

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De nos jours, plus de 1000 personnes participent annuellement à la conférence, et, cette année, presque 1500 personnes y ont pris part. Alors que certains éléments de la conférence et de l’Association sont restés relativement les mêmes, certaines composantes ont évolué, et d’autres sont apparues au cours des dernières années, alors que la communauté bahá’íe apprenait à faire avancer un processus systématique de croissance dans le domaine de l’expansion et de la consolidation, et que l’on essayait de comprendre comment ce qu’on avait appris dans le domaine de l’expansion et de la consolidation pouvait être appliqué dans le cadre de la participation au discours.

Il est possible qu’une idée importante, concernant l’expansion et la consolidation pouvant aider l’Association à progresser est l’idée que cette Foi est « une Foi d’action, » a affirmé M. Michael Karlberg, un participant à la conférence, qui a aidé l’Association de différentes manières et qui a été pendant un certain temps secrétaire du comité exécutif.

« … C’est une Foi où nous n’avons pas de clergé ou des tas d’experts qui font le travail pour nous », a continué M. Karlberg. « Et l’Association d’études bahá’íes est vraiment un autre espace où nous devons vraiment franchir ce seuil et reconnaître que c’est un lieu de travail actif. »

IMG 6729 Edit DSC01732 Edit« Ce n’est pas un endroit où nous venons chercher un peu d’inspiration et de divertissement — c’est un lieu où nous venons travailler activement ensemble vers cette vision que la Maison a exposée. »

Cette démarche vers un processus systématique et collectif d’apprentissage était évidente à une des premières séances du jeudi matin. Cette séance était consacrée à l’étude d’une compilation de directives de la Maison universelle de justice relative à la participation au discours de la société. Les participants ont étudié les directives en petits groupes, ce qui a permis une plus large et plus active participation, et ils ont exploré des questions pertinentes ainsi que les documents à l’étude, ce qui a encouragé ceux qui étaient présents à réfléchir sur la façon d’organiser leur participation durant les quatre jours suivants et au-delà du programme de la conférence.

Entre autres choses, les directives ont aidé les participants à situer le domaine de participation aux discours en cours dans la société parmi une des trois sphères d’activités dans lesquelles la communauté bahá’íe est engagée, soit l’expansion, la consolidation et l’action sociale[1].

En considérant ceci, les amis ont pu comprendre comment le progrès accompli dans un domaine peut apporter des idées utiles pour transformer d’autres domaines, particulièrement celui de l’expansion et de la consolidation, dans lequel la communauté bahá’íe a fait des progrès importants ces vingt dernières années.

Par l’étude de certains extraits, les amis ont été invités à réfléchir sur le pouvoir bâtisseur de civilisation de la Révélation, et sur la façon dont chacun peut y contribuer.

« Le travail qui progresse aujourd’hui dans chaque coin de la planète représente l’étape la plus récente de l’effort déployé par les bahá’ís pour créer le noyau de la glorieuse civilisation enchâssée dans ses enseignements, dont l’établissement est une entreprise d’une ampleur et d’une complexité infinies, une entreprise qui exigera de l’humanité des siècles d’efforts avant de porter ses fruits. Il n’y a pas de raccourci, pas de formule. Ce n’est qu’au fur et à mesure des efforts accomplis pour tirer parti des perspectives offertes par la révélation de Bahá’u’lláh, pour accéder à la connaissance que la race humaine accumule, pour appliquer les enseignements bahá’ís avec intelligence à la vie de l’humanité, et pour se concerter sur les questions qui sont soulevées, que l’apprentissage nécessaire sera réalisé et la capacité, développée[2]. »

Participer au discours, une façon d’étendre la portée du pouvoir transformateur des enseignements ainsi qu’un moyen de puiser dans « l’accumulation des connaissances de la race humaine », a ensuite été examiné à la lumière de la notion d’un cadre conceptuel en évolution, « une matrice qui organise la pensée et donne forme aux activités qui deviennent plus élaborées au fur et à mesure que l’expérience se développe[3]. »

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Un autre changement qui s’est produit au cours de ces dernières années est la création de groupes de travail dans différents domaines. Cette année, 150 personnes ont participé aux réunions de ces groupes dans les domaines de la santé et de la médecine, de l’éducation, de la justice, des médias, de l’économie, de la religion et la société, de la technologie et de la société, et des études autochtones.

« Ensemble, les participants de ces groupes de travail examinent comment les discours et les efforts qui prévalent dans les diverses disciplines, et leurs problèmes peuvent être abordés d’une façon qui est cohérente avec les enseignements bahá’ís » a expliqué Geoff Cameron, un membre du comité exécutif, dans son discours de clôture de la conférence, « afin que dans leur recherche et dans leurs lieux de travail, ils puissent poser de nouvelles questions, proposer de nouvelles perspectives et des alternatives réalisables. »

« Beaucoup de ces contributions seront modestes, mais avec le temps, par l’application d’une réflexion rigoureuse, nous sommes certains qu’elles deviendront plus importantes et plus complexes, » a dit M. Cameron.

DSC02625 EditParticipant à la conférence pour la première fois, une étudiante en doctorat de l’université d’Ottawa, qui fait des recherches sur le rôle des mouvements communautaires pour résoudre le problème de l’éducation des filles au Bénin, s’est jointe au groupe de travail sur l’éducation. Elle trouvait que l’espace offrait une occasion d’analyser des aspects du discours actuel sur l’éducation qui sont problématiques et profondément enracinés :

« … bien que nous ayons eu des professeurs, des administrateurs, des techniciens du développement — différents domaines d’éducation et différentes occupations — on pouvait dire que nous faisions face aux mêmes problèmes, que ce soit l’inégalité des sexes ou celle des races. Nous avons essayé de comprendre comment supprimer ces inégalités, » a expliqué Mlle Rouhani.

« Nous avons été en mesure d’utiliser cet espace pour soulever les questions pertinentes que nous analyserions au cours de l’année, et pour décider comment nous les aborderions, et en sachant quelles questions poser et à quelles questions répondre. Avec notre groupe de travail, nous avons créé un groupe Facebook. Nous avons choisi un sujet — la dynamique de l’oppression en classe — et notre but pour cette année est de publier des articles et de continuer cette discussion en ligne pour voir ce que nous pouvons apprendre sur la question. »

Karlberg a expliqué comment cette ligne d’action s’appuie aussi sur l’expérience acquise dans le domaine de l’expansion et de la consolidation.

«  Nous avons de nouveau un cadre, tout comme celui de l’action dans le domaine de l’expansion et de la consolidation, qui demande de l’initiative, et cela ne peut pas être un processus planifié dans sa totalité par le comité exécutif — ce processus doit naître de l’action d’un nombre croissant de personnes qui ont compris la vision et sont capables de réfléchir à la manière d’entreprendre une action au sein de ce cadre… Alors, au fil du temps, le comité pourra peu à peu tirer des enseignements de toutes ces initiatives, identifiant des lignes d’action qui semblent efficaces et partageant quelques-unes de ses observations avec ces groupes — encore une fois, cela est très semblable à ce qui se fait dans le domaine de l’expansion et de la consolidation. »

Le programme

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À la première conférence en 1976, il y eut sept présentations par des conférenciers, dont un discours sur Auguste Forel par le Dr Abdu’l-Misagh Ghadirian. Cette année, il y eut quatre discours en séance plénière, cinq tables rondes et 56 séances en petits groupes.

D’après la déclaration de la conférence, l’idée des séances plénières était d’élever la vision des participants et de structurer la réflexion autour de certains sujets d’intérêt général.

Farzam Arbab, ancien membre de la Maison universelle de justice, qui a présenté cette année le discours commémoratif Hasan M. Balyuzi, s’est exprimé sur le sujet de la vie intellectuelle de la communauté bahá’íe en analysant la question, « Jusqu’où devons-nous creuser dans les fondements de l’ordre actuel pour trouver les causes réelles de sa défectuosité? » Il a postulé que l’effort pour faire connaître la vision de Bahá’u’lláh pour une nouvelle civilisation doit être accompagné, « à la lumière de la Révélation de Bahá’u’lláh, d’une analyse approfondie et rationnelle de la réalité actuelle et des forces historiques en action. »

« Tout ce qui est suggéré, c’est qu’un tel examen minutieux doit aller au-delà du comportement et de la structure sociopolitique et qu’il doit inclure aussi les fondements intellectuels de l’ordre actuel, tout au moins les fondements intellectuels de la pensée sociale, économique et politique, et, j’ose le dire, les bases intellectuelles de la culture. »

Une telle analyse minutieuse doit être faite avec « une rigueur scientifique et philosophique, » suggérait M. Arbab, « par des esprits façonnés par une intellectualité dotée de perception spirituelle, » et c’est ainsi que « le fondement intellectuel d’une civilisation nouvelle émergera peu à peu. »

Arbab a poursuivi en présentant certaines conditions qui nous permettraient de relever le défi du développement de la vie intellectuelle de la communauté bahá’íe.

DSC02157 EditLe premier soir, Mme Bani Dugal, principale représentante de la Communauté internationale bahá’íe aux Nations Unies, a fait part de ses réflexions sur la participation aux discours à l’échelon international. Mme Dugal a parlé du lien entre la participation aux discours et la promotion de la moindre Paix, particulièrement les discours à l’échelon international. Il y a aussi eu une réflexion afin de déterminer quels éléments du cadre sont fondamentaux pour guider la participation de la Communauté internationale bahá’íe, entre autres le principe de l’unité de l’humanité, la non-ingérence dans la politique partisane et le rôle de la connaissance. Mme Dugal a expliqué quels éléments de la réalité à l’échelon international influencent le type de participation de la CIB à différents discours, le moment pour le faire ainsi que la méthode, et elle a donné des exemples pour illustrer cette explication. Elle a conclu son exposé en insistant sur l’importance des conversations personnelles avec des amis et des collègues.

« Si nous considérons que l’humanité tout entière est en route vers une civilisation plus avancée, nous comprenons que notre participation aux discours permet d’accélérer ce mouvement. La conversation appropriée, engagée avec affection et avec des mots justes, peut changer les cœurs et les esprits. »

Le samedi matin, M. Stephen Phelps a prononcé un discours intitulé « La parole qui brille et étincelle parmi les livres des hommes : texte, traduction et la nature de la réalité. » Le dimanche matin, le sujet du développement d’un système d’éducation d’inspiration bahá’íe a été traité par Mme Sona Arbab. Ces discours sont maintenant disponibles en ligne : [www.vimeo.com/absna]

Une culture d’apprentissage 

DSC02350 Edit« Les conférences sont des espaces pour mettre à l’épreuve la vie intellectuelle de la communauté bahá’íe et pour l’enrichir »,  a dit M. Karlberg.

« … Je pense que beaucoup des éléments de ce que nous apprenons dans le domaine de l’expansion et de la consolidation sont applicables », a-t-il expliqué, « mais ils s’expriment peut-être d’une façon légèrement différente. »

Une de ces idées est « qu’il existe une force dans l’apprentissage collectif, » a poursuivi M. Karlberg, « d’où nous pouvons nous appuyer sur les processus de la consultation, de la recherche, de la réflexion et de l’action et des façons d’apprendre auxquelles une personne seule n’aurait pas accès. »

Selon une lettre écrite au nom de la maison universelle de justice concernant l’association d’études bahá’íes, d’autres concepts sont :

« La relation entre la recherche et l’action, la nécessité de se concentrer, que l’on ne doit pas confondre avec l’uniformité, le défi de cultiver la capacité des individus et d’accompagner les autres dans le service, la dynamique du développement organique, les arrangements institutionnels nécessaires pour soutenir des activités toujours plus complexes, la cohérence nécessaire dans tous les domaines d’actions et des relations saines entre les individus, la communauté et les institutions[4]. »

Selon cette même lettre, parmi les composants du cadre les plus pertinents à l’Association, l’élément le plus important est peut-être « apprendre par l’action » :

« […] [L]es amis prennent part à un processus continu d’action, de réflexion, de recherche et de consultation afin de surmonter les obstacles et de partager les succès, de revoir et de réviser les stratégies et les méthodes, et de systématiser et de perfectionner les efforts au fil du temps. »

DSC03463 EditEn ce qui concerne la façon dont le comité exécutif apprend par l’action, M. Karlberg a expliqué qu’il y a plusieurs proches collaborateurs qui sont « continuellement en train d’observer, d’écouter et qui trouvent le temps de réfléchir ensemble sur de nombreux processus au sein de la conférence : la nature et l’efficacité des séances plénières, les programmes artistiques, ces groupes de travail qui sont en train d’émerger, la qualité et la nature du cadre qui est créé et comment il soutient toutes ces choses. »

Un moyen par lequel la communauté peut aider au développement de l’espace de la conférence et de l’Association en général, est de s’y impliquer activement, a dit M. Karlberg, « et aussi d’encourager de nombreux jeunes à prendre part à ces processus, pour que, alors qu’ils forment leurs propres cadres intellectuels durant leurs études, par exemple, ils participent et contribuent activement aussi à ces méthodes d’acquisition du savoir dans l’AEB. »


[1] A ce stade de votre développement, la Maison de justice vous encourage à examiner le travail de votre communauté concernant trois larges domaines d’action, qui, bien que différents les uns des autres, chacun avec ses méthodes et ses instruments, doivent atteindre un haut degré de cohérence entre eux, s’ils veulent se soutenir et donner un élan substantiel au mouvement entrepris par le peuple australien vers la civilisation spirituellement et matériellement prospère envisagée dans les écrits de la Foi. Ce qui permettra d’assurer cette cohérence est le processus d’apprentissage collectif qui les caractérise tous.

L’expansion et la consolidation de la communauté baha’ie elle-même  peuvent être considérées comme un seul domaine d’action dont l’approche, les méthodes et les instruments sont maintenant bien compris.  L’action sociale en est un autre…

Les efforts à participer aux discours de la société constituent un troisième domaine d’action dans lequel les amis sont engagés; une telle participation peut survenir à tous les niveaux de la société, au niveau local et international, au moyen de différents types d’interventions, – de la discussion spontanée sur des forums sur Internet et la participation à des séminaires, à la propagation de déclarations et des contacts avec des représentants du gouvernement. Ce qui est important, c’est que les baha’is soient présents dans les nombreux espaces sociaux dans lesquels les idées et les politiques relatives à de nombreuses questions évoluent – sur la gouvernance, l’environnement, le changement climatique, l’égalité des hommes et des femmes, les droits de la personne, pour n’en citer que quelques-uns – afin qu’ils puissent, en fonction des circonstances, offrir généreusement, inconditionnellement et avec la plus grande humilité les enseignements de la Foi et l’expérience qu’ils ont acquise dans leur mise en application pour contribuer à l’amélioration de la société… » (La Maison universelle de justice, lettre écrite en son nom à l’Assemblée spirituelle nationale des baha’is d’Australie, le 4 janvier 2009)

 

[1] La Maison universelle de justice, lettre à l’Assemblée spirituelle des bahá’ís du Canada, le 24 juillet 2013.

[2] La Maison universelle de justice, message du Ridván 2010 aux bahá’ís du monde.

[3] La Maison universelle de justice, lettre à l’Assemblée spirituelle des bahá’ís du Canada, le 24 juillet 2013.

[4] La Maison universelle de justice, lettre à l’Assemblée spirituelle des bahá’ís du Canada, le 24 juillet 2013.