Comment les conférences de jeunes ont développé nos capacités

Publié le : 2014/09/11

Emad Talisman, coordinateur de la logistique pour la conférence de jeunes d’Ottawa, qui a eu lieu au milieu d’août, décrit les capacités que la communauté bahá’íe d’Ottawa a développées en planifiant cette conférence, en y participant et en appuyant les jeunes qui ont participé à la conférence et aux activités connexes.   

Small Group

Une discussion en petit groupe lors de la conférence d’Ottawa.
Photo : Louis Brunet

L’été dernier 125 jeunes de notre groupement ont participé à la conférence de Toronto. Au début de mars, un sommet d’un jour de jeunes a eu lieu à Ottawa, où ils ont célébré les progrès accomplis depuis la conférence de jeunes de Toronto en 2013. À la mi-août, Ottawa a répondu à l’appel de l’Assemblée spirituelle nationale en organisant une conférence de trois jours à laquelle 142 jeunes du groupement ont participé.

Depuis la conférence de jeunes de Toronto, nous avons été témoins de progrès quantitatifs et qualitatifs en conséquence de l’attention accordée à la jeunesse. Comme le montre l’illustration, le progrès quantitatif comporte entre autres une augmentation du nombre de préjeunes participant à un groupe et du nombre de ceux d’entre eux qui sont formés comme animateurs. Nous avons été témoins d’une augmentation de 11 % du nombre de participants dans les groupes de préjeunes, de 19 % des jeunes de la collectivité qui participent au programme et de 50% du nombre de personnes qui ont terminé l’étude du cahier 5, Libérer les pouvoirs des pré-jeunes. Les jeunes bahá’ís sont mieux capables de participer à une conversation au sujet de leur rôle pour contribuer à l’amélioration de la société. L’an dernier, quinze jeunes avaient participé à la conférence et au sommet, et, cet été, ils étaient 44 à la conférence.

Du point de vue du progrès qualitatif, nous avons observé un plus grand dévouement à l’exécution du Plan, un esprit d’amitié et la joie dans leurs rapports, une plus grande maturité et un plus grand engagement dans leurs efforts de service, et une plus grande capacité de penser et d’agir systématiquement.

Nous avons tendance à parler des conférences de jeunes en donnant la priorité à leur portée sur les jeunes et les préjeunes. Les conférences ont cependant aussi un effet tangible sur les communautés bahá’íes, comme l’écrivait la Maison universelle de justice :

« De plus, alors que nous reconnaissons que les jeunes en forment l’avant-garde, ce progrès a pour caractéristique particulière le fait que la communauté s’est unanimement levée pour soutenir, encourager et appuyer ce phénomène, et qu’elle se réjouit maintenant de se voir progresser comme un tout interdépendant et organique, mieux préparé à répondre aux exigences d’aujourd’hui. »

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Cet été, on m’a demandé d’aider à organiser la conférence de jeunes d’Ottawa. Ces trois derniers mois, j’ai eu le privilège d’être témoin du progrès accompli par la communauté qui s’est levée « unanimement » pour appuyer cette conférence. Voici mes réflexions au sujet de la portée de la conférence sur le progrès de la communauté.

Outdoor

Une pause plein-air durant la conférence d’Ottawa
Photo : Louis Brunet

La conférence de jeunes a augmenté notre capacité :

1. d’exécuter efficacement de grandes campagnes dans le contexte d’un cycle d’activité. Les conférences de jeunes ont été annoncées de trois à quatre mois à l’avance. C’est essentiellement la durée d’un cycle. Durant ce temps, pour se préparer à la conférence de jeunes, les amis ont coordonné des campagnes intensives pour élargir le cercle de leurs amis et pour les inviter à participer au processus d’institut. Parfois ils ont reçu des demandes d’adhésion à la communauté. Si je ne me trompe pas, cela ressemble à ce qui se passe dans un cycle.

2. de rallier une communauté entière autour d’une activité ciblée d’une durée fixe.La capacité et les habiletés requises pour planifier et coordonner une conférence de jeunes sont très semblables à celles dont on a besoin pour se préparer à un projet d’enseignement, à une campagne d’institut ou à une phase d’expansion.

3. de travailler avec des groupes plus nombreux.Dans le passé, on encourageait les amis pour que chacun enseigne à une personne. Plus tard, notre capacité a augmenté grâce au processus d’institut et nous sommes devenus animateurs de cercles d’étude et avons appris à travailler avec des groupes d’une dizaine de personnes. Maintenant en conséquence des conférences de jeunes, nous savons comment travailler avec des groupes allant de 20 à 80 personnes. C’est impressionnant!

4. d’identifier et d’accompagner des animateurs pour former des groupes de 20. Les animateurs ont appris au sujet de ce qu’il faut faire pour encourager la création d’un milieu caractérisé d’une part par une joyeuse participation et d’autre part par une discussion et une étude en profondeur. De grands groupes d’amis ont planifié et mis à exécution des activités artistiques et des activités de collecte de fonds, ils ont étudié les conseils de la Maison universelle de justice, et exploré leur rôle dans l’avancement de la civilisation.

5. de réfléchir à ce que nous avons appris, et de générer, de synthétiser et de propager les connaissances au sein d’un grand groupe de personnes. C’est ce que les participants ont accompli durant les trois jours de la conférence. À la fin de chaque jour, les animateurs se sont rassemblés et ont cerné les éléments clés de ce que leur groupe avait appris. Ils ont ensuite identifié les personnes qui allaient expliquer ce qu’ils avaient appris en séance plénière. Cela semble être une habilité utile qui contribuera au progrès de notre communauté.

6. de comprendre la relation intime qui existe entre les ressources matérielles, le développement communautaire et la croissance de la Cause. Nous avons surtout appris que cette relation est soutenue par une vie de service dans un esprit de sacrifice et de générosité.

7. d’intégrer les arts au processus d’apprentissage.Auparavant nous aurions inséré des périodes de confection de chapelets et de signets, entre deux séances d’étude d’un élément d’un cours d’institut. Ces conférences de jeunes nous ont forcé à exprimer ce que nous avons appris directement par les arts.

8. de lire notre réalité et de poser des questions s’appliquant à cette réalité alors que nous planifions la croissance. Mon expérience m’a enseigné qu’une façon de penser abstraite peut souvent déformer le processus de planification. Que ferons-nous si telle ou telle chose se produit? Que ferons-nous si telle chose ne se produit pas? Que ferons-nous si…? Que ferons-nous si…? La conférence nous a montré à poser des questions qui portent sur ce qui se passe vraiment et à éviter d’imposer des résultats théoriques à notre planification, ce qui a tendance à étouffer l’action. Nous avons aussi appris à bâtir à partir de ce qui a été fait précédemment plutôt que d’adopter des objectifs beaucoup trop ambitieux ou insuffisamment ambitieux.

9. d’apprécier que pour vraiment saisir la vision de Bahá’u’lláh pour l’humanité nous devons obtenir la participation d’un grand nombre de personnes. Quand je repense à mon expérience en tant que jeune bahá’í, je me souviens que nous nous débattions avec des questions centrées sur les besoins d’une petite communauté, comme l’utilisation du Centre bahá’í, qui allait être hôte de la Fête ou du jour saint, et les besoins éducatifs des enfants bahá’ís. Il est maintenant clair pour moi que les nombreux défis que nous avions étaient une conséquence de l’absence de croissance. Le débordement d’activité et les défis qu’il a fallu relever en organisant les conférences de jeunes en élargissant le cercle des amis ont obligé notre communauté à poser un autre type de questions et de réévaluer sa compréhension de ce qui constitue une communauté bahá’íe.

10. de comprendre que la croissance mène inévitablement à des défis et à une complexité croissante alors que des groupes de plus en plus hétérogènes participent à un mode d’action uni. Le mot clé ici est diversité. À mesure que nous croissons, nous devenons inévitablement plus hétérogènes. Il arrive souvent que cette diversité remette en question certains de nos concepts bahá’ís. Pour réaliser la vision de Bahá’u’lláh sur l’unité mondiale, nous devons apprendre à devenir détachés de nos propres conceptions étroites et à répondre au changement avec humilité et amour.

11. de répondre rapidement aux exigences de la croissance avec humilité, amour et fermeté. Une chose que j’ai apprise en servant la Cause est que les changements se produisent rapidement. Avant la conférence de l’an dernier, nous étions nombreux à nous sentir à l’aise avec le rythme, les méthodes, et le fonctionnement interne du cadre d’action, mais en conséquence d’une action, d’une réflexion et d’une étude soutenues, notre compréhension collective a beaucoup avancé. L’évolution rapide de la Cause exige que nous fassions appel aux pouvoirs spirituels, comme l’humilité, l’amour et la résolution.

12. de comprendre l’importance de l’esprit de camaraderie. Chanter, rire, parler et manger injecte de la vie dans l’étude, la réflexion et la planification. Sans cet esprit de camaraderie, nos rencontres deviennent mécaniques et fatigantes. La camaraderie nous donne de la joie, et la joie nous donne des aîles.