À l’occasion d’une conférence régionale pour la jeunesse de l’Ontario, des jeunes explorent les moyens de devenir des « artisans de la paix »
Lors d’une conférence qui s’est tenue à l’Université Wilfred Laurier, à Waterloo (Ontario), 700 jeunes se sont réunis pour échanger sur leurs expériences, étudier et planifier les mois d’été et la période qui suivra.
La fin de semaine des 29 et 30 juin, plus de 700 jeunes de 15 à 25 ans se sont réunis à Waterloo (Ontario), lors d’une conférence qui a servi à les galvaniser en vue d’un été d’activités intensives et à élargir le cercle d’amis qui participent au processus de construction communautaire.
Au nombre des jeunes, qui sont venus de 92 localités de l’Ontario, certains pouvaient se rendre à la conférence à pied, et un groupe venu de Thunder Bay (Ont.) a fait le trajet de 15 heures en autobus. L’esprit de la conférence était si dynamique qu’on a dit qu’il était « électrique ». Pour cette raison, les parents qui déposaient leurs jeunes ne voulaient pas repartir et certains ont décidé de rester et de servir comme volontaires. En fait, pendant la conférence, plus de 160 amis ont servi comme volontaires, pour permettre aux jeunes de se rencontrer.
Au cours de la fin de semaine, les jeunes ont étudié les moyens de devenir des « artisans de la paix » en se servant d’un processus éducatif qui améliore la condition spirituelle des communautés et permet à chacun de surmonter les circonstances difficiles de sa vie.
Ceux qui étaient relativement nouveaux aussi bien que ceux qui avaient beaucoup d’expérience ont pu contribuer à la conversation et apprendre des autres. Ils ont bien compris que loin d’être une période de distraction ou de frivolité, la période de la jeunesse est une occasion de contribuer à la transformation des lieux où l’on vit. Cet espoir d’un avenir meilleur s’appuyait sur l’expérience collective, qui a montré que cela était possible.
Shidan, un jeune de quinze ans de Kipps Lane, un quartier de London (Ontario), qui compte de nombreuses familles népalaises, a parlé des fruits d’un processus entamé il y a plus de dix ans : « Antérieurement, les membres de ma communauté étaient séparés par leur caste, leur religion et leurs conditions économiques. Mais grâce à l’autonomisation et à l’éducation spirituelle de la jeune génération, nous avons permis à des familles appartenant à différents groupes de se réunir pour avoir une même conversation sur l’avenir de notre communauté. »
Il a poursuivi en disant : « Quand je pense au travail pour la paix, je vois déjà certains signes dans les célébrations que nous organisons au centre [de quartier], ou dans le groupe de danse qui a été créé et qui a récemment fêté son premier anniversaire, ou encore dans les réunions de prière qui nous amènent tous, d’horizons apparemment différents, à voir notre unité inhérente. »
Les signes de transformation que ces jeunes observent en eux-mêmes et autour d’eux sont une grande source de motivation. Un des principaux domaines de service dans lequel ils s’engagent est l’aide qu’ils offrent à leurs cadets. En effet beaucoup d’entre eux enseignent aux enfants et animent des groupes de préjeunes. Parlant des enfants de sa classe, Preeti, une jeune fille de 16 ans d’Eglington East, à Toronto, a déclaré : « On les voit progresser. Ils deviennent plus ouverts, plus sociables, plus bavards. Ils ont plus d’idées. Ils lèvent plus souvent la main. Je suis très fière. J’y suis pour quelque chose. C’est quelque chose de tellement important. Je fais vraiment une différence.
En réfléchissant au thème de la motivation, Ken, un jeune de 19 ans de Scarborough (Ontario), a offert son point de vue : « Les jeunes viennent nous demander pourquoi nous faisons cela, pourquoi nous aidons la communauté, pourquoi nous les aidons, et ce que nous en retirons. Ce que je leur dis, c’est que la valeur à laquelle ils pensent est une valeur monétaire. Ils se demandent comment j’en tire profit, si j’en retire quelque chose. La valeur à laquelle nous pensons, en tant qu’animateurs, est une valeur spirituelle ».
La conférence a également servi d’espace à une gamme d’expressions artistiques, y compris la danse culturelle, les arts visuels, la poésie et la chanson. Ces expressions ont fait ressortir la diversité et la richesse de la région et ont touché les cœurs et les esprits des participants. Nombre de ces expressions ont été inspirées par l’étude qu’ont faite les jeunes des documents d’institut. Un groupe de Toronto (Ontario) a même composé une chanson pendant la conférence.
Les jeunes ont discuté de leurs projets pour les mois d’été, au cours desquels beaucoup offriront une période de service, participeront à des campagnes d’institut et organiseront des programmes intensifs pour les préjeunes et les enfants. Collectivement, les 700 jeunes présents à la conférence ont identifié plus de 23 000 personnes avec lesquelles ils sont en contact et qui pourraient être invitées à se joindre au mouvement. Interrogé sur le message qu’il communiquerait aux jeunes, David, 15 ans, de Sudbury (Ontario), a déclaré : « Vous pouvez agir dès maintenant ; vous n’avez pas besoin d’attendre d’être plus âgés ».
Un rassemblement de cette ampleur n’aurait pas été possible sans une vague de soutien de la part des institutions bahá’íes, qui ont organisé la conférence, et de la communauté, y compris de nombreux parents. Des collectes de fonds ont été organisées pour couvrir le coût de la conférence et des amis ont fait des sacrifices pour soutenir cet effort. Dans certains cas, des organisations locales et des entreprises qui se soucient aussi des jeunes ont aussi fait don de fonds, de repas et d’autres fournitures pour la conférence. Cette preuve de confiance en leurs capacités a été une source d’encouragement pour les jeunes.
Les projets élaborés par ce groupe de jeunes sont désormais bien avancés et auront certainement des effets considérables. Livia, 19 ans, de Stratford, a déclaré : « J’ai hâte de voir l’effet que cette conférence nous réservera. »
Les photos ont été prises par Lubna Aghazadeh, Romin Aghazadeh, Michel Dallaire, Esther Maloney, Mehrnoosh Montenegro Quintanilla, et Bennet Naylor.