La conférence du quartier Springdale de Brampton (Ontario) « m’a redonné de l’espoir »
Trois mois avant la conférence, l’équipe du quartier a commencé à réfléchir systématiquement à la manière d’impliquer un plus grand nombre de familles dans le processus de construction communautaire. En mars, des visites à domicile effectuées pendant la campagne d’institut étaient axées sur des conversations avec les familles des jeunes. En mars et en avril, deux rassemblements communautaires ont été organisés, et chaque fois une cinquantaine de personnes a participé.
Dans le respect de la tradition sud-asiatique et pour aider à communiquer l’importance de l’événement, une invitation officielle a été créée et un approfondissement a été organisé sur le premier thème de la conférence. Les amis ont rendu visite aux familles pour étudier le thème et leur remettre une invitation. Sur une période de trois semaines, l’équipe a visité un total de 95 foyers. Elle était toujours consciente du fait que les jeunes avaient besoin d’apprendre à inviter leurs amis. Mais à ce point, elle a fait des efforts particuliers pour que des familles entières acquièrent cette capacité. Dès que le premier thème a été compris, elle s’est penchée sur la question de savoir comment étendre la conversation à d’autres personnes. L’équipe a laissé des invitations supplémentaires et des copies du thème chez les familles pour qu’il leur soit possible d’inviter d’autres personnes. Plusieurs familles ont eu des conversations avec d’autres, ce qui a incité trois nouvelles familles à participer à des activités de base avant la tenue des conférences. Une d’elles a décidé d’organiser un rassemblement communautaire dans un parc, afin d’atteindre ses amis et voisins, et de là elle les a invités aux conférences. En s’appuyant sur leurs réseaux, les familles ont pu inscrire 34 adultes à la conférence, dont dix-sept qui y ont assisté.
Les participants à la mela ont créé des rangolis, une forme d’art traditionnel indien.
En préparation de la conférence, l’équipe d’animateurs a étudié le cahier 2, unité 3, section 4, et les thèmes de la conférence. Il a ainsi été possible de mieux comprendre l’entreprise globale à laquelle le monde bahá’í prend part au moyen de ces conférences, et de consulter sur les forces spirituelles libérées lors du rassemblement de novembre commémorant l’ascension de ‘Abdu’l-Bahá. Durant cette réunion des questions comme « Que signifie “s’évertuer” ? » « Comment pouvons-nous avoir confiance et être courageux dans nos conversations avec de nouveaux amis ? », « Comment pouvons-nous aider tous ceux qui viennent à ressentir le même amour que ‘Abdu’l-Bahá a porté aux autres ? » et « Comment nos efforts individuels sont-ils liés aux efforts collectifs ? ». Ceux qui étaient présents sont repartis joyeux et pleins d’enthousiasme à l’idée que la conférence pourrait être dédiée à ‘Abdu’l-Bahá.
Pour qu’un plus grand nombre d’amis puisse participer, la conférence s’est étalée sur trois jours. La première fin de semaine, des tentes ont été montées pour accueillir une « mela », une tradition commune dans le quartier chez les Sud-Asiatiques, et un mot se traduit par « fête communautaire ». Elle s’est tenue dans un parc du quartier où la première activité a débuté il y a dix ans. Le but de la mela était de présenter à la population – aussi bien les familles associées de longue date que les nouveaux amis – le premier thème de la vision de l’humanité énoncée par Bahá’u’lláh, de lui présenter les activités fondamentales et de continuer à inscrire les amis à la conférence de la fin de semaine suivante.
Les participants apprennent une danse bhangra lors de la mela, un mot qui se traduit par « fête communautaire ».
Lors des visites, sachant que la communauté avait une conception de ce à quoi ressemble historiquement une mela, l’équipe s’est efforcée de consulter les familles sur les types d’activités qui reflétaient les diverses cultures du quartier. Une mère de famille a expliqué que « les melas ne sont pas seulement pour les enfants et les jeunes. Il devrait y avoir des activités qui incluent les adultes et les grands-parents, parce qu’ils font aussi partie de la communauté. Eux aussi devraient s’amuser ! » Le rangoli, une forme traditionnelle d’art indien, a été inclus dans les activités auxquelles les parents ont participé pour refléter le dynamisme de la communauté. De même, la musique, la nourriture, le chant, l’art, la camaraderie, la danse, et même des activités collectives comme les chaises musicales ont fait partie de la mela. Les capacités acquises au cours des activités de l’institut de formation ont contribué à une animation dynamique. Dans le parc, des équipes de jeunes ont initié des conversations sérieuses sur le premier thème, tandis que des programmes et des activités étaient proposés aux enfants et aux jeunes. Chaque journée s’est terminée par des présentations préparées par les enfants, les préjeunes, les jeunes et quelques adultes courageux, décrivant le déroulement du processus de construction communautaire au cours des dix dernières années. Les familles présentes sont reparties avec un exemplaire d’un dépliant en anglais et en punjabi mettant en relief les activités du quartier, et contenant un calendrier des activités prévues pour l’été.
Lors de la mela, les familles ont réfléchi au fait que le travail de construction d’un monde meilleur nécessitera la contribution de chacun. Une mère de famille qui réfléchissait avec sa fille a dit : « Lorsque ma fille parle de ce qu’elle fait pour la communauté, je pense toujours que c’est bien. Mais je ne pensais pas vraiment que je pouvais faire des choses comme ça. Lorsque nous avons continué à parler aujourd’hui du fait que pour aider la communauté, il faut que de nombreuses personnes travaillent ensemble, utilisent leurs talents et fassent ce qu’elles peuvent, j’ai vu un peu mieux comment je pouvais le faire. Un des jeunes m’a montré comment je pouvais contribuer en faisant la cuisine, ou en préparant du pain pour les gens qui participent à un “camp”. Et j’adore cuisiner ! C’est plutôt une question de travailler tous ensemble, de quelque façon que nous pouvons le faire. »
Les joyeuses conversations ont été inspirées par le principe bahá’í « Vous êtes tous les fruits d’un seul arbre, les feuilles d’une seule branche, les fleurs d’un seul jardin ». Pour aider la communauté à percevoir la beauté et le dynamisme des contributions de chacun, les parents se sont réunis et ont créé des rangoli à motifs floraux. Pendant qu’ils créaient les dessins de fleurs, on pouvait entendre des conversations sur les progrès accomplis par les enfants et sur les efforts pour soutenir les jeunes. Une mère de famille qui se tenait un peu à l’écart et observait la scène a été tellement attirée par l’image qui était créée qu’elle s’est lentement approchée de la table et s’est mise à y contribuer.
Alors que l’équipe réfléchissait à la première journée de la conférence et se préparait pour la fin de semaine suivante, de nombreuses personnes ont dit que, en travaillant ensemble, le rangoli avait donné aux parents un moyen créatif de mieux comprendre les efforts de construction communautaire et de cultiver des liens d’amitié. On a demandé à une des mères qui était présentes à la mela et qui était très enthousiaste de créer un dessin qui pourrait être utilisé pour un rangoli dans les jours suivants. « Le plus beau rangoli est très grand et tout le monde aide à le faire ensemble », a-t-elle dit. Elle s’est assise avec sa famille et le tuteur qui leur rendait visite pour réfléchir aux concepts qui seraient présentés lors de la conférence et à la manière dont le motif pourrait refléter le même esprit.
Une conférence a eu lieu le samedi suivant pour explorer plus en profondeur les thèmes des conférences, à savoir Construire une communauté dynamique et La centralité de l’éducation. Les sessions plénières comprenaient des présentations des participants aux activités fondamentales sur des sujets liés aux thèmes. Elles ont servi à encadrer les discussions en petits groupes et les activités qui ont suivi. Au cours d’une séance plénière, alors qu’un groupe de jeunes faisait une présentation, une fillette s’est tournée vers son enseignante et a affirmé : « Je sais ce que je veux faire quand je serai grande. Je veux être un leader de la communauté, comme elles ». Une autre mère a dit : « Ma famille et moi vivons dans ce quartier depuis pas très longtemps et nous espérions depuis quelque temps établir des liens avec d’autres personnes. Voir toutes ces familles se réunir et se parler et voir nos enfants pris en charge par des jeunes m’a rendue tellement heureuse. Cela m’a redonné de l’espoir. »
Il y avait trois groupes d’adultes d’environ 15 à 20 personnes chacun, dont deux pour ceux qui parlaient l’anglais et un en punjabi, et un petit groupe d’environ cinq personnes âgées. En réfléchissant au déroulement de la conversation, une animatrice a fait remarquer que son groupe avait accordé beaucoup d’attention à la réflexion sur le double objectif moral et les aspirations de leurs enfants. « Nous avons réfléchi à l’exemple de la poursuite d’une éducation supérieure. J’ai vu comment les parents commençaient à verbaliser l’idée que l’éducation ne sert pas seulement au progrès individuel de leur enfant, mais qu’elle contribue aussi au progrès de la société. » Avec chaque conversation, les animateurs ont vu que les familles comprenaient de mieux en mieux la façon dont nous pouvons contribuer à la construction d’une communauté matériellement et spirituellement prospère. Les enfants, les préjeunes et les groupes de jeunes ont manifesté ces mêmes sentiments, terminant la soirée avec enthousiasme et partageant les réflexions de forme artistique qu’ils avaient créées durant la journée.
Les conférences ont donné à l’équipe un aperçu de la réalité décrite par ligne suivante du message du 30 décembre 2021 de la Maison universelle de justice : « Dans chaque centre d’activité intensive, des mécanismes de collaboration se constituent entre des groupes de familles, qui organisent entre eux des activités de construction communautaire dans le but d’étendre la portée de ces activités à de nombreux foyers voisins […]. » Depuis la conférence, les familles ont été réparties en douze groupes, chacun doté d’un ou deux jeunes tuteurs. Les tuteurs consulteront les familles pour déterminer la prochaine étape pour chacune d’elles. La population espère organiser quatre autres rassemblements communautaires dans le même parc, ainsi que deux conférences familiales d’une demi-journée au cours des mois d’été.