Renseignements pour ceux qui désireraient servir au Nunavut
Lampe à huile inuit. Photo : Pat Parks
En 1916, ‘Abdu’l-Bahá nous a donné les instructions suivantes : « Si Dieu le veut, l’appel du Rouyaume atteindra les Esquimaux [les Inuit] […]. » Il a aussi promis que « Tout, absolument tout doit être fait » nous assurant que si tels efforts « produiront d’immenses résultats . »
Moins qu’un an plus tard, le 21 février 1917, ‘Abdu’l-Bahá a répété le même appel : « […] dépêchez des enseignants au Groenland et au pays des Esquimaux [Inuit] . »
Les encouragements ont continué à arriver, quand le 20 juin 1953 Rúḥíyyih Khánum a écrit au nom du Guardien : Il [le Gardien] est conscient du fait que les buts dans le Grand Nord sont peut-être les plus difficiles à atteindre. Par contre, plus la tâche est ardue, plus la victoire est glorieuse .
Ces puissantes paroles de direction, prononcées il y a longtemps, continuent de nous éclairer aujourd’hui.
Ces soixante dernières années, des bahá’ís sont venus et repartis de certaines communautés de l’Arctique canadien et du Groenland. Certains sont restés et ont établi de petites communautés. D’autres sont des Inuit qui ont entendu l’appel du Royaume et sont demeurés dans le Nord ou se sont établis ailleurs.
Ces paroles de ‘Abdu’l-Bahá vous ont peut-être inspirés. Il reste encore beaucoup à faire, et il y a bien des localités sans bahá’ís et où le message du Royaume n’a pas atteint les oreilles des gens.
Une personne qui habite dans le Nord depuis plusieurs décennies et qui est devenue bahá’íe au cours des six dernières années a fait la réflexion suivante : « Ce travail se fera dans des collectivités de la région arctique où existent plusieurs dénominations et où les religions les mieux organisées du Canada font des efforts de recrutement intensifs et bien financés. Le Nunavut est considéré comme une région de recrutement pour bien des religions du monde et cela a une immense valeur symbolique pour toutes les dénominations. La foi bahá’íe est toutefois très respectée par les Inuit et les habitants non inuits de longue date – et est considérée par plusieurs comme une des traditions religieuses fondatrices de l’Arctique. »
Le conseil suivant d’un des bahá’ís inuit pourra être utile quand nous réfléchissons aux motifs et aux attitudes : « Les populations autochtones du Canada n’ont pas besoin d’être ‘sauvées’. Pour servir ces populations, il faut plutôt apprendre comment la révélation de Bahá’u’lláh peut transformer ces cultures pour qu’elles manifestent leur potentiel le plus authentique, et nous ne savons pas quelle forme il prendra. Ce qu’il faut faire c’est apprendre à écouter et à être patients. »
Si, en tant que bahá’í, vous avez le désir de vivre et de travailler dans l’Arctique, à titre de travailleur itinérant ou de résident permanent, vous devriez tenir compte des renseignements suivants sur les déplacements, l’habillement, la nourriture, les emplois et le logement :
- Partout dans l’Arctique, les déplacements se font par avion, et leurs coûts sont considérés comme les plus élevés au monde. Se déplacer d’une localité à l’autre peut coûter autant ou plus qu’un vol autour du monde. Le coût des déplacements sert à encourager les gens qui habitent dans l’Arctique à accumuler des points de déplacement. Les employés de la fonction publique fédérale, et territoriale ou de l’administration municipale et les employés des organisations inuit de revendications territoriales et de certaines entreprises bénéficient d’avantages relatifs aux déplacements à destination de Montréal, d’Ottawa, de Winnipeg et de Yellowknife.
- Typiquement, l’hébergement dans les hôtels coûte au minimum 200 $ par nuitée, et les repas coûtent trois fois plus cher que dans le Sud. Il est donc important d’être bien préparé avant d’arriver.
- Vêtements d’hiver. Au Nunavut le climat est froid et sec et les températures varient entre – 15 et -45 C. Le facteur éolien donne une équivalence de -55 C dans les plus grands froids, selon la localité. Il est nécessaire de porter des pantalons de neige, des bottes et une parka cotés pour l’Arctique. La capuche doit être bordée de fourrure pour se protéger du froid et pour pouvoir profiter des activités d’hiver à l’extérieur, et ainsi éviter d’éprouver le malaise de la réclusion. En général les habitations sont adaptées à l’Arctique et sont confortables. En hiver, pendant de deux à quatre mois, la nuit dure jusqu’à 24 heures dans plusieurs localités, selon leur latitude. Les localités situées au sud du cercle arctique reçoivent un peu de lumière du soleil chaque jour.
- En été, le climat est généralement sec, il y a une brise sur le littoral et souvent du brouillard. Chaque jour, selon la localité, les températures maximales varient entre 8 et 25 C. Les localités les plus au Nord ont un ensoleillement pouvant durer jusqu’à 24 heures pendant plusieurs mois de l’été. Au sud du cercle arctique, le soleil se couche brièvement chaque jour.
- Partout, le coût de la vie est plus élevé que dans la plupart des localités du sud du Canada, mais en général les salaires reflètent ces coûts plus élevés. Vous aurez raison de conclure qu’une partie de la population, ceux qui n’ont pas un emploi stable, ont plus de difficulté que la majorité des Canadiens à subvenir à leurs besoins essentiels. Par contre, toutes les conditions socioéconomiques existent dans la population de la plupart des collectivités de l’Arctique et la population bénéficie des grands efforts pour s’approvisionner en nourriture et pour fournir des programmes sportifs et éducatifs aux jeunes. Depuis longtemps, l’alcool et les drogues sont présents dans toutes les collectivités, et certaines sont plus touchées que d’autres.
- Le prix de la nourriture est extrêmement élevé – en moyenne trois fois plus cher que dans le Sud – et la variété de produits frais varie beaucoup d’une saison à l’autre et d’une localité à l’autre.
- Si votre intention est de vivre dans le Nord, et non seulement de visiter la région, la chose la plus importante est d’obtenir un emploi avant d’arriver, et cet emploi doit comporter une subvention au logement. Voici une liste de types d’emploi qui sont le plus souvent offerts aux personnes venant de l’extérieur.
- Enseignants (tous les niveaux d’enseignement), corps de métiers, spécialistes des sciences de l’atmosphère et de la Terre, chercheurs, travailleurs de services correctionnels, agents de la GRC, juges, infirmiers, technicien en soins de la santé, médecins, chirurgiens, travailleurs sociaux, comptables, commis de banque, fonctionnaires fédéraux ou territoriaux de niveau intermédiaire, gérants de commerces au détail, pilotes, membres de l’équipage de cabine, et spécialistes en technologies de l’information. (Cette liste est très générale et ne mentionne pas les possibilités plus rares qui se présentent à l’occasion.)
Si vous songez à servir comme pionniers au Nunavut, nous vous encourageons à communiquer avec l’Assemblée spirituelle nationale ou directement avec le Bureau du service pionnier au Centre national bahá’í, à l’adresse pioneer@bahai.ca.
Photo : Pat Parks
Liste de sites Web pouvant vous être utiles dans votre recherche d’emploi :
Liste de sites Web fournissant des renseignements sur la vie dans l’Arctique :
- Carte interactive du ministère du Tourisme du Nunavut : http://map.nunavuttourism.com/en.html
- Programme d’insertion des enseignants du Nunavut – Informations sur les communautés de Kitikmeot, Kivalliq et Qikiqtani du Nunavut : http://ntip.gov.nu.ca/communities