le jour du Naw-Rúz
« Ce saint jour, alors que le soleil illumine toute la terre, s’appelle l’équinoxe, et l’équinoxe est le symbole de la Manifestation de Dieu. Le Soleil de vérité se lève à l’horizon de la miséricorde divine et diffuse ses rayons. Ce jour est voué à son souvenir […][i]. » [traduction]
En 1909, lors du premier Naw-Rúz que ‘Abdu’l-Bahá célébra après sa libération de prison, des moments historiques ont illuminé à la fois l’Orient et l’Occident. Le passage suivant tiré de Dieu passe près de nous décrit les événements de ce jour partout dans le monde[ii].
Finalement, l’année même où son royal adversaire perdit son trône, et au moment de l’ouverture de la première convention bahá’íe américaine, convoquée à Chicago dans le but de créer une organisation nationale permanente chargée de construire le Mashriqu’l-Adhkár, « ‘Abdu’l-Bahá mena son entreprise à une heureuse fin, en dépit des intrigues incessantes d’ennemis de l’intérieur et de l’extérieur. Le 28 du mois de ṣafar 1327 A.H., jour du premier Naw-Rúz (1909) qu’il célébra après sa libération de prison, « ‘Abdu’l-Bahá fit transporter le sarcophage de marbre, avec beaucoup de peine, dans le caveau préparé pour lui et, dans la soirée, à la lueur d’une simple lampe, il plaça à l’intérieur, de ses propres mains — en présence des croyants venus de l’Orient et de l’Occident, et dans des circonstances à la fois solennelles et émouvantes —, le coffre de bois contenant les restes sacrés du Báb et de son compagnon.
Lorsque tout fut fini et que la dépouille terrestre du prophète martyr de Shiráz fut, à la fin, déposée sans dommage sur les pentes de la sainte montagne de Dieu, pour son éternel repos, « ‘Abdu’l-Bahá, qui avait enlevé son turban, retira ses chaussures et, rejetant son manteau, s’inclina bien bas sur le sarcophage encore ouvert. Sa chevelure blanche d’argent ondoyant autour de sa tête, le visage transfiguré et lumineux, il appuya son front sur le bord du cercueil de bois et, sanglotant avec force, il versa tant de larmes que tous ceux qui étaient présents pleurèrent avec lui. Cette nuit-là, il ne put dormir, tant l’émotion le terrassait.
« La plus heureuse nouvelle », écrivit-il plus tard dans une tablette annonçant cette glorieuse victoire à ses fidèles, « c’est que le corps saint et lumineux du Báb…, après avoir été déplacé, pendant soixante ans, d’un endroit à un autre à cause des ennemis qui avaient le dessus et dans la crainte des gens malveillants —, et n’avoir connu ni paix ni repos, ce corps a été, grâce à la miséricorde de la Beauté Abhá, déposé avec solennité, le jour du Naw-Rúz, dans son cercueil sacré, à l’intérieur du tombeau élevé sur le mont Carmel… Par une étrange coïncidence, en ce même jour du Naw-Rúz, un câblogramme fut reçu de Chicago, annonçant que les croyants de chacun des centres américains avaient élu un délégué et l’avaient envoyé dans cette ville, et qu’ils avaient définitivement décidé de l’emplacement et de la construction du Mashriqu’l-Adhkár. »
[i] Allocution de ‘Abdu’l-Bahá, le 21 mars 1913, Star of the West, vol. 5, no 1, p. 4.
[ii] Shoghi Effendi, Dieu passe près de nous, p. 265.