Les délégués au congrès national tournent leur attention vers l’unité
Les 157 délégués au 66e Congrès national du Canada – qui a eu lieu à la fin d’avril au Centre bahá’í de Toronto ont tous des vécus très différents et viennent de lieux très divers.
Parmi eux, il y a des agriculteurs, des propriétaires de cafés, des assistants de recherche et des professeurs d’université.
Une déléguée du Manitoba a dit que, l’hiver dernier, la ville où elle habite était devenue « plus froide que la surface de Mars », et une déléguée de la Colombie-Britannique a dit qu’elle venait du « pays des retraités ». Un délégué du Nunavut a dit que ce territoire couvrait 20 % de la superficie du Canada. « Si vous allez très au nord de Montréal ou de Winnipeg, vous vous trouverez au Nunavut », a-t-il dit, ce qui a suscité des rires.
À la lecture du passage suivant du message du Ridván de 2014, les délégués de toutes les régions du Canada ont été remplis du sentiment qu’il existe maintenant de grandes possibilités : « Le fait que la situation de chaque communauté comporte ses propres défis rend possible que chacune d’elles contribue à l’ensemble des connaissances plutôt que de simplement profiter des leçons apprises ailleurs dans le monde bahá’í. »
Durant leurs discussions, en s’appuyant sur le message du Ridván, particulièrement les deuxième et cinquième paragraphes, les délégués ont manifesté leur joie et leur désir d’apprendre du mouvement de la jeunesse, qui s’est accéléré grâce aux conférences de jeunes de l’été dernier. Ils ont parlé de développements encourageants dans les rapports avec les peuples autochtones du Canada, à l’échelon local depuis que l’Institut a créé des espaces d’interaction, et à l’échelon provincial, depuis les activités de la Commission de vérité et de réconciliation, où les survivants des pensionnats indiens ont décrit leur expérience. De nombreux délégués ont soulevé des questions et ont parlé de ce que leur expérience a été quand ils ont eu des conversations sérieuses et distinctives qui donnent lieu à l’établissement de programmes de croissance et qui servent à les renforcer.
Le Congrès a été précédé d’une période de préparation, le jeudi 24 avril. Elle avait pour but d’aider les délégués à s’acquitter de leurs responsabilités, qui sont d’élire l’Assemblée spirituelle nationale et de se consulter sur le progrès de l’exécution du Plan au Canada. Mme Ann Boyles, du Corps continental des conseillers, a animé une étude de deux messages de la Maison universelle de justice, celui du 25 mars 2007, qui a alimenté la réflexion des délégués sur le processus électoral, et celui du 16 mai 2013 qui les a aidés à explorer la nature des délibérations propres à un congrès national.
Au cours des délibérations, Mme Boyles a soulevé plusieurs questions sur notre utilisation du temps et de l’énergie dont nous disposons durant les deux dernières années du plan de cinq ans. Elle a, entre autres, demandé : Quelles priorités adopterons-nous personnellement? Comment maintiendrons-nous l’élan gagné ces dernières années et particulièrement cette dernière année? Comment aiderons-nous ceux qui veulent se lever pour servir l’humanité, qu’ils fassent partie ou non de la communauté bahá’íe, de manière à ce qu’ils entrent dans le cercle des amis intimes?
Il est ressorti des délibérations qu’un des grands obstacles à la réalisation des objectifs du Plan est qu’un bon nombre de personnes ont eu le cœur brisé à tenter de se lier avec de nouvelles personnes. À mesure que la consultation a progressé, les délégués se sont rendu compte que cet obstacle apparent était, en fait, un avantage, puisqu’il les aide à faire preuve d’une plus grande humilité et les prépare mieux à attirer un plus grand nombre de personnes vers le cercle des amis intimes.
Une déléguée de l’Ontario a cité la poétesse Mary Oliver, qui a écrit:
Je te dis cela seulement
Pour te briser le cœur
Je veux dire par cela
Qu’il se brise et s’ouvre
Et jamais ne se referme
Au reste du monde.
Une déléguée de Saskatoon a élaboré ce point, disant qu’un cœur brisé peut devenir un cœur ouvert, car plus nous souffrons, « plus nous sommes en mesure de nous unir comme un seul peuple ». Finalement, une déléguée de l’Alberta a dit que les cœurs des gens de toutes les races sont de la même couleur, celle du sang. Elle a dit que, comme l’indiquait l’Assemblée spirituelle nationale dans son rapport annuel, le fait que les cœurs sont brisés indique que les lignes de démarcation s’estompent. « Nous venons tous de différentes cultures, » a-t-elle ajouté « mais nous sommes d’accord sur l’approche que nous voulons emprunter dans notre travail. » Plus tard au cours des délibérations, plusieurs délégués ont dit que le travail fait pour s’accompagner les uns les autres se faisait « de cœur à cœur ».
Le samedi matin, les délégués se sont acquittés de leur responsabilité sacrée et ont élu l’Assemblée spirituelle nationale. Des pétales de rose cueillies au Mausolée du Báb avaient été placées sur une table près de l’urne. Les élections ont obtenu une participation universelle des délégués.
En attendant les résultats du scrutin, les délégués ont participé avec beaucoup d’intérêt à une discussion sur la nécessité de fournir les moyens matériels nécessaires au développement de la Cause. Ils ont discuté un aspect particulier de cette question, celui du devoir sacré de déléguer une autre personne pour enseigner à sa place quand on n’est pas en mesure de consacrer beaucoup de temps à l’enseignement. Le trésorier de l’Assemblée spirituelle nationale a décrit les sacrifices des jeunes en année de service, qui ont survécu avec un minimum d’argent durant cette période. Il a indiqué que les dépenses du Centre national avaient été réduites pour pouvoir payer les frais encourus par les trois conférences de jeunes de l’an dernier et pour payer les dépenses des jeunes en année de service et des pionniers du front intérieur.
En décrivant les délibérations du Congrès, Mme Boyles a dit que les délégués s’intéressaient beaucoup au changement culturel qui s’opère dans la communauté. Elle a dit que, suivant l’exemple du Maître qui invitait les gens à explorer la réalité avec lui, ce changement commence simplement par une conversation authentique et délibérée. Elle a poursuivi en disant que, à mesure que les gens prennent l’initiative d’avoir ce type de conversation et d’inviter leurs amis à des activités, les efforts individuels s’unissent et un esprit communautaire s’éveille. Ces conversations permettent d’élargir le cercle des affinités spirituelles et d’approfondir notre compréhension de l’unité. Les souffrances grandissantes de l’humanité mettent en relief la nécessité de travailler en vue de son unification. Mme Boyles a dit que, à son avis, les jeunes avaient beaucoup appris au sujet « d’une créativité qui est source de joie ».
Entendre les remarques de M. Douglas Martin, ancien membre de la Maison universelle de justice, au sujet de congrès canadiens du passé, entendre parler à plusieurs reprises des croyants en Iran qui font preuve d’une patience à toute épreuve, et entendre le nom des bahá’ís canadiens qui sont décédés cette année et celui d’âmes héroïques du passé, a beaucoup contribué à créer une atmosphère spirituellement électrique.
Vers la fin du Congrès, la secrétaire de l’Assemblée spirituelle nationale a parlé de ’Abdu’l-Bahá, qui le 21 février 1917, depuis la chambre de Bahá’u’lláh dans la maison de ‘Abbúd, a révélé une épître aux bahá’ís du Canada et du Groenland. Elle a aussi dit qu’il y avait maintenant 87 groupements au Canada où la capacité existe pour entreprendre un programme de croissance, ce qui nous rapprochera de la vision de ’Abdu’l-Bahá pour ce pays. Le Canada a pour objectif d’entreprendre 109 programmes de croissance avant la fin du Plan. La secrétaire de l’Assemblée nationale a aussi repris les paroles de ’Abdu’l-Bahá, tirées de la même épître, qui avaient été entendues à d’autres congrès nationaux du Canada : « Au cours de son séjour et de ses voyages dans ce dominion, ’Abdu’l-Bahá a ressenti la plus grande joie. »