Servir comme pionniers sur le front intérieur : « notre prochain acte d’enseignement ».

Publié le : 2019/03/07

Indoor StudyAu cœur de l’hiver, des préjeunes de Cornwall (Ontario) étudient avec zèle à la bibliothèque locale. Photo : Sonya Appadoo.

L’appel à augmenter le nombre de groupements qui ont un programme intensif de croissance, d’abord lancé en 2015, continue aujourd’hui de résonner partout dans le monde. Nous suivons plus bas une famille qui a immédiatement répondu aux objectifs fixés par la Maison universelle de justice et s’est installée à un poste pionnier dans un groupement en voie de développement.

Notre désir de servir en tant que pionniers sur le front intérieur est né lorsque, peu après sa publication, nous avons étudié le message du 29 décembre 2015 de la Maison universelle de justice avec un groupe d’amis à London, en Ontario.

L’objectif « vraiment colossal[1] » d’aider « à porter à 5 000, d’ici Riḍván 2021, le nombre de groupements où un programme de croissance est devenu intensif » nous a séduits, et nous savions que notre famille voulait contribuer à sa réalisation. D’un point de vue historique, ce plan présentait également une occasion assez unique de servir, puisqu’il est non seulement « le dernier d’une série de Plans de cinq ans consécutifs », comme la Maison universelle de la justice le mentionnait en 2016 dans son message du Riḍván, mais son « résultat pourrait se révéler extrêmement important, et même faire époque. »

Les directives de la Maison universelle de la justice, indiquent que les « efforts pour dynamiser les activités dans un groupement […] sont grandement renforcés si une ou deux personnes s’y installent comme pionniers internes, concentrant leur attention sur une partie d’un village ou même sur une seule rue où un plus haut degré de réceptivité existe[2]. » Cela a réglé la question pour nous. Servir comme pionniers internes serait notre prochain acte d’enseignement. Il est devenu très clair dès le début que le « travail herculéen[3]» qui serait exigé de nous, du moins initialement, serait d’en venir à comprendre toutes les implications d’un déménagement dans une nouvelle ville, de la relocalisation de notre entreprise et des efforts pour trouver une école secondaire pour notre fils adolescent.

Nous savions que nos vies seraient perturbées et nous ne nous faisions pas d’illusions sur l’« effort concerté[4] » qui serait nécessaire pour aider un groupement à atteindre le deuxième jalon. Nous sentions toutefois que — après avoir habité dans des groupements qui avaient établi et maintenu un programme intensif de croissance — notre expérience, ce que nous avions appris et les capacités que nous avions développées pourraient être utiles dans un groupement qui n’avait pas encore atteint le deuxième jalon. Mais il nous restait encore à décider où nous irions.

Quelques mois plus tard, nous avons reçu l’appel du Conseil bahá’í de l’Ontario, demandant que des pionniers s’installent à divers endroits de la province, et avons entendu parler d’un groupement à Cornwall, pas loin d’Ottawa. Nous ne savions rien de cet endroit sauf qu’il était un groupement cible. Nous nous sommes sentis confirmés dans notre décision en sachant qu’en déménageant à Cornwall nous nous rapprocherions également de Montréal, où notre fils aîné et sa famille habitaient. Nous avons immédiatement contacté la secrétaire du Conseil et l’avons informée de notre intention de nous établir comme pionniers à Cornwall.

La réponse encourageante du Conseil et sa recommandation de consulter le membre du corps auxiliaire ont tout mis en branle. Nous avons vite été engagés dans un processus de consultation avec le membre du Corps auxiliaire, et avons décidé de le rencontrer ainsi qu’un dévoué couple bahá’í de Cornwall — qui s’était établi à un poste pionnier lors d’un plan précédent — pour les consulter sur nos premières démarches pour nous installer à ce poste pionnier.

Les institutions nous ayant ainsi guidés, la question était maintenant de savoir avec quelle rapidité nous pourrions nous établir à notre poste pionnier. À ce propos également, les conseils de la Maison universelle de la justice se sont révélés inestimables : « En se concentrant sur le progrès à réaliser dans un groupement durant une période initiale — par exemple, dans les six cycles qui se dérouleront d’ici au premier des bicentenaires —, les amis s’efforceront de s’approcher suffisamment de leur objectif de ces cinq années complètes pour qu’il soit atteignable[5].

Group Photo Quelques-uns des préjeunes qui ont participé à Cornwall (Ontario) à un programme intensif pour préjeunes, à leur retour d’une excursion écologique. Photo : Sonya Appadoo

Il est devenu tout à fait clair pour nous que le déménagement devrait avoir lieu aux cours des six cycles précédant la célébration du premier bicentenaire, et que le plus tôt serait le mieux. Notre fils adolescent à qui nous avions donné le choix de poursuivre ses études à London ou de venir à Cornwall, nous a agréablement surpris quand il a dit qu’il avait décidé de se joindre à nous en tant que pionnier, laissant derrière lui ses nombreux amis. C’était une bonne nouvelle et une confirmation, car le groupe avait besoin de jeunes de son âge pour animer un programme pour préjeunes. Nous avons décidé qu’il compléterait sa onzième année à London et se joindrait à nous en juin 2017.

Avec l’aide d’un ami d’Ottawa qui a offert de nous héberger, nous avons passé une grande partie de l’été 2016, à visiter un quartier, à en explorer d’autres et à discuter avec les parents et les jeunes du lancement d’un programme d’autonomisation spirituelle des préjeunes. Les activités ont démarré pour de bon lorsque nous nous sommes installés dans notre nouvelle maison en novembre de la même année. Nous avons commencé à tenir des réunions de prière tous les dimanches matin à l’aube, des cercles d’étude et des réunions de planification des jours saints bahá’ís et d’autres activités. À ce moment-là, un noyau d’amis qui étudiaient, agissaient, réfléchissaient ensemble et se consultaient avait déjà commencé à prendre forme dans le groupement. En visitant régulièrement des amis à Russell, à une heure de route de Cornwall, en animant un cercle d’étude du cahier 10, intitulé Bâtir des communautés dynamiques, et en participant à des rassemblements dévotionnels, nous avons veillé à ce les amis participent aux activités d’enseignement, même dans les coins les plus éloignés du groupement.

Les efforts pour atteindre des familles qui avaient des enfants et des préjeunes se sont multipliés, et quand nous leur avons rendu visite, nous leur avons parlé du programme pour préjeunes. À l’été 2017, avec l’aide de deux jeunes animateurs d’Ottawa, notre groupement réservoir, nous avons organisé chez nous un « camp » de préjeunes. Plusieurs familles ont envoyé leurs préjeunes avec joie, jetant ainsi des bases solides pour créer un groupe fonctionnant régulièrement. Nous avons bientôt reçu d’autres confirmations quand la bibliothèque publique nous a permis d’utiliser gratuitement tous les samedis matin une de ses salles pour le programme pour préjeunes. Le groupe de préjeunes a commencé ses activités en août 2017, et, jusqu’à maintenant, la plupart de ses membres sont ceux qui avaient pris part à ce premier « camp ».

Un autre objectif que nous nous étions fixé dès le début était de trouver un animateur pour le groupe de préjeunes. Une conversation amicale avec un jeune homme alors que je faisais des emplettes a mené à la formation d’une solide amitié avec lui et sa petite amie, une jeune enseignante. Le programme l’intéressait et, lors d’une rencontre chez nous, elle s’est portée volontaire pour animer le programme pour préjeunes à la bibliothèque. Depuis, elle a terminé le cahier 1, Réflexions sur la vie de l’esprit, et est sur le point de terminer le cahier 5, Libérer les pouvoirs des préjeunes. Cette nouvelle animatrice prend son rôle très au sérieux, ce que l’on voit par sa préparation minutieuse chaque semaine et son désir de toujours consulter les autres avant les séances, et de les analyser après coup. Elle et son ami viennent régulièrement à notre rassemblement dévotionnel mensuel, et ils participent activement à nos célébrations de jours saints.

La première moitié du plan est presque écoulée, et depuis que nous avons décidé de nous consacrer à l’exécution de ses objectifs, notre noyau d’amis s’est élargi pour maintenant inclure quinze croyants et amis de la Foi. Il y a maintenant un cycle de croissance bien structuré avec des réunions de réflexion et une phase d’expansion; il y a dix-sept activités de base dans notre groupement, dont trois groupes de préjeunes. Un de ces groupes, dont les membres habitent sur notre rue ou dans notre quartier, se rencontre chez nous tous les vendredis. Un quatrième groupe est en train de se former. En tant que pionniers, nous considérons que notre rôle consiste à continuer avancer sur la voie du service, aux côtés de ces amis, et à identifier « les capacités naissantes qu’il faut cultiver, les nouvelles compétences qu’on se doit d’acquérir, les initiateurs d’un effort balbutiant qu’il faut accompagner »[6].

– Sonja Appadoo

 

[1] La Maison universelle de justice, lettre au Corps continental des conseillers, le 29 déc. 2015.

[2] Ibid.

[3] Ibid.

[4] Ibid.

[5] La Maison universelle de justice, message aux bahá’ís du monde, Riḍván 2016.

[6] La Maison universelle de justice, message aux bahá’ís du monde, Riḍván 2014.