Reprise de la démolition d’un cimetière bahá’í à Shíráz en Iran

Publié le : 2014/08/12
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Les gardiens de la révolution en Iran reprennent la destruction d’un cimetière bahá’í à Shíráz. Photo : Bahá’í World News Service

Selon une nouvelle publiée par le Bahá’í World News Service au début d’août, les Gardiens de la révolution en Iran, une division de l’armée iranienne, auraient repris la démolition d’un cimetière bahá’í à Shíráz, pour faire place à un centre sportif et culturel. Les soldats ont commencé la démolition du cimetière — établi dans les années 1920 — à la fin d’avril, mais ont suspendu la destruction après que les médias internationaux ont fait état de la situation, que des gouvernements étrangers aient dit s’en inquiéter, et que des Iraniens de tous les milieux se sont indignés de ces actions.

Après avoir interrompu le projet pendant plusieurs mois, des rapports indiquent que les gardiens de la révolution ont maintenant enlevé les dépouilles d’entre 30 et 50 bahá’ís des 950 qui sont enterrés dans ce cimetière. En juin, les gardiens de la révolution ont organisé une célébration publique des progrès accomplis dans ce projet. À cette célébration, le commandant des gardiens de la révolution de la province de Fars a prononcé un discours dans lequel il a attaqué les bahá’ís, disant que la foi bahá’íe était « une secte infecte » et « perverse ».

Diane Ala’i, représentante de la Communauté internationale bahá’íe auprès des Nations unies à Genève a dit que ces actions étaient « une tentative de la part des gardiens de la révolution, de justifier à un public iranien de plus en plus outragé la profanation du cimetière et le traitement fait aux bahá’ís en général. » Elle a demandé au gouvernement iranien de mettre immédiatement fin à cette profanation, et à la communauté internationale d’exprimer son inquiétude à l’égard de ce « développement scandaleux.

Selon Mme Ala’i, les membres de la communauté bahá’íe de Shíráz ont imploré les autorités locales de suspendre définitivement le projet de construction, offrant un compromis selon lequel le complexe sportif pourrait être construit sur ce terrain, mais pas dans la zone où les bahá’ís sont enterrés, et le cimetière lui-même pourrait être transformé en espace vert.

On a toutefois dit aux bahá’ís que les autorités locales n’ont aucun contrôle sur les gardiens de la révolution, qui ont acquis ce terrain il y a environ trois ans.
Les bahá’ís de cette région ont exprimé leur angoisse extrême à propos de cette situation. Sasha Eskandarian de Mississauga (Ont.), dont des membres de sa famille, y compris un jeune frère, sont enterrés là, a dit qu’elle était « dévastée et paralysée » par ces nouvelles.

Dans une lettre ouverte adressée aux autorités locales en mai, une bahá’íe de 50 ans a parlé des décennies d’oppression qu’elle avait subies, maintenant couronnées par cette récente attaque contre le lieu où les dépouilles de son père, de sa mère et de sa sœur, tués par le gouvernement dans les années 80, ont été enterrées.

Elle a fait appel aux autorités, leur demandant de « mettre fin à cette rancœur et à cette inimitié ancienne », ajoutant : « Nous sommes vos compatriotes, vos concitoyens, vos voisins et votre famille. Nous travaillons pour la dissémination de l’amour; nous adorons l’affection et la bienveillance; et nous croyons que nous avons tous droit à la vie que Dieu nous a conférée ».