Lettre du Conseil des mandataires du huqúqu’lláh au Canada

Publié le : 2014/05/08

Lettre du conseil des mandataires du huqúq’u’lláh au Canada, addressée aux délégués au Congrès national, le 24 avril 2014 :

RightofGod

Donna Seyed Mahmoud faisant une présentation au nom du Conseil des mandataires du huqúqu’lláh au Congrès national, qui a eu lieu fin avril, à Toronto. Photo : Louis Brunet

Le Conseil des mandataires du huqúqu’lláh au Canada remercie l’Assemblée spirituelle nationale de lui donner l’occasion et le privilège d’adresser une fois de plus un message à tous ceux qui se sont rassemblés pour le Congrès national. Nous espérons favoriser une meilleure compréhension des aspects spirituels et pratiques de la loi du droit de Dieu – « une action qui attire des bénédictions célestes, qui sert de moyen pour purifier les biens terrestres des amis dévoués et qui facilite les activités internationales du peuple de Bahá »[i].Chacun de nous, en tant que disciple sincère de la Foi, a la responsabilité « d’appliquer les principes de la loi aux circonstances spécifiques de sa propre situation[ii]. »

Bahá’u’lláh « a passé quarante ans de sa vie en prison et en exil afin de lever l’étendard de l’unité du genre humain » et « de proclamer au monde la solidarité des nations et l’unité de l’humanité[iii]. » Les peuples de la planète forment une seule famille.

Si les membres aisés de cette famille n’étaient pas « insensibles, froids, inhospitaliers, [et] cruels »[iv], nous dit clairement ‘Abdu’l-Bahá, les extrêmes des conditions économiques actuelles et le fossé sans cesse croissant entre les « nantis et les démunis » – particulièrement en Occident – n’existeraient pas. De tels extrêmes font qu’il est « impossible à l’homme d’être heureux […], et il lui est impossible de parvenir au bon plaisir de Dieu »[v], car ceci est « contraire à la justice, à l’humanité, à l’équité […] [et] à l’opposé de ce qui cause la satisfaction divine[vi]. » ‘Abdu’l-Bahá explique qu’une « indifférence aussi complète dans la famille humaine provient d’un manque de direction, d’un manque de lois sur le travail, d’un manque de bonté en son sein[vii]. »

Le « besoin suprême de l’humanité est la coopération et la réciprocité[viii]. » Ce sont les principes de base sur lesquels le huqúqu’lláh est fondé et sans eux, « chaque membre de la société humaine reste centré sur lui-même, insensible aux buts altruistes, limité et solitaire dans son développement tel l’animal et les végétaux du règne inférieur[ix]. » La religion divine « vise à assurer une véritable coopération humaine… [et est] unie dans le but de faire de l’humanité une seule famille[x]. » « Sa Sainteté Bahá’u’lláh a donné des instructions concernant toutes les questions auxquelles l’humanité est confrontée […] et des instructions concernant chacun des problèmes avec lesquels l’homme se débat » [xi], y compris le problème récurrent de la pauvreté. Le message de Bahá’u’lláh est un appel à la justice.

« Le monde entier a toujours appartenu et appartiendra toujours à Dieu[xii]. » Dieu est le Créateur, celui qui se suffit à lui-même et le Tout-Puissant. Bien que, s’il le désirait, il pourrait amener toute chose à l’existence, il a donné à ses fidèles l’occasion de lui remettre loyalement son droit, en « signe de sa grâce[xiii]. »

Un élément fondamental des enseignements de Bahá’u’lláh est la certitude que toute civilisation future devra parvenir à « une cohérence dynamique entre les exigences matérielles et spirituelles de la vie[xiv]. » Dans son message du Ridván 2010 aux bahá’ís du monde, la Maison universelle de justice déclare : « il semble opportun que les amis, partout, méditent sur la nature des contributions que leurs communautés grandissantes et vibrantes apporteront au progrès matériel et spirituel de la société[xv]. » Méditer sur la nature de ces contributions sans prendre en considération le rôle du droit de Dieu serait incomplet puisque, plus que tout autre devoir spirituel, le droit de Dieu démontre la nature homogène de la réalité matérielle et spirituelle. C’est une façon tangible de prouver notre croyance en la fraternité et en l’unité de l’humanité et de promouvoir la justice. « Motivé par un réel souci du bien-être des autres qui découle de l’amour pour Bahá’u’lláh[xvi] »,chacun se conforme volontairement à l’injonction divine et sacrée du huqúqu’lláh et favorise le bien commun. C’est un acte bienveillant offert par fidélité à l’Alliance – une réponse aux souffles de l’Esprit saint. Sans cette influence, la « coopération et [la] réciprocité charitables et la source de bienveillance réelle et de dévouement désintéressé » sont impossibles. « Lorsque la fraternité humaine est basée sur le Saint-Esprit, elle est éternelle, ne peut changer et est sans limites[xvii]. »

« Au cœur même des objectifs de la Foi se trouvent l’établissement de la justice et de l’unité dans le monde, la suppression des préjugés et de l’inimitié au sein de tous les peuples, l’éveil de la compassion et de la compréhension dans les cœurs de tous les hommes et de toutes les femmes, et l’élévation de toutes les âmes à un nouveau degré de spiritualité et de comportement par l’influence revitalisante de la divine révélation. La direction tracée par Bahá’u’lláh pour la réalisation de ces objectifs comporte la double tâche de construire une société idéale et, en même temps, de perfectionner le comportement des individus[xviii]. »

Dieu a prévu pour tous. « Dieu est bon envers tous. Le bon plaisir de Dieu consiste dans le bien-être de tous les membres individuels de l’humanité[xix]. » Le huqúqu’lláh sera un des instruments qui permettra d’obtenir ce résultat agréable à Dieu en aidant chacun à atteindre « la perfection par de bonnes actions qu’il accomplit volontairement, et non par les bonnes actions dont la réalisation lui a été imposée […] [,] [le] partage est un acte de justice que l’on choisit à titre personnel […] [,] [et] le partage volontaire, la dépense – librement consentie – de sa propre richesse, contribue au bien-être et à la paix sociale, éclaire le monde et prodigue l’honneur à l’humanité[xx]. »

« Alors que la promesse ancestrale d’un monde animé par des principes de justice devient un objectif chaque jour plus réaliste, satisfaire les aspirations de l’âme et répondre aux besoins de la société sera de plus en plus souvent perçu comme les facettes réciproques d’une vie spirituelle épanouie[xxi]. » Pour cette double transformation réciproque de l’individu et de la société, Bahá’u’lláh « a, non seulement, révélé des lois, des principes et des vérités adaptées aux besoins de cet âge, mais il a établi le noyau même et le modèle de ces institutions appelées à évoluer et à devenir la structure de la civilisation mondiale voulue par Dieu[xxii]. » Le huqúqu’lláh est une de ces institutions. Créé à des fins caritatives et philanthropiques, le droit de Dieu « suscitera une transformation de la société qui va bien au-delà de notre capacité de compréhension actuelle[xxiii]. »

Puissions-nous tous, ainsi que les générations futures, individuellement et collectivement, être capables de prendre part à la « grâce, l’abondance et tous les bienfaits[xxiv] » sans limites associés à l’important décret du huqúqu’lláh, afin qu’il « puisse s’exprimer dans la vie des serviteurs de Dieu, de façon telle, que les douces saveurs qui en émanent répandent leur parfum dans toutes les régions »[xxv].

Recevez nos chaleureuses salutations bahá’íes.

Le Conseil des mandataires du huqúqu’lláh au Canada

 

[i]Huqúqu’lláh : Le droit de Dieu, 2007, paragr. 94, p. 29.

[ii] Ouvr. cité, p. 30.

[iii] ‘Abdu’l-Bahá, The Promulgation of Universal Peace, Wilmette, US BPT, 2e éd. 1982, p. 36.

[iv] ‘Abdu’l-Bahá, Les bases de l’unité du monde, Bruxelles, MEB, 1981.

[v] Ouvr. cité.

[vi] ‘Abdu’l-Bahá, Baha’i World Faith, Wilmette, US BPT, 1976, p. 280-281.

[vii] ‘Abdu’l-Bahá, Les bases de l’unité du monde.

[viii] ‘Abdu’l-Bahá, The Promulgation of Universal Peace, p. 338.

[ix] Ouvr. cité.

[x] Ouvr. cité.

[xi] ‘Abdu’l-Bahá, Les bases de l’unité du monde.

[xii]Huqúqu’lláh : Le droit de Dieu, p. 2.

[xiii]Ouvr. cité, p. 29.

[xiv]La Maison universelle de justice, Ridván 2010.

[xv]Ouvr. cité.

[xvi] Le Conseil mondial des mandataires du huqúqu’lláh, International Newsletter, no 73, p. 14.

[xvii] ‘Abdu’l-Bahá, Les bases de l’unité du monde.

[xviii]La Maison universelle de justice, lettre à un croyant sur la critique des institutions, le 2 juillet 1996.

[xix] ‘Abdu’l-Bahá, Les bases de l’unité du monde.

[xx] ‘Abdu’l-Bahá, Sélections des écrits de ‘Abdu’l-Bahá, paragr. 79, Bruxelles, MEB, 1983, p. 114

[xxi]La Maison universelle de justice, Message aux dirigeants des religions du monde, avril 2002, paragr. 21.

[xxii]La Maison universelle de justice, lettre à un croyant sur la critique des institutions, le 2 juillet 1996.

[xxiii]Huqúqu’lláh : Le droit de Dieu, 2007, p. 33.

[xxiv]Ouvr. cité, p. 5.

[xxv]Ouvr. cité, p. 33.