Le 73e Congrès national bahá’í

Publié le : 2023/06/27

Les délégués au Congrès national ont rempli leurs deux devoirs, soit celui d’élire l’Assemblée spirituelle nationale et celui de consulter sur la perspective qui s’offre au Canada.

Le 73e Congrès national bahá’í, qui s’est déroulé du 19 au 22 mai 2023 au Centre bahá’í de Toronto, a débuté dans une atmosphère de jubilation, causée par l’annonce faite par la Maison universelle de justice affirmant que le temps était venu d’ériger une maison d’adoration nationale au Canada, « à proximité du Ḥaẓíratu’l-Quds national établi de longue date à Toronto. »[1]  Ce n’est que l’année dernière que les délégués au Congrès national se concertaient sur les conditions qui rendraient possible un tel développement – et leur désir a maintenant été abondamment satisfait. Au nombre des personnes présentes il y avait les délégués venus des rives des trois océans qui bordent le pays, de St. John’s (Terre-Neuve-et-Labrador), à Comox (Colombie-Britannique), à Iqaluit (Nunavut) – l’Assemblée spirituelle nationale, les membres du Corps continental des conseillers, M. Ayafor Ayafor et le Borna Noureddin, les invités spéciaux, M. Firaydoun et Mme Vida Javaheri, ainsi qu’un certain nombre de membres des corps auxiliaires, de bénévoles et d’observateurs.

Cette année, le Congrès national de a été particulièrement galvanisé par le fait que les neuf membres sortants de l’Assemblée spirituelle nationale venaient de rentrer, revitalisés et inspirés, de la Convention internationale qui s’est déroulée en Terre sainte pendant la fête du Riḍván. Ils ont exprimé leur joie de recevoir les nouvelles sur le temple national en compagnie des amants de Bahá’u’lláh de tous les coins du monde. Ils ont de plus dit que les consultations à l’échelon international avaient fait ressortir le fait qu’une conversation unique, unifiée et mondiale avait cours sur la façon de libérer le pouvoir de construction de la société que possède la Foi.

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Alors qu’une pluie fine s’abattait sur eux, les délégués sont entrés dans la zone boisée qui est maintenant le site du temple du Canada et ont prié sous une voûte d’arbres.

Tôt le samedi matin, en groupes successifs les délégués ont visité le Centre national bahá’í qui n’est pas très loin, et, sous une pluie fine, ils se sont rendus dans la zone boisée qui est maintenant le site du temple du Canada et ont prié sous une voûte d’arbres. Au cours de cette visite, les délégués ont également eu l’occasion de visiter la salle du conseil de l’Assemblée spirituelle nationale et d’examiner un certain nombre de reliques et d’objets qui ont une signification spirituelle pour la Foi. Une déléguée de la Colombie-Britannique a déclaré qu’après cette visite, elle ne s’était jamais sentie aussi bien préparée, aussi prête à élire l’Assemblée spirituelle nationale, bien qu’elle ait été déléguée pendant un certain nombre d’années.

À leur retour au Centre bahá’í de Toronto, le Conseil des mandataires du ḥuqúqu’lláh au Canada a présenté une belle lettre aux délégués rassemblés, dans laquelle il parlait des effets profonds de l’application de la loi du droit de Dieu dans notre vie quotidienne, disant : « Le fait de considérer nos désirs et nos besoins change nos interactions avec la société ; et nous commençons ainsi à considérer les besoins des autres avant nos plaisirs, nous faisons des choix modérés, nous contrôlons notre nature inférieure en faisant appel à notre nature spirituelle avant de répondre à nos besoins matériels[2]. »

Les délégués ont discuté du message du Riḍván de cette année dont plusieurs passages en particulier, notamment celui qui dit qu’« une attention accrue doit être accordée à d’autres processus qui visent à enrichir la vie d’une communauté – par exemple, en améliorant la santé publique, en protégeant l’environnement ou en tirant plus efficacement parti du pouvoir des arts ». Les délégués ont dit vouloir en savoir plus sur l’expérience acquise dans le domaine de l’action sociale et du discours public, un thème qui s’est poursuivi tout au long de la consultation.

Un délégué de Terre-Neuve-et-Labrador a dit que sa communauté apprenait à intégrer les arts à ses activités, comme un élément essentiel. Ils ont ainsi atteint un plus grand nombre de personnes. Il a posé la question suivante : « Pouvons-nous utiliser le temple comme exemple primaire de la beauté qui doit être au centre de tout ? » D’autres personnes ont parlé de la façon dont les arts peuvent aider une communauté à imaginer les possibilités qu’offre le Plan de neuf ans. Les délégués ont également chanté ensemble à la fin de plusieurs séances, ce qui était tout à fait conforme à l’esprit d’un Mashriqu’l-Adhkár.

La consultation s’est ensuite concentrée sur le mouvement des groupements le long d’un continuum de développement, ainsi que sur les efforts éducatifs et l’institut de formation. Les progrès réalisés par les groupements dans tout le pays ont engendré un esprit commun de célébration. À maintes reprises des applaudissements ont accueilli l’annonce que le groupement d’un délégué avait récemment atteint le jalon suivant ou qu’il avait un certain nombre d’activités de base. En fait, cinq groupements au Canada ont atteint la troisième étape au cours de la semaine précédant le Congrès.

Un délégué de l’Ontario a indiqué que certains groupements de sa région avaient atteint la troisième étape avec une population d’environ 30 à 40 bahá’ís, ce qui montre que de nouvelles façons de progresser sont apparues et qu’il n’est pas essentiel qu’un groupement ait une importante population bahá’íe pour atteindre la troisième étape. Les conseillers ont également encouragé les personnes présentes à penser au-delà de la troisième étape – à la considérer non pas comme un point final, mais comme une intensification du processus de transformation sociale déjà en cours.

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Dr. Borna Noureddin, membre du Corps continental des conseillers, s’adresse aux délégués rassemblés lors du 73e Congrès national qui a eu lieu au Centre bahá’í de Toronto, à Toronto (Ontario). Photo : Nur Elmasri

De nombreux commentaires ont souligné le fait que les mères et les jeunes étaient à l’avant-garde de la transformation sociale dans leur communauté. Le conseiller Noureddin a fait référence à ces deux populations, disant : « Grâce à leurs efforts, des familles entières déploient des efforts concrets pour se transformer. L’institut est l’instrument dont elles se servent ». En effet, de nombreux délégués ont raconté l’histoire de jeunes et de familles entières qui se joignent à la Foi, une étape naturelle de ce processus.

À propos du processus de l’institut, Dr. Noureddin a dit : « Je pense que nous avons tellement d’expérience avec le cadre [de l’institut] au Canada, et que c’est une de nos forces – le fait que l’ensemble des croyants au Canada ont appris à utiliser l’institut et le cadre d’action. La prochaine étape pour nous est de nous assurer de le mettre dans les mains du plus grand nombre possible des 37 millions de Canadiens. » Il a demandé « Quels sont certains des petits, mais profonds changements qui libèrent le pouvoir des populations ? »

Le samedi soir, les délégués ont eu l’occasion de visionner le film « Une perspective élargie » un film commandé par la Maison universelle de justice. Au moyen de quatre études de cas dans diverses régions du monde – la Malaisie, le Brésil, les États-Unis et le Kenya – il décrit les efforts des individus, des communautés et des institutions pour libérer le pouvoir de construction sociale que possède la Foi dans des mesures toujours plus grandes. Une déléguée de l’Ontario a dit : « Regarder le film nous aide à réfléchir à deux concepts majeurs : la transformation et la prévalence[3] », ajoutant « Comment communiquer cette vision de manière à ce que beaucoup puissent aller de l’avant ? »

L’élection de l’Assemblée spirituelle nationale s’est déroulée dimanche matin dans une atmosphère de prière et d’humilité. Les 171 délégués ont tous participé à l’élection ; 157 ont voté en personne, neuf ont remis leur bulletin de vote par un intermédiaire et cinq ont voté par voie électronique. Les membres de l’Assemblée spirituelle nationale élus cette année sont : Mehran Anvari, Alex Arjomand, Jordan Bighorn, Zelalem Bimrew Kasse, Hoda Farahmandpour, Gerald Filson, Judy Filson, Ciprian Jauca et Karen McKye. Les membres sortants Deloria Bighorn et Élizabeth Wright ont été remerciés pour leurs quatorze années passées au sein de l’Assemblée spirituelle nationale. Au début de l’année, l’Assemblée nationale avait accédé à leur demande de renoncer à leur qualité de membre de cette institution au moment du Congrès national.

NSA June 2023 1Les membres de l’Assemblée spirituelle nationale de cette année (de gauche à droite) : Alex Arjomand, Mehran Anvari, Gerald Filson, Karen McKye, Hoda Farahmandpour, Judy Filson, Zelalem Bimrew Kasse, Ciprian Jauca et Jordan Bighorn. Photo : Liam Dousti

L’enseignement autochtone a été un autre thème des consultations. Les délégués ont indiqué que, en s’appuyant sur les acquis, des progrès avaient été accomplis au cours de l’année pour communiquer ce qui avait été appris partout au pays. Cela a été plus particulièrement observé dans le rapport annuel de l’Assemblée spirituelle nationale qui contenait des études de cas provenant de localités de tout le pays, concernant des populations autochtones qui participent au processus de l’institut. Dans tous les cas, la prière, l’utilisation des arts et le lien entre les enseignements bahá’ís et la spiritualité autochtone ont été des éléments importants des activités de l’institut.

Le Congrès a également eu l’occasion de consulter sur les moyens matériels qui seront nécessaires à la croissance. L’Assemblée nationale a fixé comme objectif à la communauté canadienne de réunir les fonds nécessaires au temple et dans un premier temps a augmenté son budget de 5 millions de dollars. Les besoins du Fonds de délégation ont également été soulignés. Il appuie les pionniers et les tuteurs de l’institut comme les jeunes qui offrent une année de service. Dr. Noureddin a déclaré : « Le mot “délégation” correspond à une loi de Bahá’u’lláh. Ce n’est pas seulement une façon concrète de contribuer au travail d’enseignement. Quand nous pensons à son commandement d’enseigner chaque jour… dans ce pays, il est parfois difficile, particulièrement en raison de la façon dont l’emploi est organisé, de trouver des moyens d’enseigner quotidiennement. En contribuant au Fonds de délégation, vous vous acquittez de votre obligation d’enseigner la Foi ».

Les délégués ont également discuté des façons d’encourager l’action sociale à la base de la communauté, et plusieurs d’entre eux ont donné des exemples d’efforts en cours, par exemple des groupes d’étude et des projets d’aide aux devoirs ou visant à aider les jeunes et leurs parents à utiliser les médias sociaux, des organisations pour l’apprentissage de l’anglais et des projets sur la santé mentale des jeunes.

Plusieurs délégués ont également mentionné les ressources disponibles pour nous aider à comprendre les concepts fondamentaux en relation avec les domaines de l’action sociale et des discours publics : les séminaires organisés par l’Institut d’études sur la prospérité mondiale, proposés aux étudiants bahá’ís pendant leurs années d’études universitaires, ainsi que les premières unités du cahier Ruhi numéro 13, S’engager dans l’action sociale et le cahier Ruhi numéro 14, Participer au discours public.

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M. Ayafor Ayafor, membre du Corps continental des conseillers, s’adresse aux délégués rassemblés lors du 73e Congrès national tenu au Centre bahá’í de Toronto, à Toronto (Ontario). Photo : Gregory Vochin

Bien sûr, la prière a également été une composante importante du Congrès. On a récité des prières spéciales pour les dix femmes bahá’íes martyrisées il y a 40 ans à Chiraz, et pour tous les bahá’ís canadiens qui sont décédés cette année. De plus, le Conseil des mandataires du ḥuqúqu’lláh au Canada a préparé une séance spéciale de dévotions.

Dans son discours de clôture, M. Ayafor a également parlé de la prière, disant « Nous avons la chance de pouvoir ériger une maison d’adoration nationale… À quoi ressemblerait [une telle maison d’adoration] dans les quartiers du pays, peut-être même dans quelques rues d’un quartier, où tout le monde prierait ensemble et servirait ensemble, illustrant ainsi l’esprit du Mashriqu’l-Adhkár ? Que faudrait-il pour y parvenir ? Pouvons-nous nous fixer cet objectif ? Lorsque nous inaugurerons cette maison d’adoration, des représentants de ces quartiers pourront être présents et apporter cet esprit au temple.

[1] La Maison universelle de justice, message aux bahá’ís du monde, Ridván 2023.

[2] Le Conseil des mandataires du ḥuqúqu’lláh, lettre au Congrès national de 2023

[3] On parle de prévalence lorsqu’un modèle de vie communautaire inspiré par les enseignements bahá’ís a atteint un grand nombre de personnes dans un même lieu géographique.