Message de l’Assemblée spirituelle nationale adressée aux bahá’ís du Canada et ceux qui travaillent à leurs côtés — le 10 juillet 2020
Le 10 juillet 2020 / le 18 miséricorde 177
Chers amis et collaborateurs,
C’est avec amour et admiration, et inspirés par votre réaction face aux périlleuses conditions auxquelles l’humanité a été confrontée, et conscients du potentiel de contributions encore plus importantes à la guérison du monde, que nous sommes motivés à vous écrire et à lancer un appel à l’action.
Mais nous devons d’abord faire une pause. Qui aurait pu imaginer les changements qui ont submergé l’humanité au cours des derniers mois ? Alors que la crise sanitaire mondiale soutenue qui a transformé la vie quotidienne des habitants de la planète engendre des vagues de souffrance et de chagrin qui continuent de déferler, des voix longtemps ignorées s’élèvent aujourd’hui dans un discours longtemps négligé sur la justice et le fléau du racisme. De tous côtés, des vicissitudes affligent et éveillent l’humanité. Pourtant, malgré la désintégration rapide qui vous entoure, vous avez gardé le regard fixé sur le monde que vous souhaitez construire, confiants que l’humanité surmontera cette épreuve, persévérant à servir tout en étant soumis exactement aux mêmes forces qui affectent les communautés dont vous faites partie intégrante.
Une histoire après l’autre nous est parvenue sur la façon dont vous avez été incités à agir dans le cadre des nécessaires contraintes actuelles. Vous avez fait le vœu de comprendre plus à fond les causes profondes des injustices sévissant dans notre société, et d’apprendre à les aborder dans votre propre vie, dans votre examen intérieur et dans les conversations au sein des familles. Vous avez élargi le cercle de vos amis, pleuré la douleur ressentie par les enfants de Dieu, souffert avec eux et les avez consolés. Vous êtes attentif aux plus vulnérables de la société, y compris aux personnes âgées qui se trouvent parmi vous. Vous poursuivez l’éducation des enfants et soutenez les jeunes dont les espoirs pour l’avenir ont été si compromis. Dans ce travail, vous faites appel à de puissantes forces spirituelles constructives pour forger une nouvelle vie collective, en reconnectant les âmes à un Créateur dont elles s’étaient éloignées, en transformant la peur en calme, le doute en confiance, le désespoir en espoir.
Voyant cette force sur la toile de fond d’une crise de santé et d’esprit sans précédent dans notre nation, nous lançons maintenant un appel pour que les amis de tout le pays, jeunes et vieux, s’unissent dans une vague également sans précédent de rassemblements dévotionnels réguliers, dans chaque foyer du Canada associé au plus grand Nom. Nous espérons particulièrement qu’en plus des rassemblements ouverts à tous, chaque famille envisagera des moyens de renforcer le rythme de dévotions au sein de leur foyer.
Plusieurs régions ont déjà entamé un mouvement vers cet objectif inspirant. Puisse tout le pays se joindre à elles. Dans certaines régions du pays, les restrictions actuelles vont se poursuivre pendant un certain temps et ces prières ne seront faites qu’en famille ou au moyen de la technologie des communications. Pourtant, même dans le contexte altéré actuel, quelles que soient les circonstances, cette campagne de dévotions collectives servira à accroître la conscience des forces spirituelles et leur permettra de pénétrer de nouvelles manières la conversation quotidienne. Dans sa lettre du 9 mai, la Maison universelle de justice a déclaré : « Naturellement, les activités entreprises doivent être adaptées à la présente conjoncture, mais il ne devrait y avoir aucun doute que l’heure est aux objectifs nobles, à la grande détermination et aux efforts intenses. Comme on le sait, les activités du Plan visent à cultiver un esprit communautaire vigoureux qui permet également de renforcer la résilience devant d’immenses défis. Les activités éducatives cherchent à mobiliser un nombre croissant d’âmes capables de contribuer au bien-être spirituel et matériel d’une communauté ; les réunions de prière cultivent l’esprit de service à mesure qu’il s’épanouit, l’ancrant dans une culture de dévotion collective. »
Si vous avez déjà établi une réunion régulière de prière, vous aurez naturellement déjà commencé à réfléchir aux prochaines étapes. Comment ces espaces peuvent-ils offrir une occasion d’avoir une conversation élevée et significative entre les membres d’une famille ou d’un groupe d’amis ? Comment peut-on introduire de manière pertinente le travail de construction communautaire et l’instrument de l’institut de formation ? Comment les conversations avec les nouveaux participants peuvent-elles conduire à l’étude de la nouvelle version du cahier 1, et comment ces conversations peuvent-elles être enrichies par la série de concepts qui y sont explorés ? Comment peut-on aider tous ceux qui souhaitent se mettre au service d’autrui à le faire ? Comment, dans les circonstances actuelles et conformément aux lignes directrices actuelles en matière de santé publique, pouvez-vous collaborer avec d’autres pour apprendre ensemble et renforcer les capacités permettant de progresser, chaque époque et saison, sur le chemin du service ?
Alors que, dans la plupart des régions du pays, les limites imposées par la crise sanitaire sont graduellement réduites, les conditions varient d’une région à une autre et d’une localité à une autre. Le défi qui nous attend consiste à appliquer ce que nous avons appris aux circonstances actuelles. Nous citons cette puissante déclaration de la Maison universelle de justice — l’organisme international qui unifie nos efforts mondiaux visant à construire des communautés fortes et dynamiques — sur la douloureuse condition de l’humanité, l’emprise que les préjugés de toutes sortes continuent à avoir, et le travail qui nous attend :
« S’il est vrai qu’au niveau du discours public, de grands progrès ont été réalisés pour réfuter les mensonges qui engendrent les préjugés de toutes sortes, ils continuent d’imprégner les structures de la société et sont gravés dans la conscience individuelle. Il devrait être évident pour tous que le processus qu’a mis en branle la série actuelle de Plans mondiaux cherche, par ses approches et ses méthodes, à mettre en valeur le potentiel de tous les groupes humains — sans égard pour la classe ou l’appartenance religieuse, sans se soucier de l’origine ethnique, ni de la race, sans distinction de sexe ni de statut social — pour qu’ils se lèvent et contribuent au développement incessant de la civilisation. Nous faisons le vœu qu’au fur et à mesure de son évolution, il puisse réaliser son potentiel et désactiver tous les instruments forgés par l’humanité, au cours de sa longue enfance, pour permettre à un groupe d’en opprimer un autre[1]. »
Nous prions pour que, grâce à cet effort uni, le feu de l’amour de Dieu devienne un flamboiement puissant dans tout le pays, attirant des dizaines de milliers d’âmes pour les mettre en contact avec la parole de Dieu, les inspirant à servir l’humanité et accélérant la venue d’un jour si béni.
Recevez nos chaleureuses salutations bahá’íes.
L’ASSEMBLÉE SPIRITUELLE NATIONALE
DES BAHÁ’ÍS DU CANADA
La secrétaire,
Karen McKye
[1] La Maison universelle de justice, lettre du 28 décembre 2010 à la conférence des corps continentaux de conseillers