Le douzième jour du Ridván

Publié le : 2015/05/01
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Photo : La communauté internationale bahá’íe

 

Au coucher du soleil le 1er mai commence le douzième jour du Ridván, qui est aussi le dernier jour de la fête du Ridván . Shoghi Effendi a écrit [1]:

Quant à la signification de cette déclaration, laissons Bahá’u’lláh lui-même nous en révéler l’importance. Saluant cette circonstance historique comme le “ plus grand festival”, le “roi des festivals”, le “festival de Dieu”, il le caractérise dans son Kitáb-i-Aqdas comme le jour où “toutes choses créées ont été plongées dans l’océan de la purification”, tandis que, dans une de ses tablettes spécifiques, il y fait allusion comme au jour où “les brises du pardon ont soufflé sur toute la création”. […] Et de nouveau: “Lève-toi et proclame à la création entière la nouvelle que celui qui est le très-Miséricordieux a dirigé ses pas vers le Ridván et qu’il y est entré. Conduis donc les peuples vers le jardin de délices dont Dieu a fait le trône de son paradis … À l’intérieur de ce paradis, et du haut de ses demeures les plus élevées, les vierges du ciel ont crié et clamé: ‘Réjouissez-vous, ô habitants des royaumes célestes, car au nom du trés-Glorieux, les mains de celui qui est l’Ancien des jours font résonner la plus grande cloche, au cœur même des cieux. Les mains de bonté ont porté à la ronde les coupes de vie éternelle. Approchez-vous et buvez à longs traits.’ ” Et enfin: “Oublie le monde de la création, ô plume, tourne-toi vers le visage de ton Seigneur, le Seigneur de tous les noms, et rehausse la beauté du monde par l’attrait de la grâce de ton Seigneur, le Roi des jours sans fin. Car nous percevons le parfum du jour où celui qui est le Désir de toutes les nations a répandu, sur les royaumes du visible et de l’invisible, les splendeurs de la lumière de ses noms les plus excellents, et les a entourés des rayonnants flambeaux de ses plus généreuses faveurs, faveurs que nul ne peut estimer, sauf Celui qui est l’omnipotent Protecteur de la création tout entière.”

Le départ de Bahá’u’lláh du jardin du Ridván, à midi, le 14 dhi’l-qa’dih 1279 A.H. (3 mai 1863), vit se dérouler des scènes d’enthousiasme tumultueux non moins spectaculaires, et même encore plus touchantes, que celles qui avaient salué son départ de sa suprême demeure à Baghdád. “Le grand tumulte”, écrit un témoin oculaire, “associé, dans nos esprits, au jour du rassemblement, le jour du jugement, nous en fûmes les spectateurs en cette occasion. Croyants et incroyants sanglotaient et se lamentaient pareillement. Les chefs et les notables qui s’étaient rassemblés furent frappés d’étonnement. L’émotion atteignit un tel degré de profondeur que nul langage ne peut la décrire et qu’aucun observateur n’aurait pu échapper à sa contagion.”

Monté sur son coursier, un étalon aubère de la plus pure race, le meilleur que ses adorateurs avaient pu acheter pour lui, et laissant en arrière une multitude d’admirateurs fervents qui s’inclinaient, il s’éloigna vers la première étape d’un voyage qui devait le mener à la ville de Constantinople. “Nombreuses furent les têtes”, raconte Nabil, lui-même témoin de cette scène mémorable, “qui, de tous côtés, se courbaient dans la poussière, aux pieds de son cheval, embrassant ses sabots, et innombrables furent ceux qui s’élançaient pour étreindre ses étriers.” “Qu’il fut grand”, atteste un compagnon de route, “le nombre de ceux qui, personnifications de la fidélité, se jetèrent devant ce destrier, préférant la mort à la séparation d’avec leur Bien-Aimé! J’ai l’impression que ce coursier béni foula aux pieds les corps de ces âmes au cœur pur.” “Ce fut Lui” (Dieu), déclare Bahá’u’lláh lui-même, “qui me permit de quitter la ville” (Baghdád), revêtu d’une majesté telle que nul, sauf les négateurs et les malveillants, ne pouvait manquer de reconnaître.” Ces marques d’hommage et de dévotion continuèrent de l’entourer jusqu’à ce qu’il soit installé à Constantinople.

Adib Taherzadeh a écrit [2]:

Les énergies spirituelles libérées au moment de la déclaration de Bahá’ú’lláh ont conféré une nouvelle capacité à la race humaine, permettant à chacun, indépendamment de sa race, de sa couleur, de son éducation ou de ses antécédents de reconnaître le message de Dieu pour ce jour, et de faire sa part pour l’établissement d’une civilisation divine englobant toute la planète pour l’humanité. [traduction]

 

[1] Shoghi Effendi, Dieu passe près de nous, p. 145-146.

[2] Adib Taherzadeh, The Revelation of Bahá’u’lláh, Vol. 1, p. 278.